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Prayers For The Blessed, Vol 2

Morbid Domi
Journaliste (Belgique)

Sixx:A.M.

SIXX:A.M. a produit là un véritable chef d'oeuvre dans sa propre discographie. Cet album est une clé de voûte dans l'édification du temple du Métal.
11 titres
Rock
Durée : 46
Sorti le 18/11/2016
7461 vues
Pour une fois, me voici obligé de sortir de la déontologie du monde des chroniqueurs.
En effet, mon collègue Seb Gallagher, analyste émérite de United Rock Nations, s'était penché sur le 4ème album de SIXX:A.M. « Prayers For The Damned vol 1 » sorti fin avril de cette année. Il fut chamboulé par la qualité du produit, concluant qu'il s'agissait du meilleur album du Combo Californien. Certes, cet album était bien torché nous promenant dans du Hard Rock grand cru.
Seulement, il y a un « mais », oui, en effet, c'était sans compter la qualité du second opus prévu en novembre 2016, « Prayers For The Blessed, Vol 2 ».

Nous retrouvons l'excellent trio composé du chanteur et multi-instrumentiste, James Michael, du bassiste Nikki Sixx (tous deux issus de Mötley Crüe si cela s'avère encore utile de vous le préciser) et de Messire DJ Ashba (Bulletboys et Beautiful Creatures) pour les soli de guitare.
SIXX:A.M., c'est 9 ans de camaraderie, quelques tournées mais aussi une belle productivité qui se compte en de bien sympathiques albums. C'est le 5ème qui nous préoccupe dans la présente chronique.

Est-il pertinent de lancer un second opus juste 7 mois après son volume 1 ?
La qualité serait-elle au rendez-vous ?

Avant d'évoquer les aspects qualitatifs de la galette, il convient de ré-évoquer les motivations louables du groupe. Loin d'eux se trouvait l'idée de sortir un gros double album avec quelques morceaux « garages » dont on ne sait trop que faire. Que du contraire, nos artistes ont travaillé séparément sur chaque album, sur chaque note pour en édifier un produit répondant à leurs exigences musicales.
Dans la mesure où nos Californiens ont créé un véritable fil conducteur entre les deux œuvres, ils ont souhaité ne pas attendre trop longtemps pour nous livrer le fruit de leur labeur.

Allons-y, fonçons sur cette nouvelle « prière ».
Il existe dans le monde du métal, des groupes qui vous pondent une œuvre dans laquelle vous entrez d'emblée dans son univers. En outre, vous voilà vite confrontés à une musicalité magistrale, conduite de main de maître par un chanteur à la voix extraordinaire.

Les 2 premiers titres « Barbarians (Prayers for the Blessed) » et « We Will Not Go Quietly » sont construits sur des structures similaires, celles d'un bon Hard, sentant la modernité. Les riffs sont engagés et incisifs. Le chant est plus typé « Power ». Le jeu de basse offre des grooves savoureux bien calibrés. Ce sont de très beaux morceaux qui nous font penser aux grandes bandes sonores de quelques films cultes. Le bon gros Hard Ricain reste captivant.

S'ensuit « Wolf At Your Door » qui démarre dans une perspective plus agressive, le jeu de batterie scotche, et nous versons dans un monde plus 80's, bercé par le chant magistral de James. Fin de la 2ème minute, un solo gigantesque vient égayer le hit, déjà bien épique à souhait. Superbe titre.

Et le meilleur reste à venir…
Une première ballade « Maybe It's Time » qui est somptueuse, nous montrant un beau jeu de guitare, un chant lumineux qui est transcendé sur le refrain. Il y a bien des années que nous attendions un hit aussi grandiose, digne de figurer au panthéon des plus grandes chansons nanties de tendresse.

« The Devil's Coming » démarre en trombe tel un bon « Savatage », pour ensuite prendre le chemin de la plénitude. Quelques chants en chœur viennent donner une dimension aérienne à ce tube énorme. Evidemment, le diable ici revêt un masque nettement plus avenant que celui qu'il utilise dans le monde du Black Métal. J'imagine déjà les fans reprendre en chœur ce beau refrain lors d'une prestation live.

Un petit interlude vient nous offrir un moment d'accalmie, « Catacombs » qui se distingue par un solide solo guitaristique, vous plongeant dans les beaux dessins animés « Il était une fois la vie »…

Sur « That's Gonna Leave a Scar », James module son chant dans un tout autre registre. Le morceau est pêchu. Nos artistes se donnent et ça s'entend. Le morceau est très correct.

Les 4 derniers morceaux de l'album vont vous administrer une claque énorme.
8ème piste, les Californiens vous balancent une reprise énorme de « Without You », transcendée à la puissance cubique, ce qui jette Mariah Carey, mère de l'œuvre originelle, dans un registre de Funeral Doom ; c'est dire la dimension atteinte par la revisite Sixx Amienne.

« Suffocate » démarre sur une ambiance digne de Robert Plant, prenant son envol à la première minute, on est ici versé dans un bon Rock accrocheur. Nous savourons les mélodies de guitare apportant une jolie coloration à l'œuvre. Le refrain est énorme.

S'ensuit une seconde ballade, « Riot In My Head » qui atteint de très hautes dimensions, cette fois avec un chœur bref faisant penser à du Queen, pour laisser ensuite entrer la pleine puissance du gros hit Américain. Le refrain est génial, c'est percutant.

Arrive, hélas, le dernier morceau « Helicopters » qui nous porte dans un espace plus éthéré, sous chant doux, repris par un splendide chorus qui solidifie la base du hit. On retrouve la richesse du Hard Funk d'« Extreme ». Le morceau est calme mais possède une force de pénétration spirituelle époustouflante.

Hé oui cher Seb Gallagher, le volume 1 était beau mais c'était une mise en bouche.
Chers lecteurs, ce volume 2 dépasse l'entendement. « Prayers For The Blessed, Vol 2 » passera en boucle sans vous lasser et se prête à merveille pour décompresser suite à une journée bien merdique.

Au niveau introspectif, je pense avoir écouté le plus bel album de l'année 2016, hors catégorie Black et Death.

Le groupe annonce une méga-tournée sur 3 continents. Si leur chemin passe par la France, je ne puis que vous exhorter à aller voir ce titanesque groupe qui ravira vos sens. Au niveau de l'éthique du groupe, lors de leur précédente tournée Canadienne, je salue leur geste d'offrir 1 euro par billet vendu à la Croix-Rouge locale, il s'agit là d'une très belle œuvre philanthropique.

Au niveau plus transversal, je pense que SIXX:A.M. a produit là un véritable chef d'œuvre dans sa propre discographie. Cet album est une clé de voute dans l'édification du temple du Métal.

Mettez cet opus dans le sapin. Ce cadeau fera honneur à son destinataire.

Morbid Domi (Novembre 2016)
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