Le 13 octobre 2016, Avenged Sevenfold balance sur les réseaux sociaux le single « The Stage ». Dans les jours qui suivirent on apprend que le prochain album s'intitulera « Voltaic Oceans » et qu'il devait sortir en décembre 2016. Mais tout au long du mois d'octobre, le groupe annonçait la date du 27 octobre 2016 comme une date importante. Enfin arrivé à cette date, le groupe avait préparé un live d'environ 30 minutes et ce n'est qu'à la fin du live que le groupe annonce que leur nouvel album se nomme « The Stage » et sort le 28 octobre 2016, soit le lendemain du live.
Même s'il est inutile de présenter le groupe, petite piqûre de rappel. Avenged Sevenfold est un groupe de heavy metal californien formé en 1999 et qui est aujourd'hui un des groupes majeurs de la scène. Fort d'une discographie assez importante (7 albums) et au line-up quasiment inchangé à l'exception des batteurs qui n'ont cessé de se succéder suite au décès, le 28 décembre 2009, de Jimmy « The Rev » Sullivan, batteur légendaire de la formation.
L'album s'ouvre sur le titre éponyme « The Stage » qui est un long titre d'introduction de plus de 8 minutes et dès les premières notes, on retrouve ce côté technique propre au groupe car dans le dernier album « Hail to the King », sorti en 2013, les compositions étaient toutes très rock et plutôt simples. Et ce premier titre nous rassure sur le fait qu'Avenged Sevenfold est capable de proposer des compositions à la fois mélodiques, épiques et compliquées. Mais beaucoup de monde connaît ce titre donc passons aux suivants.
Ensuite vient « Paradigm » qui est un titre plus classique dans sa structure et sa compositions mais qui n'en reste pas moins intéressant et totalement épique notamment au moment des refrains où M.Shadows utilise à bon escient toute sa capacité vocale, ce qui permet de marquer une réelle coupure entre les refrains et les couplets. De plus, le solo de Synyster Gates est, je trouve, un de ses meilleurs de part sa composition, sa longueur et le fait qu'il soit divisé en deux parties renforce cet aspect technique de Gates et du groupe en général.
« Sunny Disposition » utilise les cuivres d'une manière atypique mais bougrement efficace, ce qui démarque le morceau des autres. De plus, il me fait penser au morceau « A Little Piece of Heaven » dans son côté loufoque et complètement barré et cet aspect est renforcé par cette utilisation non-abusive des cuivres. Une nouvelle fois, le solo de Gates est vraiment efficace et beaucoup plus plus trash.
« God Damm » est peut-être le morceau le plus trash métal de l'album. En effet, l'introduction est vraiment violente et Shadows adapte son chant pour coller à la vitesse du riff. Comme c'est le morceau le plus rapide et agressif, il est normal que ce soit le morceau le plus court, moins de quatre minutes, alors que les autres morceaux se rapprochent des six minutes. « Creating God » est dans la même veine trash que « God Damm » et nous propose des passages vraiment mélodiques. Mais ce qui ressort dans ce morceau, c'est le jeu de batterie de Brooks Wackerman (ancien batteur dans diverses formations comme Bad Religion ou Tenacious D) qui est vraiment intéressant de part sa technicité et sa diversité. En effet, il propose différents changements de tempo au sein d'un même titre, arrive à se renouveler sur chaque titres. Bref, Brooks effectue un réel travail de composition qui est très présent dans le mixage final.
« Angels » est la première power ballade comme Avenged Sevenfold sait les faire ;c'est-à-dire qu'il nous propose un titre aérien, presque psychédélique, mais qui réussit à rester puissante de part ses riffs et cette batterie qui en fait assez pour bien se démarquer et créer cette ambiance si particulière.
« Simulation » commence comme une ballade avec des sonorités vraiment aériennes et de la distorsion sur le chant avant d'exploser pour nous proposer un titre trash au possible. Par la suite, le morceau s'articule entre couplets planants et refrains trash. « Higher » commence de la même manière que « Simulation » avant d'arriver sur le riff principal mais à la différence de « Simulation » le titre reste constant et ne change pas de tempo entre les couplets et les refrains. Mais pour rester objectif, je trouve que c'est le morceau le moins intéressant car il ne se démarque pas assez des autres titres qui ont tous une identité propre.
« Roman Sky » est la deuxième power-ballade et surtout un de mes morceaux préférés de l'album car il nous propose quelque chose de vraiment différent, en effet c'est un morceau vraiment calme et aérien. De plus, ce calme est renforcé par l'utilisation des violons qui agrémentent les compositions déjà psychédéliques. La batterie arrive à pratiquement s'effacer pour laisser les autres instruments et le chant s'exprimer pleinement. Enfin, le solo de Gates magnifie le morceau.
« Fermi Paradox » revient à quelque chose de plus classique dans sa composition, un morceau puissant mais qui ne se démarque pas franchement des autres titres plus énervés de l'album et reste assez classique.
Enfin arrive « Exist » qui est le morceau le plus long de l'album, plus de 15 minutes. Et autant dire que c'est le morceau le plus épique de l'album de part sa longueur mais aussi du fait qu'il fasse la synthèse de tout ce que l'album nous a proposé. En effet, ce morceau prend son temps et installe une ambiance spatiale qui illustre parfaitement la pochette de l'album notamment grâce à l'utilisation de sonorités électroniques et de divers sons pouvant rappeler l'espace. De plus, les riffs de guitares sont pour la majeure partie dans les aigus et distants. Par ailleurs, la première partie du morceau est instrumentale et le chant ne vient qu'en second plan afin d'accentuer cette atmosphère.
Pour finir, Avenged Sevenfold revient magistralement sur le devant de la scène en nous proposant un album varié, épique, psychédélique et qui arrive à se renouveler sur pratiquement tous les titres. De plus, toute la stratégie commerciale utilisée afin de nous faire croire une sortie d'album en décembre alors que non, est une très bonne idée car cela empêche les fans, dont je fais parti, de ne pas attendre indéfiniment la sortie d'un album.