«« All The Colors Behind You » est clairement un opus qui a besoin d'être amélioré : des morceaux répétitifs qu'on ne saurait pas distinguer entre eux, un rythme souvent plat et un vocal qui n'est pas à la hauteur en font un album décevant.»
Originaire de l'Italie, Sunset Radio a été formé en 2016, l'année où le premier album du groupe, « Vices », est sorti chez le label italien « This Is Core ». Après une tournée internationale en 2017, Andrea Neri (vocal), Matteo Rossi (guitare, back vocal), Davide Pazzaglia (batterie), Alberto Felice (basse), Riccardo Tasselli (guitare) présentent un deuxième opus, « All The Colors Behind You », sorti le 15 octobre dernier, toujours chez « This Is Core ».
« My Everything » est sûrement l'un des morceaux qui se démarquent le plus. Se voulant d'entrée comme un titre punk, le duo guitares/batterie mène la danse, accompagné par un vocal déchirant, qui respecte les codes du genre. « My Everything » reste toutefois un morceau léger, en rappelant les influences pop-punk du groupe. Sur le fond d'un discours historique marquant l'envoi du Spoutnik soviétique dans l'espace, « 1957 » possède une instru plutôt réussie, avec un rythme très engagé, mais reste assez répétitif, avec un vocal assez faible. L'intro de « Firework » présage un morceau déchaîné : Davide Pazzaglia à la batterie s'en sort très bien, le refrain est mélodique, et le vocal d'Andrea Neri est meilleur que dans le morceau précédent, ce titre est l'un des plus réussis de l'album.
« Stacy's Bass » reste dans le registre du pop-punk, notamment au niveau du vocal. Avec toujours un rythme très engagé, le morceau ne se démarque toutefois pas vraiment, cédant, une fois de plus, à la répétition, même si l'instru est mélodique. « Don't Ask Me What My Songs Talk About » ne dure que 40 secondes : c'est un titre expérimental, qui passe d'un récitatif peu réussi à un punk qui s'en sort mieux. « Photographs » entame sur de bonnes bases punk, l'instru comme le vocal sont représentatifs du genre. C'est funky et déconnant, mais pas exceptionnel, et on sent encore et toujours qu'il manque quelque chose au vocal d'Andrea Neri.
Un morceau qui prolonge cette ambiance légère- et qui innove un peu plus côté instru, devenue ici plus rock- « Sunrise (Losing My Faith) » est agréable à écouter, mais reste tout de même un titre assez basique. L'intro de « Much Deeper » est prometteuse : un mix efficace des guitares et une batterie à fond donnent envie d'entendre la suite. Un rythme moins plat, une instru plus intéressante, un pont pas trop mal, et le vocal d'Andrea Neri qui s'améliore font de « Much Deeper » l'un des morceaux les plus réussis de l'opus, capables de rester en tête après l'écoute.
« A Shipwreck In The Sand » se veut explicitement punk : morceau qui expérimente et se cherche, alternant des pétages de plomb et des moments plus calmes, avec un pont intéressant et un rythme qui évolue, on peut dire que le résultat est plutôt pas mal. Titre qui clôt l'album, « Bottles » est plus posé et sentimental, et c'est là que le vocal du chanteur principal se montre sous son meilleur jour. Quelques notes de guitare et de piano, une ambiance douce, une instru réussie, le tout dans une performance presque acoustique qui finit par devenir clairement rock tout en restant mélodique, c'est un excellent choix pour conclure l'album.
« All The Colors Behind You » est clairement un opus qui a besoin d'être amélioré : des morceaux répétitifs qu'on ne saurait pas distinguer entre eux, un rythme souvent plat et un vocal qui n'est pas à la hauteur en font un album décevant, malgré des exceptions, à l'image de « Bottles ».