« the classic symptoms of a broken spirit » est un album d’excellente qualité grâce auquel Architects nous prouvent qu’ils maîtrisent leur style au point de continuer à innover !
Formé en 2004 au Royaume-Uni, Architects est un groupe de Metalcore connu, depuis ses débuts pour ses engagements très forts (droits des femmes et bien-être animal notamment). Après la sortie de leur premier album, « Nightmares » (2006), le chanteur Matt Johnson quitte la formation et est remplacé par Sam Carter pour leur seconde création, « Ruin » (2007). Celui-ci sera suivi de « Hollow Crown » (2009), « The Here And Now » (2011), « Daybreaker » (2012), « Lost Forever // Lost Together » (2014), « All Our Gods Have Abandoned Us » (2016), une année également marquée par le décès du guitariste Tom Searle, et enfin « For Those That Wish To Exist » (2021). Seulement un an après, Architects est déjà de retour avec « the classic symptoms of a broken spirit » que nous découvrons sans plus tarder !
Après quelques grésillements, ‘deep fake’ s’ouvre sur un riff de guitare entraînant et marque les esprits par les jeux rythmiques de la voix de Sam Carter qui se superpose à une batterie à l’efficacité militaire. On se retrouve à agiter la tête en quelques secondes dans une atmosphère Electro parfaitement assumée. Architects prend ensuite un virage plus Indus avec ‘tear gas’ ; d’office, le groupe fait le choix d’insister sur la diversité des univers proposés sur cet album, ce qui est prometteur pour la suite. Avec ‘spit the bone’, on profite sans retenue de la richesse de la palette vocale du frontman qui, en plus de sauter du chant clair au scream sans effort, nous offre toujours une performance incarnée. Plus lente, ‘burn down my house’ présente la face écorchée et brute du groupe auquel on peut reprocher de se contenter de lignes rythmiques très simples et parfois trop ressemblantes d’un morceau à l’autre.
C’est finalement avec ‘living is killing me’ qu’on retrouve peut-être le plus ce qu’on connait historiquement d’Architects. Bien sûr, la direction Electro/Indus prise depuis quelques temps continue d’émailler la chanson de ses influences mais la base est bien là et ravira les fans de longue date. ‘when we where young’ vous semblera sans doute familière puisque le groupe a dévoilé ce titre en avril dernier avec un clip. ‘doomscrolling’ marque un retour en force des nappes de clavier sur un riff de guitare assuré par Adam Christianson et Josh Middleton qui risque de vous rester en tête pendant un petit moment. ‘born again pessimist’ n’est pas le titre le plus impactant de l’opus mais le changement d’ambiance à mi-parcours pour quelque chose de minimaliste est plus que réussi.
Depuis le décès de Tom Searle en 2016, le groupe s’est plusieurs fois exprimé sur la nouvelle direction musicale qu’il prenait, un sujet sur lequel le frontman est encore intervenu à l’occasion de la sortie de « the classic symptoms of a broken spirit ». Il a ainsi rappelé que Tom Searle était le principal compositeur d’Architects mais que chaque musicien du groupe avait travaillé sur ses capacités d’écriture sans copier ce qui avait été fait auparavant. C’est donc bien avec cette identité fraîche que le groupe souhaite continuer à se présenter à son public, comme en témoigne ‘a new moral low ground’. Débordante d’énergie et de groove, ‘all the love in the world’ a tous les éléments nécessaires pour devenir un hymne du groupe ! C’est bien le duo rythmique composé de Dan Searle à la batterie et d’Alex Dean à la basse qui se démarque sur ‘be very afraid’ qui signe la fin de cet opus entre douceur et défoulement.
« the classic symptoms of a broken spirit » est un album d’excellente qualité grâce auquel Architects nous prouvent qu’ils maîtrisent leur style au point de continuer à innover, un réel atout sur une scène Metalcore qui donne parfois l’impression de tourner à vide. Les nouvelles influences qui se dessinent ne plairont pas à tout le monde mais il faut saluer l’honnêteté de l’opus et l’indéniable envie d’avancer du groupe.