Sunrise On Slaughter Beach
Enora
Journaliste

CLUTCH

« « Sunrise On Slaughter Beach » est un excellent album à travers lequel Clutch nous emporte à travers une succession d’univers tous aussi riches et parfaitement conceptualisés les uns que les autres ! »

9 titres
Rock
Durée: 33 mn
Sortie le 16/09/2022
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Depuis 1990, Clutch nous a offert treize albums, de « Transnational Speedway League » (1993) à « Monsters, Machines and Mythological Beasts » (2020) en passant par « Blast Tyrant » (2004) sur lequel on retrouve ‘The Regulator’ utilisée dans la série « The Walking Dead » mais aussi « From Beale Street To Oblivion » (2007) avec ‘Electric Worry’ utilisée cette fois dans la série « Sons of Anarchy ». Pour cette rentrée, la formation américaine nous propose une nouvelle création au titre estival « Sunrise On Slaughter Beach » !

Dès les premières secondes de ‘Red Alert (Boss Metal Zone)’, l’auditeur peut renouer avec plaisir avec le groove indéniable et l’énergie électrisante de Clutch ! Les guitares et la basse sont tantôt ronflantes, tantôt presque effacées pour ce premier titre qui laisse présager le meilleur pour la suite. Dévoilée il y a quelques semaines par un clip, ‘Slaughter Beach’ s’appuie sur une rythmique lancinante et donne davantage dans le Stoner avec des échos chauds et hypnotiques. Sur ces premiers morceaux comme tout au long de l’opus, la solide batterie de Jean-Paul Gaster nous accompagne et nous invite à agiter la tête au rythme des compositions. ‘Mountain of Bone’ propose une ligne musicale plus légère (tout est relatif bien sûr) qui met en avant le timbre rocailleux de Neil Fallon qui tient définitivement les rênes, totalement engagé dans sa performance.

Une batterie sèche, un riff de guitare efficace, un chœur de voix féminines, il n’en faut pas plus à ‘Nosferatu Madre’ pour drainer toute vie hors de nous et nous faire rêver à un été sans fin, à une chaleur écrasante qui nous laisserait apathique, et nous condamnerait à écouter en boucle l’album de Clutch ; un sort auquel on se résignerait finalement avec délice ! Plus dramatique dans son atmosphère et mélodique dans sa construction, ‘Mercy Brown’ est un condensé des styles musicaux chers au groupe : du Psyché au Funk en passant, encore et toujours, par le Stoner. A ceux qui pourraient penser que le groupe se contente de faire tourner en boucle la même recette, il suffit de conseiller d’écouter ce morceau qui suffit à illustrer la diversité de leurs créations et la richesse de leur univers.

‘We Strive For Excellence’ déborde de la même fougue qui a inspiré et irrigué les compositions de groupes plus jeunes comme Wilson (en particulier sur « Right To Rise » de 2015). Les guitares de Neil Fallon et Tim Sult répondent à la voix à coups de riffs, soutenues par la puissante basse de Dan Maines. Le titre le laissait présager mais le côté décalé de ‘Skeletons on Mars’ se révèle de plus en plus séduisant au fur et à mesure que le morceau se développe. Faisons simple, ‘Three Golden Horns’ a absolument tout pour s’affirmer comme un classique du groupe tant on y retrouve tous les ingrédients qui font les tubes de Clutch ! ‘Jackhammer Our Names’ surprend par son côté solennel mais incarne également à la perfection l’ampleur quasi-gothique (au sens architectural ou littéraire) que le groupe sait incarner.

« Sunrise On Slaughter Beach » est un très bon album qui ravira tous les fans de Clutch ainsi que les amateurs de Hard Rock, de Stoner, de Blues Rock et j’en passe, surtout ceux qui recherchent des ambiances uniques et assumées ! En plus de nous proposer des morceaux efficaces, le groupe nous emporte à travers une succession de portes qui s’ouvrent chacune sur un univers bien précis et parfaitement conceptualisé.