Y’a des modes qui viennent comme ça, d’un coup, on ne sait trop comment…ça s’insinue dans le quotidien, sournoisement, et on se rend compte que c’est là…et puis au bout d’un moment, trop de mode tue la mode, ça sature, et on finit par passer à autre chose…
Côté spiritueux, par exemple, il y a eu la mode des whisky single malt, et puis on est passé aux rhum d’exception…en parallèle, on a vu émerger un trend sur les cocktails.
Et donc, vu que c’est encore la mode, votre serviteur va vous décortiquer la recette d’un mélange qui est sorti en octobre (déjà), et qui nous vient tout droit des Etats-Unis. Le nom du mix est assez original : Gemini Syndrome. Et comme il y a déjà eu deux versions, on va se pencher sur la plus récente, la troisième du nom, que vous pouvez commander par son p’tit nom : 3rd Degree-The Raising.
Munissez-vous d’un Shaker (en inox, pour le côté Metal rutilant)
Mettez une bonne poignée de glaçons (pour rafraichir un tantinet le mélange) et versez :
-une rasade de Fear Factory millésime « Obsolete » (pour les arômes de saturation chimique)
-un trait de Linkin Park (pour le côté « claviers »)
-deux centilitres d’Evanescence (pour adoucir avec une nuance d’écriture pop et de piano)
-un zeste de Staind (un peu de mélancolie…)
-encore deux centilitres de Korn (certains passages assez musclés, chargés de basses, groovy et aux vocaux rageurs)
Vous shakez (pas trop vite, hein…le tempo reste modéré, faut pas que ça tabasse de trop, ça doit se boire facilement) et vous servez dans un verre à long drink (pour que ça dure longtemps, quitte à diluer un peu…)
Bon, à la dégustation, c’est assez sympa, ça flatte le pal…les oreilles, pardon. Mais bon, on cherche tout de même la longueur en bouche : sitôt bu, sitôt avalé, sitôt oublié…faut dire que ça ressemble à d’autres mixes déjà proposés par ailleurs, donc côté originalité on repassera. Après, il faut tout de même admettre que ça plaira à une certaine catégorie de personnes qui sont resté scotchées sur un son très early-90 et US, et qui voudraient que le monde se ballade encore en baggy et T-shirt trop larges. La nostalgie n’étant pas prohibée, on est prié de respecter…
Vous l’aurez compris, cet opus n’a pas suscité l’enthousiasme de votre serviteur. A titre personnel il appliquera à la lettre le principe de la consommation modérée, sans difficulté aucune. Ceci dit, il y a des bibines bien pires sur le marché, et on pourra passer un moment agréable. Loin d’être inoubliable, mais agréable…