Révélé en 2021 avec « Child of The State”, la nouvelle étoile (filante ? Espérons que non, vu la qualité du bonhomme et de sa musique) du Rock US Ayron Jones revient creuser son sillon par chez nous, dans la continuité d’une série d’interventions remarquées en pays gaulois (concert marquant au New Morning en 2021, passage à « Taratata » dans la foulée, puis partie prenante du Hellfest 2022).
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le p’tit gars est remonté à bloc, et il vous le fait savoir d’entrée de jeu ! Il n’est que d’écouter l’introductif « Strawman » pour comprendre.
On ne reviendra pas sur le parcours et les influences du gazier, l’ami Fred H a déjà tout dit dans sa chronique du précédent opus, et évidemment on retrouve ce background dans la galette qui nous intéresse présentement.
Notamment, on retrouve ce délicieux son liquide, propre à la mise en œuvre d’une cabine Leslie/pédale Uni-vibe, qui vient habiter le moindre passage de guitare en son clair (l’intro du titre éponyme, et le slokitue « Living for the Fall »), devenant l’un des signes distinctifs de la musique du bonhomme.
Sur cet album, la pulsation est résolument urbaine, avec des beats jouant les équilibristes entre Rock et Hip-hop. Mais ce qui démarque résolument la nouvelle livraison du p’tit gars de Seattle, c’est le choix d’un son résolument ME-TAL! Là où « Child of the State » fleurait bon le vintage rock 70’s, les distos et les fuzzs sont ici gorgées de puissance, grumeleuses à souhait, et soutenues par une basse PAN-TA-GRU-ELIQUE ! Jones annonce la couleur avec « The Title » : il n’est définitivement pas venu ici pour beurrer les sandwiches ! (« I came for the Title, I came for the Crown »)
A côté de cela, d’autres titres, peut-être plus formatés pour les radios, assurent de la diversité dans les émotions (« The Other Side », le poignant « Living for the Fall », le poppy et frais « The Sky is Crying » ). L’ami Ayron se fait enfin un tantinet politique, lorsqu’il esquisse un état des lieux – tendance RATM - de son pays natal (« My America »)
En conclusion, notre ami monte clairement d’un cran le curseur de l’impact de sa musique. C’est puissant, rageur, parfois vicieux (« Filthy »), toujours beau et pertinent. L’album vous attrape dès les premières notes pour ne plus vous lâcher avant la fin. Et même si parfois pointe ce je-ne-sais-quoi de « Bigger than life » propre aux productions américaines, l’on est conquis par le talent du bonhomme.
Ce disque vous tombe véritablement dessus comme une miraculeuse mandale auditive. Il est vivement conseillé de se procurer un protège-dents, vous risquez d’y laisser plus que quelques chicots à force d’y retourner !