Monstereophonic: Theaterror Vs Demonarchy
Seb Gallagher
Journaliste

LORDI

«Lordi a osé le changement , le pari fût risqué mais il est fort réussi. « Monstereophonic » s'inscrit sans conteste, comme l'un des meilleurs albums du groupe.»

14 titres
Monster Metal, Hard Rock
Durée: 62 mn
Sortie le 16/09/2016
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Lordi s’est formé en 1992 en Finlande.Leur thématique principale est celle des monstres , qu’ils mettent en scène aussi bien dans la création de leurs costumes que dans leurs chansons.Ils furent mondialement connu en remportant le concours de l’Eurovision en 2006 avec leur titre « Hard Rock Hallelujah » (The Arockalypse).
« Monstereophonic : Theaterror Vs demonarchy » aurait dû paraître en mai mais la perte du père de Mr Lordi ainsi que du désistement du producteur ont retardé sa sortie.Nos monstres auront-ils autant assurés que dans le superbe « Scare Force One » de 2014 ?

Cet album se divise en 2 parties à l’image de la pochette qui nous dévoile les nouveaux masques du groupe, jouant sur la double personnalité.

La 1ère partie (de SCG8 à None For One) est du Lordi sans conteste, simple mais efficace, comme à son habitude.

Pour commencer ce nouvel opus, la traditionnelle introduction  « SCG8 » cinématographique et horrifique qui fait froid dans le dos.
Miss Hella nous ressort ses claviers sur quasi tous les morceaux d’une façon efficace, notamment sur « Down With The Devil » qui nous fait aussi d’ailleurs penser à du « Nightwish ».

Mr Lordi nous sert de sa voix éraillée une ballade digne du groupe « Mary Is Dead », titre sombre, lourd à l’ambiance plombante malgré les chœurs du refrain plus ‘joyeux’ et un magnifique solo de guitare.

Une des pépites de cette moitié d’album est , sans aucun doute, « Hug You Hardcore » illustré par un clip et présenté comme un premier single. D'ailleurs si nous avions un titre de film d’épouvante à lui donner , cela serait sans aucun doute « Massacre à la tronçonneuse ». Cette chanson est une véritable tuerie avec ses riffs qui ,telle une tronçonneuse, taillent dans le vif ne laissant aucun répit à nos oreilles tout en apportant un petit coté indus au morceau.

Cette partie se finit avec « None For One » aux sons délicieusement rétros, aux chœurs bien présents et aux bons combos guitare/batterie à la sauce année 80.

Tel un bon vinyl , retournons la galette et écoutons la face B où nous allons suivre les aventures d’un loup-garou, d’une sorcière, d’un vampire et d’un zombie.

On repart sur une autre petite intro, la scène d’ouverture, de petites notes de piano finissant sur une guitare aux notes puissantes et cinglantes qui nous envoie sur le titre « Demonarchy » du bon heavy speed que l’on peut retrouver chez d'autres groupes comme Accept entre autre.
La suite de l’histoire nous amène à « Heaven sent Hell On Earth », une chanson qui alterne des refrains accompagnés de riffs sanglants avec des voix aigües tranchantes comme des lames de rasoir de même que « And The Zombie says » irait dans ce registre avec des petites touches de piano en supplément, le rendant plus sombre et dramatique.

La violence du quatuor monte d’un cran avec « Break Of Down » , cela nous surprend littéralement, nous saute au visage tel un diable sortant de sa boite, guitare rageuse, batterie démoniaque ,tout y est !

L’album se conclut avec « The Nigth ,The Monsters Died » qui est aussi mon coup de Coeur, une chanson complètement atypique qui commence comme mid-tempo mais qui part dans des accélérations fulgurantes pour retomber afin que nous puissions reprendre notre souffle pour entonner l'entêtant refrain. Un titre de plus de 7 mn qui part dans tous les sens pour notre plus grand plaisir.


« Monstereophonic : Theaterror Vs Demonarchy » est un album surprenant, Lordi officie là où on ne les attendait pas. La première partie fait dans le classique du groupe, pas de grosses surprises , ce qui n’entrainera aucunes déceptions pour les fans du groupe de « Monster-Métal » , des refrains entrainants et accrocheurs, guitare et batterie puissantes et claires, tout y est !
La seconde partie est un tout nouveau concept pour eux, les chansons narrent une guerre que se livrent 4 monstres pour s’approprier une ville, tapis dans l’ombre, Lordi nous attend au tournant afin de nous surprendre , ce qu’ils arrivent superbement à faire ! L’album , tel un monstre sortant d’un placard, nous saute au visage et on en prend plein les oreilles.
Lordi a osé le changement , le pari fût risqué mais il est fort réussi. « Monstereophonic » s'inscrit sans conteste, comme l'un des meilleurs albums du groupe.