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Bestial

FRED H
Journaliste

ADX

Fidèle à son style et son public, Adx poursuit sa route vaille que vaille. « Bestial » ne surprend pas vraiment mais fait carrément le taf. Beau boulot les gars.
14 titres
Heavy/Speed Metal
Durée : 46'58
Sorti le 24/01/2020
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Un peu moins de 4 piges après son « Non Serviam », Adx (« acier doux » = spéciale dédicace aux métallurgistes) est de retour. Début 2019, le sixcordiste historique Pascal « Betov » Collobert décidait de s'en aller (pour la seconde fois). Moins d'un mois plus tard, le groupe « forgé dans le plus dur metal » recrutait Arnaud alias « Néo », bien connu pour ses tutoriels de grattes et sa chaîne YouTube « NeoGeoFanatic ». A nouveau du sang frais, après les arrivées de Nicolas « Nicklaus » Minier à la guitare (2015) et du bassiste Julien Rousseau (2013), aux côtés des deux derniers membres fondateurs Didier « Dog » Bouchard aux baguettes et Philippe « Phil » Grelaud au chant.

Réalisé suite à un financement participatif (et oui, même avec 38 ans de carrière au compteur des vieux briscards comme Adx doivent y avoir recours), ce onzième opus se découpe en 2 parties. D'abord 8 morceaux « introductifs » avant d'attaquer à la phase « Bestial » (elle-même divisée en 3 chapitres de 2 pistes chacun). Musicalement, les 5 compères balancent un mélange de heavy mélodique (et pas qu'un peu), de speed metal (beaucoup) et de thrash (passionnément). Les riffs Adx-iens sont bien présents ('Au-Dessus des Croix Noires', 'Overlord'). La patte se reconnait aisément. L'arrivée de « Néo » permet un retour aux harmonies et aux duels à 2 six-cordes ('Le Mensonge') qui étaient un peu en recul sur les galettes plus récentes. Mention spéciale donc à la paire « Nicklaus » (également narrateur ici et là sur plusieurs plages) et au dernier arrivant (qui ne donne pas dans le trop technique/démonstratif) pour la parfaite entente et l'équilibre. Les fans des premières heures (le triptyque « Exécution », « La Terreur » et « Suprématie ») ne pourront qu'apprécier toutes ces joutes et ces soli ciselés (le burné 'Les Sanguinaires' et ses « joyeux anniversaires » d'intro plutôt flippants).

Derrière le micro, avec son timbre si identifiable, le sieur Phil ne change pas. Servi par des textes une fois encore inspirés par la littérature « classique » ou les contes fantastiques, le vocaliste se fait ménestrel (le médiévalo-metal 'Du Sang sur les Pierres') ou rageur (le rentre-dedans 'Action Cannibale') et nous embarque à grands renforts de couplets tranchants ('La Marche des Spectres') et de refrains fédérateurs (le rapide 'Collecteurs de Chair', 'Disgrâce' et sa section rythmique bien mise en avant).

Si coté compositions il n'y a pas grand-chose à redire (globalement la qualité et l'efficacité sont au rendez-vous), c'est la production – perpétrée par le combo en personne épaulé de Philippe Michel - qui risque de décontenancer. Satisfait du précédent opus, la petite bande a reconduit Francis Caste (Loudblast, No Return, Klone) pour l'enregistrement/mix/mastering. Le quintette a également voulu un son très (trop ?) moderne et plus actuel (chemin déjà emprunté depuis « Ultimatum »). Ce parti pris pourra par contre faire fuir les plus anciens hardos adeptes du metal et des sonorités plus old school. Pour être complet, saluons enfin la pochette - vraiment excellente il faut l'avouer – de Stan W. Decker (Jørn Lande, Dragon Force, Michael Kiske).

A l'approche des 4 décennies d'existence, bien que faire vivre une formation de Hard speed français (avec un chant dans la langue de Molière de surcroît) relève du sacerdoce, Adx est toujours là. Fidèle à son style et son public, le groupe poursuit sa route vaille que vaille. « Bestial » ne surprend pas vraiment mais fait carrément le taf. Beau boulot les gars.

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