Si le nom de Brant Bjork ne vous dit rien malgré ses nombreuses contributions à divers groupes et une carrière bien étoffée, rappelez-vous Kyuss, ce groupe de desert rock metal des années 90' qui a bouleversé le paysage du rock en son temps, Brant en était le batteur. Il a par après joué du hardcore-punk avec LAB, a participé aux « Desert Sessions » , rejoint Fu Manchu après avoir produit leur tout premier LP « No One Rises For Free ».
Sa carrière solo débute en 1999 avec 8 albums à son actif, sans compter les collaborations comme Brant Bjork and The Bros (2 albums) et Brant Bjork and The Low Desert Punk Band (1album), ce qui ne l'empêchera pas de repartir sur les routes en 2010 avec Kyuss Lives qui changera son nom en 2012 en Vista Chino pour une sortie du très bon « Peace »en 2013.
Brant est multi-instrumentiste, mais reste actuellement guitariste-chanteur pour ses albums solos avec lesquels il plonge de plein-pied dans ses premiers amours : le stoner et le desert rock. Ne vous attendez à aucune innovation mais plutôt à une plongée dans le passé. Nous sommes dans une production année 70' à tout les nivaux.
Le ton est donné avec « The Greeheen », un premier morceau bluesy et heavy. Tellement lourd qu'un vieux Black Sabbath aurait pu en être le géniteur. La messe est dite, un son d'il y a 40 ans vient de ressusciter. Suivi par un « Humble Pie » qui porte on ne peut mieux son nom. Le truc de Brant est vraiment de ne rien inventer, mais de créer en revenant aux fondamentaux, tant dans le son que dans le style.
Arrive un « Stackt » très répétitif, des vocaux qui selon les moments collent la ligne mélodique des guitares, une lenteur lancinante, hypnotique avant d'enchaîner sur un titre plus rock et plus rapide « Luvin » qui apporte une bouffée d'air frais à l'ensemble grâce à son groove et sa bonne humeur.
« Biker n°2 » suit aussi le principe du rock répétitif mais n'est pas très convaincant, ce titre manque d'une accroche certaine.
La grosse pièce de cet album est un « Dave's War » d'une longueur de 9 minutes 20 secondes, c'est aussi pour ses trois première minutes le plus remuant et varié. Le très long break plus calme et basé sur l'ambiance ira crescendo dans la puissance, ce genre de technique rappelle inévitablement les Doors, Ray Manzarek en moins.
« Tao Of Evil » clôture l'album très lourdement. Lent et basé sur l'ambiance du désert dans lequel Brant évolue. Malgré son classicisme évident, ce titre hypnotique nous accroche bien plus que d'autres de ce nouveau disque.
Ce disque n'est pas là pour qu'un public crie au génie. Brant joue ce qu'il aime et se fait plaisir. Quarante minutes dans les tréfonds du désert, ça ne se refuse pas quand on est fan du genre, il y a là de quoi satisfaire nos envies d'évasion.