Eloignez les enfants et les personnes sensibles, ce qui va suivre est un moment de critique gratuite. Qu'on se le dise, la présente chronique de ce 6e album d'Architects sera l'occasion pour votre estimable serviteur de déverser sa bile sur ce que l'on pourrait appeler l'auto-proclamée « intelligensia » du metal !
Architects est en effet soutenu par nombre de chroniqueurs, qui, du fait du grand nombre de disques qu'ils ont à chroniquer, s'extasient de la moindre originalité alors que par tous les médiators de l'enfer, ce qui compte en musique, c'est « est-ce que oui ou non ça donne envie de (cochez la case selon le style de musique) : claquer des doigts, headbanguer furieusement, sauter, taper du pied, danser et pogoter ? »
De tout ça, il n'est malheureusement pas, ou trop peu, question dans ce nouvel opus des anglais de Brighton. Oh, certes, on peut décerner quelques bons points : les compos sont riches, et le chant alternant scream (majoritairement) et mélodie est soutenu par des riffs de guitare techniques et des rythmiques variées, souvent syncopées.
Au titre des bonnes surprises, on distinguera « The Devil is Near », à la fois puissant et groovy, bâti sur un riff Panteresque ou Machineheadien (selon les goûts et pour les pisse-froids, vérifiez pas c'est pas dans le dictionnaire) et « Colony Collapse » qui mélange nappes de claviers rappelant certaines parties des derniers Rammstein et arpèges à la guitare, avec un bon refrain émo-core alterné à des couplets screamés.
Malheureusement, le reste de l'album est beaucoup trop en nuances pour conférer aux titres des structures vraiment carrées et catchy, ce qui était justement le cas du 4e album (« The Here and now »), lequel fut évidemment éreinté par nos énervants bobos métalleux, car selon eux trop commercial.
Le chant scream est très en avant, aïgu et saturé, ce qui est très lassant à la longue ; par ailleurs, l'alternance des rythmes et des parties agressives ou plus soft n'accouche pas d'un mix homogène, et laisse plutôt l'impression générale d'un fatras musical.
Bref, hormis les aficionados du mathcore, on ne saurait conseiller cet album qu'aux cuistres qui s'extasieront en outre du gentil look de groupe pop d'Architects dans lequel on ne perçoit même aucun second degré. Pour tous les autres, l'écoute de quelques titres de Manowar ou de bons vieux punk-rock feront passer la pilule !