Alors que depuis quelques semaines, le conflit israélo-palestinien s’est intensifié, Orphaned Land délivre avec ce « A Heaven You May Create » un message pour la paix, l’unicité et la tolérance face à cette cruelle actualité.
16 titres
Doom/Death/Middle Eastern Folk Metal (early), Middle Eastern Folk Metal (later)
Fin 2022, c’est « le cœur lourd » qu’Orphaned Land nous annonçait un nouveau report « à plus tard » de sa future tournée européenne de 2023 (passages en France initialement programmés pour mai). Malgré tout, en pleine « agitation » mondiale (invasion de l’Ukraine entre autres), le groupe confirmait travailler sur « A Heaven You May Create » (NdT : Un paradis que vous pouvez créer), CD/DVD Live célébrant le trentième anniversaire du combo (fondé en 1991).
Présentement, voilà ledit pack audio/vidéo promis. Le gig choisi est celui donné le 10 juin 2021 au Heichal HaTarbut à Tel Aviv (siège du Philharmonique d'Israël), devant quasi 2 500 personnes. Pour ce concert évènement, malgré les restrictions sanitaires imposées par le Covid-19, la formation israélienne était accompagnée d’un orchestre symphonique et de Hellscore (ensemble vocal repéré sur des efforts de Therion, Amorphis, Ayreon et évidement Orphaned Land, et mené par Noa Gruman, également vocaliste de Scardust).
Coté setlist, les « pionniers » du metal oriental ont surtout puisés dans « Mabool : The Story of the Three Sons of Seven » de 2004 (cinq titres) et dans leur dernier méfait en date « Unsung Prophets And Dead Messiahs » de 2018 (quatre chansons). Ce second album en public (après « The Road To Or Shalem » de 2011 qui marquait les vingt ans de notre Terre Orpheline) intègre aussi deux morceaux de « All Is One » (2013) et autant de « The Never Ending Way of ORwarriOR » (2010).
La musique du quintette ('Ocean Land (The Revelation)') se voit donc ici soutenu par des éléments symphoniques et la chorale (l’hymne 'All Is One'). Les différents univers cohabitent plutôt bien ('In Thy Never Ending Way (Epilogue)'). Cela étant dit, c’est surtout lors des introductions et des moments les plus « calmes » que l'apport de l’orchestre est le plus marquant (la ballade 'Brother', 'A Never Ending Way').
Dans ce maelstrom sonore, Kobi Farhi alterne vocalement entre chant clair, growls, et passages narrés ('Mabool (The Flood)'). Le frontman joue le maitre de cérémonie en invitant l’auditoire à se faire entendre par quelques « Hey hey hey » ('Birth of the Three (The Unification)') ou en reprenant en chœur quelques lignes vocales (le lumineux 'Norra El Norra (Entering the Ark)' et son chant en hébreu). Aux côtés du meneur, Miss Noa intervient sur plusieurs pistes. Reprenant les lignes interprétées par sa compatriote Shlomit Levi sur les opus studios, l’israélienne offre une contribution de haut vol ('Sapari' écrite par un rabbin juif il y a quatre siècles). Lorsqu’elle est seule et accompagnée par les instruments « classiques » (la première minute de 'The Cave'), la chanteuse nous donne carrément la chair de poule.
Alors que depuis quelques semaines, le conflit israélo-palestinien s’est intensifié, Orphaned Land délivre avec ce « A Heaven You May Create » un message pour la paix, l’unicité et la tolérance face à cette cruelle actualité.