SCORPION CHILD
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Rock Psychedelique Stoner

Acid Roulette
Morbid Domi
Journaliste (Belgique)

SCORPION CHILD

13 titres
Rock Psychedelique Stoner
Durée: 56 mn
Sortie le 10/06/2016
5871 vues
Scorpion Child, groupe Texan formé en 2006, s’il semble peu connu sur notre vieux continent, je vous dis d’emblée qu’il convient d’urgence de palier notre méconnaissance.

Pour certains d’entre nous, on a beau aimer les styles les plus extrêmes, ou encore, nous baigner de nos groupes phares, nous faisant vibrer selon nos besoins profonds, il faut parfois oser aller vers d’autres horizons.

Ces américains proposent un très bon syncrétisme musical entre Heavy et Rock psychédélique.
On peut se dire, oui, certes, c’est bien, et alors ?

C’est que voyez-vous, cet album n’a pas été signé par Nuclear Blast par hasard. Le fait est que lorsque vous lancez cet album « Acid Roulette », vous êtes happés dans le passé.
C’est extraordinaire la capacité du groupe à vous immerger fin des années 60 et milieu des années 70 tout en ayant l’art de maintenir des griffes de la modernité.

Je m’explique, si AJ Vincent vous manie l’orgue avec brio sur les morceaux, on est aussi surpris par les riffs de guitare qui évoquent Led Zepplin, Rainbow ou encore Pentagram mais sans sonner trop oldies.

C’est entraînant, posez donc les oreilles sur le premier titre « She Sings i Kill » qui vous décolle, c’est époustoufflant. J’ai beau ne pas aimer ce type de Hard, je me surprends à la béatitude, à l’admiration.
Le chant de Aryn Jonathan Black est exceptionnel, il est capable d’égaler Robert Plant en toute aisance, dûment soutenu par un jeu de batterie énergique ainsi que par des puissantes lignes de basse. C’est fabuleux.

Mais la surprise ne s’arrête pas là, les morceaux s’enchaînent et ne se ressemblent pas, apportant chacun un souffle de créativité, de peps, dépassant à chaque fois le précédent, intégrant des chants en choeurs, des refrains à l’unisson, typiquement Heavy. C’est un pur bonheur.
Les notes de musique vous explosent en feu d’artifice, et on décèle un grand soin dans l’agencement des titres. Le groupe est parfaitement en harmonie, chacun délivrant son feu sacré. : “Reaper’s dance”, “My Woman In Black”.
On réalise toute la beauté du travail et découvrons aussi des ambiances typiquement Bluesy.

“Acid Roulette” démarre tout calmement pour aller en crescendo. Un seul mot, époustoufflant et la cadence ne baisse absolument pas sur “Winter Side Of Deranged”.

Comme je vous le disais, le surpassement est bien présent et j’en prends pour preuve que si vous avez accroché aux premiers titres, vous ne pourrez que succomber à la monstruosité de « Twilight Coven ». 3’51 de pur bonheur. Toujours ce superbe jeu de basse boosté par une batterie qui part en mode progressif.

Il faudra attendre la 8ème piste pour avoir un peu de répit, découvrant « Survives », qui vous berce sur fond de piano, en mode presque balladesque pendant la première minute du morceau, qui s’en va épiquement s’élever dans le bon heavy traditionnel pour ensuite se reposer en toute douceur.
Coup de cœur !!! Cette fois ce très bon chanteur se permet de titiller et de surpasser le pourtant excellent Rockeur de Muse, Matthew Bellamy.

Le répit fut bref, le groupe nous replonge dans sa richesse musicale sur « Blind man’s Shine », et nous glisse mine de rien, un petit solo de guitare bien ficelé, court mais direct.

Arrivé à ce stade, on pensait avoir été confronté à une bonne dose de succulente diversité mais c’était sans compter sur nos artistes qui proposent un magnifique morceau mélodique sur « Moon Tension », et l’on se rend compte que nous aimerions vivre plus souvent de telles tensions qui éradiqueraient toute forme de stress. (Un remède au burn-out !)

« Tower grove » repart dans l’eclectisme absolu avant de nous lancer un autre solide morceau bien péchu, « Might be your man » qui entre directement dans l’esprit, c’est limpide et rythmé.

Vient alors le moment de finir l’album sur « Addictions » qui possède une signification sans équivoque. N’étant pas adepte des substances illicites, je dirais clairement que c’est à cet album que vous risquez fort d’être en dépendance. Mais quel bon refrain.

En conclusion, Scorpion Child a pondu un chef d’œuvre absolu, comprenant une griffe musicale géniale, sorte de pont énorme entre les années 70 et le bon rock contemporain, qui semble, sans conteste, susceptible de rester longtemps inégalé.
Tous les titres de cette galette sont titanesques, je dis bien tous.
Ce sera aussi pour vous, l’occasion de découvrir un chanteur exceptionnel, circulant avec une aisance diabolique sur moult registres.
La Révélation avec un grand « R » !!!
Découvrir ces Texans, c’est y succomber tant l’œuvre est diversifiée, cohérente et solide. Je pense en toute humilité que cet album est le meilleur qui ait été pondu dans ce sous-genre, depuis les années 80.

Réservez-lui une place au panthéon du métal Heavy Rock psychédélique.
Une seule envie, dès l’écoute finie, c’est de les voir en concert.

Morbid Domi