Family Tree
Fred H
Journaliste

BLACK STONE CHERRY

« Southern rock/country/soul/blues qui fleure bon le style redneck, les distilleries de bourbon et le tabac à chiquer»

13 titres
Heavy Rock
Durée: 52'54 mn
Sortie le 20/04/2018
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REPLICA

Sept mois après le « tout est dans le titre » Black to Blues (EP de six reprises des héros Muddy Waters, Willie Dixon, …) et moins de deux piges depuis le dernier opus Kentucky, le quartet originaire d'Edmonton (dans l'État de l'herbe bleue justement) refait parler de lui. Family Tree est donc le sixième disque pour Chris Robertson (chant/guitares), Jon Lawhon (basse), Ben Wells (six-cordes) et John Fred Young (batterie & claviers). Même line-up en dix-sept d'existence, c'est assez rare pour être souligné.

Pour ce nouvel effort, les quatre potes ont décidé d'aller enregistrer dans leur studio de prédilection, le Barrick Recording (situé à Glasgow, encore et toujours dans le Bluegrass State). « On n'est nulle part si bien que chez soi » parait-il. Et puis, tant qu'à faire, ils ont aussi choisi de s'autoproduire et de se charger du mixage. Rien que ça.

D'emblée, le funky-blues ''Bad Habit'' claque avec ses changements de rythmes et son riff de gratte bien gras et entraînant. Enrichi d'un bon refrain power rock, ''Burnin''' (il y a du ZZ Top dans l'air) revoit aux sonorités seventies.

Pour personnaliser sa musique, le combo saupoudre ici et là des petites touches surprenantes. Ainsi, sur le très évocateur ''Southern Fried Friday Night'', hymne rock sudiste par excellence, on retrouve des parties de chants passées à la moulinette talkbox en complément du solo de guitare énervé. La ballade southern rock ''My Last Breath'', mélancolique et envoûtante, permet les interventions d'une orgue Hammond, de choeurs féminins façon gospel et de quelques arrangements de cuivres. Très sympa. Ces choristes femmes sont encore là pour le rock-soul ''James Brown'' (dédicace au roi du genre) bien énergique dès ses « Hoho..hou… » d'intro.

Tandis que les percussions s'invitent sur le bluesy ''Carry Me On Down the Road'' qui nous rappelle un bon vieux Lynyrd Skynyrd, ''New Kinda Feelin'' nous cueille avec son solo de six-cordes façon wah-wah et son piano blues entêtant (qu'on croirait tout droit sorti d'un saloon).

Sur l'accrocheur ''You Got The Blues'', c'est le propre fils de Chris (seulement âgé de cinq ans) qui vient pousser la chansonnette avec son hurleur de daddy qui délivre ici un phrasé syncopé des plus réussi. L'autre invité de cette rondelle n'est autre que Warren Haynes. L'actuel chanteur-guitariste de Gov't Mule et ex-The Allman Brothers Band, que le groupe à rencontrer dès ses débuts, vient poser ses vocalises et ses bons riffs sur ''Dancin' in the Rain''.
N'oublions pas les tambourins et l'ambiance danse tribale indienne sur le rock ‘n' roll ''Get Me Over You'', ainsi que les vocaux endiablés de ''I Need a Woman'' et ''Ain't Nobody''. Finalement, le mélodique ''Family Tree'' parachève tout ça avec présence d'une (guitare) slide inspirée.

Évidement, ce Family Tree, mélange bien fait de southern rock/country/soul/blues, fleure bon le style redneck, les distilleries de bourbon et le tabac à chiquer chers à la région natale de cette bien sympathique formation. Fidèles à la devise de leur état, « Unis nous tenons, divisés nous tombons », Black Stone Cherry tient bon et même très bon.