Decision Day
Anibal BERITH
Journaliste
SODOM
12 titres
Black/Speed Metal (early), Thrash Metal (later)
Durée: 55 mn
Sortie le 26/08/2016
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Seul rescapé de la formation d’origine, le bassiste/frontman et fondateur du groupe culte de thrash allemand Sodom, Tom Angelripper, pond son 15ème rejeton ! Faisant parti du big four allemand avec Kreator, Destruction et Tankard, le trio allemand nous délivre un thrash old school très agressif et brutal. Comme à son habitude "D Decision" aborde toujours le thème de la guerre.
Ayant bossé en studio durant 4 mois, Tom Angelripper, Bernemann à la guitare et Makka à la batterie s'attachent au D-Day, le jour du débarquement durant lequel les américains sauvèrent l'Europe de l'invasion nazie. Il a été produit par l'ingé son Cornelius 'Corny` Rambardt qui n'est autre que la batteur du projet parallèle de Tom " Onkel Tom Angelripper". Les puristes remarqueront que le chant d'Angelripper rappelle celui entendu sur un certain "Persecution Mania" sorti il y a près de 30 ans en 1987 et que l'artwork est issu de l'imagination de Joe Petagno ayant travaillé notamment pour Pink Floyd, Led Zeppelin et Motörhead pour les albums légendaires "Overkill", "Bomber", "Orgasmatron" et "Another Perfect Day".
C'est donc sur 12 titres (avec le bonus 'Predatory Instinct ' non disponible sur la version prêtée par le label) et près d'une heure que le trio allemand va déverser sa puissance guerrière.
En guise d'introduction, le dévastateur ' In Retribution' qui n'est pas sans rappeler quelques touches des frères d'armes du combo Kreator avec "Coma Of Souls" les plans death en plus. Dans cette même lignée agressive et directe, on trouve les titres 'Caligula' dont on ne pourra s'empêcher de remarquer les riffs empruntés au cultissime 'Ace Of Spades" de Motörhead. Le tempo rapide et brutal au refrain scandé dénonce la suprématie tyrannique de l'empereur romain ayant semé la terreur quatre années durant. 'Vaginal Born Evil' avec son intro lourde et lente bascule rapidement vers le thrash old school des allemands au cours duquel le death old school à la Entombed s'invite dans une ambiance agressive et parfois sombre. Puis c'est le brutal 'Belligerence' alternant death lourd et thrash violent, le chant de Tom se rapprochant des cris éraillés du black. Ce titre tout, comme 'Decision Day' et 'Strange Lost World`' a pour vocation de positionner le frontman comme critique de l'actualité internationale. Plus précisément, l'agressivité des nations entre elles attendant qu'une nouvelle guerre se déclenche et ne faisant rien pour l'éviter. Tout naturellement dans la "track list" découle 'Blood Lions' toujours conçu dans l'agressivité, les plans punk en plus alternant mid tempo et blast beats racontant l'histoire perfide d'une multi nationale américaine élevant des lions en cage pour être exterminés par de riches chasseurs en mal de sensations fortes.
Les autres titres de l'album se dévoilent sur un registre plus lourd et sombre comme 'Rolling Thunder' à la mélodie envoûtante et son chant plus gras à la limite du growl avec une petite touche à l'acoustique en guise d'interlude à mi-parcours. 'Strange Lost World' propose une sublime intro à la basse suivi de riffs lourds et dissonants dans une ambiance old school rappelant les 80's limite hard-rock.
Le titre éponyme est dans un registre clairement old school à l'esprit très patriotique limite épique tout comme 'Who Is God?' et ses riffs pénétrant à la Slayer à la fois lourd et puissant.
Les deux derniers titres se démarquent par leur côté sombre et démoniaque. Les relents de black metal du combo allemand se font sentir ici. 'Sacred Warpath' déjà entendu sur l'ep éponyme sorti en 2014 montrait quelque peu la voie que souhaitait emprunter le groupe pour cette galette avec quelque chose de malsain et dérangeant, le côté black et terrifiant mis en avant ici. Tout aussi malsain, le dérangeant 'Refused to Die' et son exorcisme en guise d'intro. Le chant de Tom est clairement terrifiant, les riffs lents et sombres sur mid tempo aux blasts assassins.
Un quinzième album qui a tous les ingrédients de la réussite et qui démontre une nouvelle fois que Sodom se hisse au sommet du thrash allemand et mondial. 35 ans d'existence et pas une ride avec une inspiration sans faille et surtout l'envie du combo allemand de rester proche de leur univers musical et de ce qui fait que Sodom reste Sodom. Inutile de faire un album commercial pour rester au top, le trio allemand a su rester créatif et agressif en intégrant de nombreuses influences du metal extrême pour délivrer une rage sans concession.
Anibal Berith