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For Those That Wish To Exist At Abbey Road

FRED H
Journaliste

Architects

Pas loin du chef d’œuvre référence.
15 titres
Metalcore
Durée : 59 min 09
Sorti le 25/03/2022
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Début 2021, Architects livrait son neuvième opus « For Those That Wish to Exist ». Moment charnière pour le groupe, il s’agissait du premier véritable effort goupillé sans l’influence de Tom Searle, guitariste historique et principal compositeur-parolier décédé en 2016 suite à un cancer de la peau (il avait « laissé » quelques bribes de démos pour ce qui allait devenir « Holy Hell » en 2018). Même si globalement FTTWTE avait été plutôt bien accueilli (leur première fois N°1 au Royaume-Uni), les fans des premières heures avaient noté (voire reproché) le virage assumé vers une zique plus « accessible ».

Quelques mois après la sortie (le 11 décembre pour être précis), les britanniques investissaient les mythiques Abbey Road Studios pour offrir - en livestream et en direct - une version « live » sans public dudit skeud. Pour l’occasion, afin de les accompagner et d’amener quelque chose en plus, le combo originaire de Brighton (dans le Sussex de l'Est) refaisait appel au Parallax Orchestra (déjà présent sur le disque modèle). Ces dernières années, cette formation symphonique a par deux fois œuvée avec des metalleux (Bring Me the Horizon en 2016 et Alter Bridge en 2018 pour leurs respectifs « Live at the Royal Albert Hall »).

Quoi qu’il en soit, renommée « For Those That Wish To Exist At Abbey Road » (fallait y penser), cette prestation unique déboule présentement. Probablement inspirée par les (bonnes) vibrations de ce lieu légendaire (Beatles, Pink Floyd et beaucoup d’autres y ont enregistrés), l’association Architects/Parallax fonctionne plutôt bien. Comme il l’avait fait pour les précédents musiciens avec lesquels il a collaboré, le chef Simon Dobson (trois fois lauréat du British Composer Award, s’il vous plait) a écrit de nouveaux arrangements pour cette session spéciale.

L’omniprésence de l'orchestre fait (toute) la différence. Pour bien souligner d’emblée l’importance du Parralax dans ce projet, le quintette anglais s’efface presque sur l’ouvreur ('Do You Dream Of Armageddon?' qui chanté sur le disque devient ici 100% instrumental). Durant quasi une heure, les instruments classiques comblent les « vides » rythmiques. Les timbales retentissent. Les cuivres dynamisent encore plus les chansons ('Black Lungs'). Les sublimes cordes appuient parfaitement les riffs de grattes déjà sauvages de base (la bombe 'Animals'). Les violoncelles renforcent une basse pourtant soutenue. Les parties lourdes en deviennent dès lors encore plus explosives (le fracassant 'Discourse Is Dead'). Combinés, les virtuoses des archets se montrent sans pitié ('Libertine'). Tous ces soutiens ajoutent à l’ensemble de la profondeur ('Demi God', 'An Ordinary Extinction') et d’autres harmonies, assez imposantes d’ailleurs.

Ce maelstrom Metalcore symphonique semble inarrêtable ('Giving Blood'). C’est un ouragan de sonorités qui déferlent sur nous (l’efficace et accrocheur 'Meteor'). En plus de ces apports massifs, nos protagonistes ont subtilement saupoudré tous un tas d’éléments ici et là. Notes de piano, harpe, carillon, cloches tubulaires, vibraphone, flutes traversières, clarinettes, … que de détails. Que de moments forts (l’hypnotique 'Dead Butterflies'). La galette référence défile dans son intégralité avec le même séquençage des titres.

Malgré les innombrables instruments variés en présence, le tourbillon n’est pas indigeste, bien au contraire. Si parfois quelques passages sont un peu moins bien servis par cette alliance impie (l’énergique 'Little Wonder'), la performance générale s’avère de haute facture.

Du coté des vocaux, contrairement à l’album, ici pas d’invités vocalistes. Point de featurings de Winston McCall (Parkway Drive), de Mike Kerr (Royal Blood) ou encore Simon Neil (Biffy Clyro) pour partager le micro avec Sam Carter. Bien que seul (les chœurs étant assurés par ses potes six-cordistes), notre hurleur impressionne par ses variations constantes ('Goliath'). Il passe du chant clair aux cris acérés tout en lâchant par instants quelques growls (le dévastateur 'Impermanence'). Lors des morceaux plus calmes (l’émouvant 'Flight Without Feathers', le délicat 'Dying Is Absolutely Safe'), le frontman se fait plus doux et nuancé, offrant là un beau contraste avec ses phrasés plus rauques.

En remaniant son plus récent méfait avec des versions orchestrales, Architects réussi un coup de maitre. Dans le genre, ce « For Those That Wish To Exist At Abbey Road » n’est pas loin du chef d’œuvre référence.


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