Alors que la nuit tombe inexorablement sur l’humanité, une sororité de sorcières, cachée du monde, s’en va chercher un être élu dans l’au-delà, parcourant ainsi différents lieus et différentes époques, dans l’espoir de retarder l’inéluctable.
A nouvel album (et nouveau label), nouveau chapitre dans la mythologie ACOD, qui nous offre probablement son œuvre la plus personnelle et aboutie de sa discographie.
L’opus s’ouvre avec le majestueux 'Habentis Maleficia', longue pièce de vingt minutes, qui alterne cavalcades furibondes, passages intimistes, chant féminin, plages atmosphériques et textes narrés en français. La dimension cinématographique est omniprésente et l’on visualise sans peine les paysages traversés et les péripéties vécues par les protagonistes. Un travail d’orfèvre a été effectué sur les arrangements, qui s’intègrent harmonieusement aux parties metal, accentuant les reliefs de ces dernières. Ce titre, qui mériterait d’être porté à l’écran sous forme de long-métrage, vaut à lui seul l’achat du disque.
Les trois pistes suivantes s’inscrivent dans un black metal symphonique plus direct et moins alambiqué. Les claviers de 'The Son Of A God' renvoient au Emperor des débuts, le chant black n’est pas sans rappeler Grutle Kjellson (Enslaved) et Dimmu Borgir n’est pas loin sur 'A Thousand Lives In A Second'. Des références de qualité, il va sans dire. Bien que d’excellente facture, ces titres semblent moins percutants après le monstrueux opener et peut-être aurait-il été plus judicieux d’inverser l’ordre des morceaux, pour un gain d’efficacité.
C’est bien là le seul reproche que l’on puisse faire à cette sixième livraison des Marseillais.
L’album se clôt sur une reprise de Samael ('Black Trip', issu de ''Ceremony Of Opposites''), que le combo s’approprie avec aisance, lui donnant puissance et emphase, pour un résultat des plus satisfaisants.