Amoureux des ambiances à la Tim Burton, du horrorpunk et des Misfits, les Allemands de The Other reviennent avec leur 7ème album: des morceaux so(m)bres, complètement dans le thème et de belles mélodies. Et d'ailleurs, ce n'est pas forcément la peine d'aimer cet univers pour entrer pleinement dans l'atmosphère de ces punk-rockers de cimetière, décrits comme la référence du horrorpunk européen. Dès les premières notes de l'album, on sait qu'on est parti pour une visite au pays des cauchemars guidés par la reverb de la voix du chanteur…

C'est d'ailleurs lui qui fera que Casket Case sera un album adoré… ou pas. Outre un chant très caractérisé pour le style et les backing vocals qui l'accompagnent, Rod Usher le loup-garou va parfois jouer sur la corde lyrique. Il y a quelques passages marqués par une voix curieusement trop haute puis trop basse. Mais c'est un style assumé, et le groupe le défend très bien tout au long de l'album. Toutefois, je conseille plusieurs écoutes pour s'y habituer.

Bon, sur le plan musical, on a un album impeccable : cohérent, régulier, bien constuit. Les morceaux d'ambiance dark (Till death tear us apart, Werewolf of Bedburg) viennent assombrir les sections punk-rock plus rythmés (A party at Crystal lake, Counting the files, Faith and the fallen) qui bénéficient d'une rythmique parfaite. Ca frappe vite, ça breake bien, ça accélère de plus belle (A heart Is mysterious) et ça nous colle des back-up vocals exactement là où il faut (The horror of it all). Le tout avec de belles mélodies et des riffs acérés. Et on a même droit à une petite incursion punk / hardcore old school sur Pray for your soul qui résonne comme du SNFU début 90's.

On trouvera aussi quelques morceaux un peu surjoués et des effets de voix pas indispensables, surtout sur End of Days avec la voix trop basse du chanteur. Avec What is like to be a monster, on est carrément sur du Iggy Pop, avec une intéressante intro basse / guitare pour seule rythmique. Heureusement, ces parties trop lyriques à mon goût sont bien rattrapées par des titres punk catchy comme She's a ghost, Dead.and.gone et X Ray eyes (tellement Misfits !), parfait pour du sing along en concert.

Au final, le plaisir est là et l'album donne envie de se replonger dans les Misfits, les vieux AFI avant leur virage électro pop, les éphémères Son of Sam et le horrorpunk de manière générale. Mais pas que. Parce que The Other, au-delà de son univers macabre balance surtout d'excellentes compos. Allez, on oublie les cercueils et on sort les skate-boards. Ou alors on bricole vite fait 4 roulettes sur les planches du coffre parce que ça balance du punk rock qui va bien. Ni horror, ni goth, ni zombie. Du punk rock et du bon !

Bonne nouvelle, c'est bientôt Halloween et l'album qui sort est parfait pour cette atmosphère. Si certains passages de chants lyriques peuvent chatouiller un peu, l'album reste excellent : une base musicale appliquée, une ambiance sombre juste ce qu'il faut et un chant dans le thème. On appréciera particulièrement la structure des morceaux et l'omniprésence des choeurs qui donnent encore plus de relief aux 16 titres. Vraiment pas mal pour les créatures d'un scientifique fou…