BLACK STAR RIDERS
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Heavy Metal

Another State Of Grace
Fred H
Journaliste

BLACK STAR RIDERS

«Hard rock traditionnel agrémenté de quelques touches plus personnelles, « Another State Of Grace » est clairement une réussite.»

10 titres
Heavy Metal
Durée: 38'52 mn
Sortie le 06/09/2019
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Depuis la sortie en 2017 de leur troisième méfait « Heavy Fire », le line-up de Black Star Riders (nom donné en référence à un gang de hors la loi apparaissant dans le western Tombstone) a quelque peu évolué. Outre les toujours présents Ricky Warwick (Chant, ex-The Almighty), Scott Gorham (gratte et le seul zicos à avoir été un membre de Thin Lizzy du temps du regretté Phil Lynott) et Robbie Crane (4 cordes, ex-Ratt et Lynch Mob), on trouve désormais Chad Szeliga (ex-… Breaking Benjamin et Black Label Society) derrière les fûts et Christian Martucci de Stone Sour à la seconde guitare (remplaçants respectifs des démissionnaires Jimmy DeGrasso et Damon Johnson).

Avec 4 disques pondus en (seulement) 7 piges d'existence, on peut qualifier BSR de bien des choses mais certainement pas de fainéants. Sur ce quatrième effort intitulé « Another State Of Grace », le combo oscille une fois encore entre réminiscences au passé et volonté d'élargir leur spectre musical. A l'écoute de certains titres, la filiation avec qui-vous-savez est flagrante. On (re)trouve le/ce son (typé années 80) si reconnaissable du Liz' ainsi que ces accents celtisants bien connus (la piste éponyme et ses « Hey hey » fédérateurs). De même, on reconnait assez aisément l'estampille Lizzienne avec ces soli ciselés (le mélancolique 'Why Do You Love Your Guns?' écrit à la suite d'une tuerie survenue en 2012 dans une école primaire du Connecticut) et ces attaques de six-cordes jumelées façon ping-pong entre les duettistes Gorham et le fraîchement embarqué Martucci (entrainement 'Ain't The End Of The World'). Vocalement, c'est un peu de la même jarre à whisky. On décèle (ici et là), dans le phrasé de Warwick, quelques intonations qui rappellent le chanteur-bassiste Guyanien-irlandais disparu il y a (déjà) plus de 3 décennies. Quoi qu'il en soit, il faut l'admettre que l'ensemble s'écoute sans déplaisir grâce à un flot de mélodies des plus accrocheuses (les énergiques 'Standing In The Line Of Fire ', 'In The Shadow Of The War Machine', 'Poisoned Heart') et une prod' impeccable goupillée par Jay Ruston (Amon Amarth, Stone Sour, Uriah Heep).

Malgré tout, afin de (tenter de) s'affranchir quelque peu de l'illustre modèle, les Chevaliers de l'Étoile Noire tente de nouvelles choses. Alors qu'habituellement le groupe axe principalement ses compos sur les riffs avec les guitares bien mises en avant, nos lascars ont choisi d'incorporer généreusement quelques claviers type orgue Hammond ('Underneath The Afterglow', le groovy 'Soldier In The Ghetto'). Le quintette a également inclus du… saxophone ('Tonight The Moonlight Let Me Down'). Les aficionados feront immanquablement le parallèle avec la prestation de saxo commise en son temps par le britannique John Helliwell (Supertramp, Pink Floyd) sur 'Dancing In The Moonlight (It's Caught Me In Its Spotlight)' pour l'album « Bad Reputation ». Souvenir souvenir. La petite bande nous offre également un (presque) duo masculin-féminin partagé avec miss Pearl Aday. L'épouse de Scott ''Not'' Ian d'Anthrax (et oui), habituée aux backing vocals (pour notamment la formation live de Meat Loaf dont elle est la fille adoptive) apporte ici quelques choeurs plutôt bien amenés ('What Will It Take?').

Avec son hard rock traditionnel agrémenté de quelques touches plus personnelles, Black Star Riders tente de rassembler les nostalgiques des opus du groupe phare du grand métis à la coupe afro trop tôt décédé avec un public plus jeune et plus large. En ce sens, « Another State Of Grace » est clairement une réussite.