Verdun est un groupe fondé en 2010 et basé en France à Montpellier. Le quintet Sludge Doom / Hardcore porte toute la lourdeur et le drame de la première guerre mondiale qui marque profondément ses oeuvres. Conceptuellement, Verdun nous emmenait déjà très loin dès 2012 avec son premier EP post-apocalyptique 'The Cosmic Escape Of Admiral Masuka' qui narre l'évasion cosmique d'un officier japonais, fuyant le désastre nucléaire auquel est confronté sa planète. La suite vient 4 ans après avec l'album 'The Eternal Drift's Canticles' qui à notre sens marque une claire progression dans le groupe avec des atmosphères plus subtiles torturant un amiral Masuka qui a certes fuit le marasme terrien, mais qui demeure ravagé par les démons du passé et subit une errance dans un néant terrifiant de solitude.
Vous l'avez compris, on est sur une histoire extrêmement sophistiquée.
Musicalement on était habitué à des ambiances très particulières, finalement elles aussi sophistiquées. Avec cet album 'Astral Sabbath', on franchit un nouveau cap mélancolique particulièrement bien réalisé. L'album est cohérent dans l'ensemble de sa composition et plonge très facilement l'auditeur dans son concept absolument enivrant. Le titre de l'album en lui-même apparaît très énigmatique et invite littéralement à traverser une série de riffs lents et efficaces dès le premier titre - 'Return Of The Space Martyr' - qui rappelle le périple de notre héro nippon.
Les mélodies ingénieuses, accompagnées de riffs très très lourds, sont incroyablement appuyées par la voix du chanteur - David Sadok - qui réalise l'exercice incroyable de soutenir cette lourdeur incurable tout en insufflant une tristesse qui prend aux tripes. Les passages plus lents sont hypnotiques - comme par exemple sur 'Darkness Has Called My Name' - nous sommes plongés au coeur d'un drame sans échappatoire qui dure plus de 9 minutes. Un bref interlude qui apporte un peu de chaleur, introduit le titre 'Venoms' qui nous rappelle que tout cet album nous dévore de l'intérieur à l'image de multiples venins s'immisçant sinueusement dans les derniers confins de l'âme, avec une accélération (relative) qui marque l'arrêt d'un appareil cardiaque aux abois.
'L'enfant Nouveau' par sa simplicité et son efficacité nous fait atteindre le paroxysme dans cet album. Ce titre est génialissime par les émotions mixtes qu'il dégage, à la fois mélancoliques et mystiques. Son clip est lui tout aussi énigmatique et mérite qu'on lui prête attention.
C'est une oeuvre qui ne laisse pas indifférent, et qui - sans vraiment pouvoir faire de comparaison directe - pourra attirer les fans de Neurosis, Amenra ou Electric Wizard. L'album est disponible en streaming intégral sur leur bancamp: deadlight.bandcamp.com/album/astral-sabbath.
1 - Return of the Space Martyr - 9:00
2 - Darkness has Called my Name - 10:33
3 - интерлюдия - 2:16
4 - Venoms - 9:27
5 - Second Sun - 8:24
6 - L'Enfant Nouveau - 6:10
7 - Astral Sabbath - 7:46