Oyez oyez, braves gens, lorsque vous savez qu’une formation culte, pionnière en matière de Doom épique, possédant un énorme respect lié à son statut de « légende », annonce sortir du nouveau matériel, il serait peu transparent de dire que cela n’émoustille pas un fifrelin.
Cela dit, votre serviteur ne se contentera jamais d’un statut pour laisser s’immiscer une forme quelconque de parti pris.
Bref, passons l’écueil méthodologique et penchons-nous sur ce petit EP à la pochette très avenante (Elle serait excellente pour Bolt-Thrower et/ou Asphyx).
Nos Suédois trentenaires nous reviennent donc pour fêter un anniversaire, celui d’une longue et bonne existence.
Certes, la collaboration fut entrecoupée et je vous épargne l’histoire tourmentée puisqu’elle se finit bien.
C’est qu’il y a aussi une annonce qui nous est faite, et comme nous le verrons par la suite, elle est réjouissante car elle laisse glisser un grand espoir…
Mais à quoi diable fais-je allusion ?
Soyons concret !!! Lors de la sortie en 2012 d’un album qu’on nous annonçait comme étant le dernier, je revois encore les fans verser dans la complainte des landes doomesques perdues. Le glas semblait avoir sonné.
Que nenni !!! Voilà 30 bougies posées sur le gâteau hommage au premier album officiel « Epicus Doomicus Metallicus », qui ma foi, soyons honnête, était un monument au panthéon du bon.
Le temps passe inexorablement, quelques compiles commémoratives, seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, et revoilà nos artistes.
L’E.P. tombe dans l’escarcelle.
Vous pensez bien, comme il se doit, votre serviteur fonce sur la pièce.
Je calme mon humeur joyeuse, craignant qu’elle puisse porter une once de sentiment de raillerie.
Death thy lover, 1er titre, éponyme du CD, crache ses premières notes.
Ça démarre fort…et les riffs partent en mode Heavy Power. Le chant se pose, mais qu’il possède un superbe timbre notre ami Mats Levén. Il est où le Doom ?
Et vous savez quoi ? Ce morceau est merveilleux, avec des notes de chant en mode semi-ballade, on se retrouve dans le style des plus beaux hits de Guns n’Roses, de Iced Earth, d'un Meat Loaf plus viril, c’est vous dire qu’il y a mutation depuis 2012. Et le pire, c’est que ladite mutation est loin d’être choquante.
C’est accrocheur, mélodique à souhait. Retenez ce titre, il va percer et deviendra un standard. Je suis sans voix.
Les musiciens jouent en parfaite harmonie. Quelques soli transcendent le morceau déjà riche en stimuli. Alors là, chapeau bas et que dire de la digne durée de 7 minutes pour le titre,
Oh je suis distrait, c’est dans la durée la racine Doom.
S’enchaîne déjà le second morceau «Sleeping Giant » qui donne tout de suite le bon ton de l’excellente entrée en matière. Il est fantastique !!! Je revois défiler le superbe combo « Savatage », me disant aussi que Candlemass a joué là un coup de poker !!! Renouveau ! Sublimation des bases.
J’observe aussi que ma tête headbangue, durant l'élaboration du présent rapport, avec un ryhtme supérieur à la moyenne des productions passées de nos Suédois !!!
Et ce génie de se permettre de glisser des passages Doom (écoutez ce même morceau à partir de la 3ème minute et 9ème seconde…) tout ça pour repartir de plus belle dans un solide Heavy Rock. Ce second morceau m’enchante.
Vite, le 3ème, « Sinister and Sweet »…ça démarre en mode gras et bien Doom cette fois, et ohhh, troisième surprise, un chant superbe en mode ballade qui s’entrecoupe d’un nouveau départ épique à dos de Mammouth. Je dois avouer que nous voilà face à une troisième perle !!! Nos bons riffs reviennent dans la seconde minute.
Premier bilan intermédiaire, du brio, de la créativité, de la surprise, du pur bonheur…mais quelle maturité !!!
« The Goose » ferme l’E.P., et l’on regrette franchement d’en faire le constat, déjà le dernier morceau !!! Tel le maître connaissant parfaitement sa force, on nous offre ici un orfèvre mélodique de pur Doom légèrement boosté aux riffs hyper mélodiques.
Le morceau, purement instrumental, est splendide…et l’on se permet des effets guitaristiques à la cow-boy !!! Du tout grand art. Mieux, un véritable chef d’œuvre !!! Je suis stupéfait.
La nouvelle, ben oui, je le disais plus haut, le groupe continue et avec ce grand chanteur. On ne peut se dire qu’une chose : « Génial ! ».
En conclusion, Candlemass sort ici un magnifique E.P., celui de l’innovation totale, celui de la fusion Doom et Heavy Rock de haute volée.
Musicalement parfait, abouti, un chant superbe, fédérateur. Ne tergiversons pas, c’est un pur chef d’œuvre, sans doute annonciateur d’un véritable album à venir, on l’espère avec ce même solide line-up.
De légende du Doom, nos Suédois deviennent précurseurs d’une sorte de fusion avec les plus belles mélodies et les meilleures recettes du monde du métal.
Mesdames, Messieurs, Candlemass nous prouve avant toute chose qu’ils possèdent les traits du génie. Et le pire pour moi, de devoir admettre que cette évolution est la meilleure issue qui pouvait s’offrir à eux car elle dépasse de très haut, le simple résumé de leur bien respectable carrière.