La Finlande, terre de heavy metal ? Assurément. L'un des petits derniers en date est en train de se faire un nom et il s'agit de Beast In Black ( issu de la scission avec Battle Beast). Le groupe délivre un power metal saupoudré de pop, dance, symphonic metal ambiance cyberpunk. Il est vrai que les puristes du style power trouvent que les albums du groupe sont trop "poppy", dus à l'apport des claviers et aux refrains entraînants et c'est justement ce qui fait le charme du groupe. Amaranthe avait déjà initié le style mais Battle Beast garde en son sein un élément qui fait parfois défaut dans la musique des suédois : les parties harmoniques de guitare ainsi que les solos.
Concernant la production de l'album, elle est impeccable et ce son, si particulier, retranscrit bien l'ambiance cyber voulue par le groupe. Les références aux mangas sont nombreuses ( que ce soit le nom même du groupe, très inspiré par "Bersek") ainsi que celles à Blade Runner, aux romans de Philip Dick et tout ce côté anticipation.
On peut effectivement être surpris par le décalage entre, l'image du groupe et le côté "pop", dû essentiellement aux synthés, avec un son "italo-disco" de fin/ milieu des années 90 que le guitariste Anton Kabanen ( et principal compositeur du groupe) revendique apprécier. De même que les refrains hyper mélodiques et presque dansants sont aussi "anachroniques" dans ce style musical, où il est de bon ton d'être le plus viril possible, ce mix entre power classique et mélodie donne son style au groupe.
Mais ne nous ne trompons pas, les riffs sont metalliques, les solos exécutés dans le style sweeping ou shred n'en sont pas moins présents et brillants. Le potentiel des morceaux sur scène est énorme et, à l'instar d'un Powerwolf, je suis sûr que le public reprendra en choeur ces hymnes.
L'album du groupe comprend deux reprises à la "sauce" Battle Beast, à savoir une reprise d'un épique morceau de Manowar ( Battle Hymns) et de Michael Jackson. Oui vous avez bien lu. Force est de constater que la relecture de ces deux titres collent parfaitement au "concept" du groupe et ne dénaturent pas, ni l'original ni la version des finlandais.
En résumé nous avons affaire à un album excellement produit, avec un chanteur Yannis PAPADOPOULOS qui excelle dans l'émotion ainsi que dans la puissance vocale, des parties de guitare de qualité, avec des guitaristes au fait des dernières techniques de jeu, une ambiance cyber qui colle à la situation et des refrains que vous ne pourrez vous empêcher de chanter.
Un conseil si vous hésitez : allez voir le groupe en live et vous vous rendrez compte que passé l'à priori pop passé, vous avez affaire à un vrai groupe de metal. Vous n'en n'aurez que plus de plaisir à vous procurer cet excellent "Dark Connection".