Ils nous viennent de Sarrebruck, petite bourgade de la Sarre et nous livrent leur second album après 5 années d'expérience.
AC Angry est un quartet d'artistes assez originaux qui officient dans un parfait registre entre rock et Hardrock.
Ce « Appetite For Erection » en dit long sur le sens de l'humour de nos Teutons qui font un énorme clin d'oeil à Guns N'Roses.
Au niveau musical, nos Germains montrent une capacité à naviguer dans des registres assez diversifiés, à un point tel que leur essence nous apparaît s'ancrer dans un solide éclectisme.
La première piste, « I Hate AC Angry » et la 4ème, « I Wanna Hurt Somebody », possèdent un relent assez punkoïde qui fait penser à The President of the USA sous amphétamines. C'est carré, limpide. La surprise, elle est énorme, un petit air d'harmonica sur le « I Hate AC » qui dégage un bon brin de frénésie. Le groupe nous montre ici un sens de l'autodérision assez prononcé.
« 4TW » s'inscrit dans ce même registre avec un rock n'roll assez dynamique et éclairé. Le morceau est efficace. Nous sentons l'influence de Gluecifer, entremêlée de l'énergie de The Hellacopters. AC Angry se montre efficace et déterminé.
La 3ème piste « No Way To Go But Down » est un chef d'oeuvre musical. Nous trouvons une âme bien plus Métal, à la Alice In Chains. Le riffing rappelle le magnifique « Would ?». Le refrain est tout bonnement génial
Sur le titre éponyme, on apprécie le superbe jeu de basse de Dennis. Nous évoluons dans un rock métal viril qui dégage un côté assez Motörhead dans l'attitude rebelle. Le morceau est prenant, ça envoie et ça remue. Imaginez des Teutons qui vous balancent un métal Anglo-Saxon.
« Son Of A Motherfucker's Son » sonne rock bluesy et apparaît très typé Guns N'Roses. Le tempo est slow, histoire de prendre la pleine mesure de leur art. Les membres chantonnent en choeur. Mais quel bon solo de guitare de Stefan à la 3ème minute !!! On retrouve la quintessence de l'univers classique métal.
Histoire d'en remettre une bonne couche, on accélère le rythme sur « The Balls Are Back In Town » qui esquisse un jeu un peu plus mordant dans la gratte. La gratte de basse est superbement équilibrée. A la batterie, Norman n'en fait pas de trop, son jeu est « pausé » et situé là où il faut. Alan Costa maintient un chant plus typé Rock-Punky. Encore un très beau moment de cet album.
« Take You Shake You Break You » vous fera swinguer, impossible de s'emmurer dans la passivité sur un tel travail. Le refrain est bien sympathique, soutenu par un jeu saturé et nerveux. Que voilà du très appréciable.
La 9ème piste sent le règlement de compte, « Cry Idiot, Cry » qui prend une belle altitude dans son exécution, sans forcer le chant. On a ici tout l'art d'interpréter la pleine condescendance. Je ne sais vous expliquer la raison exacte, mais un pressentiment m'envahit, je repense à « Don't Cry » du groupe d'Axel et de Slash sans toutefois nous situer dans la lamentation chez nos Allemands.
Comment allaient-ils clôturer cet opus ?
La fonction est dévolue à « Testosterone » qui boucle les choses comme elles ont débuté, dans un esprit bien punkoïde. C'est engagé, ce groupe possède une âme.
Je réalise qu'AC Angry vient de m'offrir une belle dose de surprises tout au long de cet album qui s'avère captivant.
Nom de Dieu, c'est frais, c'est tonique tant il y a de la vie, de l'envie.
Ce second album est une oeuvre bien menée, digne d'intérêt qui montre un parfait syncrétisme entre le Hard, le Rock et le véritable esprit Punk.
Ac Angry ne fait pas semblant d'être un quartet de rebelles, ils dégagent l'esprit de l'anticonformisme.
Encore une très belle découverte de l'année 2016.
Bravo Messieurs.