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Waiting For The Night

ALDO
Journaliste

Audrey Horne

Y'a pas à chier : si tu l'as pas, t'auras fait ton choix!!!
16 titres
Hard Rock
Durée : 79
Sorti le 28/02/2020
3808 vues

La clameur de la foule…Le nom du groupe qui s’apprête à monter sur scène, scandé en rythme par des dizaines de poitrines gonflées de cette envie de s’éclater comme si c’était la dernière fois…

Et puis les guitares qui rugissent les premiers accords, grandioses, épiques et puissants…le concert qui commence enfin, et le public qui explose et exulte…Le chanteur qui passe les premiers couplets et refrains, puis sollicite la foule…et celle-ci qui, comme un seul homme, accompagne alors le premier solo, en chantant les notes à l’unisson de la guitare…les spectateurs qui communient avec le groupe, qu’on imagine savourer l’instant…

L’un des intérêts de l’album live, c’est de permettre à l’auditeur de (re)vivre ces sensations, que seule l’expérience d’un concert – Rock, en l’occurrence- peut faire vivre. A fortiori lorsque, dans le cas de nos amis norvégiens d’Audrey Horne, ces prestations sont réputées pour leur intensité et leur qualité.
Car les cinq de Bergen ont acquis une belle notoriété en écumant les routes, avec des shows intenses, et une volonté de cultiver la proximité –voire le mélange, carrément- avec leur audience du soir. Que ce soit Toschie, mais également Arve Isdal, Thomas Thofthagen ou Espen Lien, chacun a à cœur de rompre la frontière de la scène, en descendant chercher le public au plus près, et lui coller une énorme mandale rock’n’roll. On en vient presque à plaindre Kjetil Greve, que la fonction de batteur handicape quelque peu dans l’exercice. Rêvons du jour où les kits de batterie, enfin rendus portables, lui permettront de plonger dans cette foule.
Il eut donc été dommage que nos vikings fassent l’impasse sur une restitution de leurs exploits. Et pour tout dire, il commençait à monter quelques impatiences, au regard des méchantes claquasses qu’ils donnaient chaque soir.

Le fait est qu’aujourd’hui, AUDREY HORNE est un groupe majeur. Non qu’ils aient acquis la stature des grands noms de la scène hard/metal – certains en rêvent pourtant, car ils le méritent…si,si !- mais tout simplement parce que le groupe fête ses 18 ans !
L’occasion est donc toute trouvée pour que NAPALM RECORDS appuie la production d’un album live franchement attendu.

Et pour tout dire, dès la première écoute, il suffit de fermer les yeux et de se laisser porter par la musique, pour « s’y croire ». Car l’une des qualités qu’on reconnaîtra d’emblée, c’est la restitution respectueuse de l’atmosphère des deux concerts enregistrés en 2018 dans la ville d’origine des cinq furieux. Le son d’ambiance, les résonances de la salle, le public (dont on comprend rapidement qu’il est le sixième membre du groupe…par contre, il faudra avoir un tantinet de connaissances en norvégien pour comprendre Toschie lorsqu’il s’adresse à lui), sont divinement mixées à la musique. Celle-ci ne fait d’ailleurs l’objet d’aucun défaut dans l’exécution. Chaque instrument tient sa place à son juste niveau, sans être mangé dans le mix par l’un ou l’autre, ni écraser les collègues. Tout au plus pourra-t-on noter de légères fluctuations dans le tempo, mais on laissera les puristes gloser sur la chose…on est en live, et le rubato, c’est pas fait pour les chiens, merde !

Les orchestrations, forcément épurées en concert, homogénéisent une setlist qui, bien que principalement basée sur les trois derniers opus du groupe, fait l’effort de balayer l’ensemble de leur carrière, et donc différentes pattes sonores. Les trop rares « No hay banda » et « Le Fol » n’étant plus mis en avant sur la route depuis que le groupe a amorcé un virage stylistique avec le troisième album éponyme, il est heureux d’en entendre des extraits grâce à ce disque.

Concernant la setlist, la succession des titres est sans commentaires et ne se contente pas d’égrener les hits de la formation, même si quelques chansons sont, il faut bien le dire, devenues des classiques incontournables en concert. Ça commence très fort avec la doublette efficace « This is War » (plus épique et fait pour les stades, va voir chez Iron Maiden) / « Audrevolution », et ça déroule sans débander. La ballade « Sail Away » (issue du troisième album) apporte une première -et belle- pause bienvenue dans l’écoute, sans « casser l’ambiance ». Le choix de jouer à la file « Weightless » (so grungy) et « Threshold » (très prog) pourra être discuté, dans la mesure où ces deux morceaux pourront laisser une impression de baisse de régime lors de l’écoute –car plus mid-tempo que la plupart des autres titres-, mais ils ont le mérite d’être représentatifs d’une certaine époque du groupe. Tout comme l’est « Blaze of Ashes », lequel vient remettre les gaz et clôt –malin- un mouvement du AUDREY HORNE des débuts vers celui d’aujourd’hui.

Loin d’être une simple succession sans queue ni tête de morceaux que les amateurs auraient déjà maintes fois écoutés par ailleurs dans leur version studio, l’album expose un état des lieux de l’œuvre de la bande de Bergen. Il acte de la puissance live du groupe (que les malheureux qui ne les ont jamais vus « en vrai » pourront enfin –bien que partiellement- goûter à peu de frais, quitte à les frustrer encore plus de ne pas en avoir été), met en lumière leur évolution d’un post-grunge dépressif vers un hardrock plus festif. A ce titre, « Waiting for the Night » (l’album, pas le morceau) constitue par ailleurs une belle introduction pour les néophytes qui n’ont pas encore succombé, où qui n’auraient –bizarrement- jamais entendu parler des cinq norvégiens.

En conclusion, y’a pas à chier : CET ALBUM EST INDISPENSABLE !!! SI TU L’AS PAS, T’AURAS FAIT TON CHOIX !!!

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