En tant que passionné de musique extrême, c'est sans attendre que je découvre avec impatience le dernier album de TSJUDER. Ayant tout de même une affection particulière pour le Death Metal, c'est avec un plaisir tout particulier que je me hâte à chroniquer le dernier rejeton des norvégiens nous ayant habitué à un Black Metal brutal et sans concession.
J' envoie play sur le fichier MP3 reçu et c'est parti. Qu'une seule chose à dire ; au son des premiers riffs de la guitare et des blasts dévastateurs du batteur, ça sent bon la tuerie ! Nag le chanteur/bassiste et Bersek le guitariste ont eu la bonne idée de créer ce groupe il y a 22 ans (1993) à Oslo, capitale de la Norvège , berceau du Black Metal mondial. Rapidement rejoint par Draugluin, le groupe sort en 2015 ce 5ème album « Antiliv » arborant les thèmes chers à TSJUDER que sont la mort, les ténèbres, les forces du Mal et l'anti-religion.
L'album est extrêmement rapide et brutal, de plus, il est parsemé d'effets sonores d'explosions de bombes toujours bien placées dans les compositions avec des changements de rythme incessants et même des passages thrash, heavy, punk et death, le tout à dominante Black Metal.
TSJUDER nous livre une musique violente en huit actes à commencer par « Kaos » qui démarre à fond la caisse par une explosion et des blasts méga speed accompagnés de riffs assassins dégommant tout ce qui bouge. La voix criarde typiquement Black de Nag surplombe le tout et tient le tempo sans jamais s'égosiller. Le morceau au même titre que les suivants est sombre et vous pulvérise le cerveau. Le ton est donné pour 46 minutes de riffs sanglants, de blasts pulvérisateurs et de paroles démoniaques.
Après l'explosion de « Kaos », « Krater » démarre plus lentement sur fond de bruit de chaînes de char d'assaut. Le titre est plus heavy et parsemé de bombes qui vous tombent dessus. La diction de Nag est parfaite en son norvégien natal puis la brutalité du trio l'emporte sur 7'19'' avec solos, changement de rythme, agressivité, explosions, court solo de batterie (5'34'') et accélération typiquement thrash. Fabuleux !
« Norge » qui évoque le pays natal du combo est plus accès sur la mélodie avec une guitare claire inspirant une légère mélodie lancinante et une basse plus présente. Anti-Christian roule de ses baguettes sur les fûts et accélère le tempo avec parcimonie.
La suite de la galette se targuera de la même brutalité avec des influences punk sur « Djevelens Mesterverk » à la batterie moins rapide me faisant penser à la reprise punk version thrash de Slayer « Abolish Government » sur « Undisputed Attitude » de part le riff principal et l' ambiance du morceau.
Sur « Demonic Supremacy », c'est une influence Motörhead des débuts que j'ai ressenti avec ce riff simple, rapide, légèrement thrashy et les blasts rapides et rythmés dans le style « Ace of Spades ». Puis une légère influence de Morbid Angel lors du passage narré de Nag un peu comme celui de David Vincent sur « Fall From Grace » de l'excellentissime « Blessed Are The Sick ». Mais les comparaisons s'arrêteront là car TSJUDER reste fidèle à lui-même et le Black l'emporte !
Après ces 2 morceaux Black aux influences punk et thrash, les norvégiens nous ramènent vers leur ambiance sombre et ténébreuse avec « Slumber With The Worm » au rythme plutôt lent légèrement rythmé et accélérations subites si bien que l'auditeur ne s'ennuie jamais tant la variété est présente et le riff étourdissant. « Ved Ferdens Ende » est punk/thrash et la voix bien black avec le riff death. Quel mélange réussi car les influences sont succinctes, à peine perceptibles et pourtant l'atmosphère est lourde et obscure.
38 minutes de violence sonore, de riffs sanglants, de blasts décapants pour en arriver au titre éponyme « Antiliv » qui nous embarque sur plus de 8 minutes au pays obscure de TSJUDER, aux lyriques norvégiennes envoûtantes et aux riffs enivrants. La composition est lente, lancinante ; le morceau le moins violent de l'opus et parsemé de plus de mélodie et de chant. Au milieu du titre, l'ambiance change et devient plus glauque et épique ; on sent presque les ténèbres vous envahir. Nag chante moins et laisse la main libre à ses acolytes Draugluin et Anti-Christian se chargeant de clôturer cette oeuvre maléfique au son mourant.
TSJUDER mérite sa place au Panthéon du Black Metal avec ce 5ème opus magistralement exécuté en arrivant à mêler les influences principales du Metal Extrême et en réussissant à conserver leur identité avec un Black Metal sombre et dévastateur. Sans aucun doute l'album Black Metal de l'année.