«Avatar confirme qu’il n’a rien perdu de son âme ni de son talent d’écriture dans cet opus puissant et agréablement varié, et qui regorge de nouveaux hymnes qui seront à savourer sans modération en live. »
Avatar globalement on adore ou on déteste, mais force est de reconnaitre que, avec ses presque vingt ans de carrière et ses sept albums, ce monstre de live qu’est l’exubérant géant suédois laisse rarement indifférent.
Le groupe a toutefois mis, en début d’année, un point final à la porteuse aventure ‘Avatar Country’ pour faire place à ‘Hunter Gatherer’, un huitième album sombre et futuriste, très différent de son prédécesseur. Ce nouvel opus est une étude impitoyable et sans concessions de la soif de vitesse toujours croissante d’une humanité à l’avenir incertain, abordant par là même les thèmes de la sauvagerie de la technologie, de la cruauté, du rejet, du dénuement et de ce que peut être la barbarie humaine.
Il est à noter que, comme ‘Hail of Apocalypse’ en 2014, ‘Hunter Gatherer’ a été enregistré « à la vieille école » et sur bande par un Avatar se produisant ensemble en studio un peu à la façon de ce qu’ils sont sur scène, permettant de vraiment capturer l'essence du groupe.
Dès le très efficace premier titre ’Silence in the Age of Apes’ (le premier single déjà révélé) la cassure avec le précédent album est évidente. Le growl de Johannes rivalise d’agressivité avec la batterie, sur fond de riffs assommants et de sonorités death et black très présentes, avant de délivrer quelques notes indus faisant parfaitement le lien avec ‘Colossus’, le très rammsteinien deuxième titre (et deuxième single sorti).
Puis nouveau virage, avec le léger ’Secret Door’, introduit par un petit air siffloté par Corey Taylor himself.
La suite de l’album ne dément pas la variété annoncée par les premières pistes. Au fil des morceaux on touche au heavy, on passe par des riffs groovy, des refrains en chant clair qu’on se surprend à fredonner bien fort, on se fait assommer par une rythmique en béton, on savoure la légèreté du piano et des touches indus - mais toujours on ressent l’omniprésente théâtralité qui est la marque de fabrique des suédois.
Je l’avoue, cet album m’a déroutée en première écoute. Il est violent, plus sombre que ses prédécesseurs. Mais malgré une deuxième moitié un peu en dessous du début, une nouvelle approche confirme qu’Avatar n’a rien perdu de son âme ni de son talent d’écriture dans cet opus qui reste puissant et agréablement varié, et qui regorge de nouveaux hymnes qui seront à savourer sans modération en live.
Nombre de titres : 10
Tracklist
01. Silence In The Age Of Apes
02. Colossus
03. A Secret Door
04. God Of Sick Dreams
05. Scream Until You Wake
06. Child
07. Justice
08. Gun
09. When All But Force Has Failed
10. Wormhole