Il aura fallu patienter cinq ans pour que les Suédois de Royal Republic offrent un successeur à l’excellent « Club Majesty », ce que l’on peut comprendre devant l’ampleur de la tâche ! Le quatuor – composé d’Adam Grahn (chant, guitare rythmique), Hannes Irengard (guitare lead, chœur), Jonas Almén (basse, chœur) et Per Andreasson (batterie, chœur) – ne s’est pourtant pas découragé, parvenant même à nous surprendre avec leur tout nouvel opus : « LoveCop » !
Pour ce cinquième album studio, le groupe n’a pas fait les choses à moitié en teasant cinq morceaux (sur les dix plus une intro qui composent « LoveCop ») avec des clips : ‘My House’ le 5 janvier, ‘LoveCop’ le 9 février, ‘Lazerlove’ le 15 mars, ‘Ain’t Got Time’ le 12 avril et enfin ‘Wow! Wow! Wow!’ le 10 mai. Mais pour qui est habitué au style direct et pailleté de Royal Republic, cela n’a rien de vraiment étonnant. C’est d’ailleurs ‘My House’ qui ouvre cette nouvelle création, replongeant immédiatement l’auditeur dans l’énergie débordante et dans le groove sensuel du groupe, qui nous gratifie d’ailleurs d’un super pont ! Plus loin, sur le dansant ‘Boots’, c’est le break qu’on soulignera ainsi que le travail du guitariste Hannes Irengard.
Le titre éponyme, ‘LoveCop’, est finalement un peu décevant dans sa simplicité. S’il joue sur une vibes 80’s, il n’arrive cependant pas à la cheville des hits de « Club Majesty » (2019, Nuclear Blast) ! A l’inverse, ‘Ain't Got Time’ est une petite bombe dans la pure lignée de ce que le groupe nous a proposé de meilleur au fil des années comme ‘Tommy-Gun’ et ‘Underwear’ (2010), ‘Addictive’ (2012), ‘When I See You Dance With Another’ et ‘Baby’ (2016)… Dans le même esprit fougueux, ‘Love Somebody’ est l’occasion pour Royal Republic de rappeler à ceux qui regrettent d’être nés « trop tard » pour profiter de la grande ère du Rock’n’Roll que ce genre musical vit toujours et qu’il ne tient qu’à ses fans de lui redonner toute sa gloire !
Vous l’aurez compris, Royal Republic n’a rien perdu de sa folie ni de l’efficacité de sa rythmique assurée par Jonas Almén et Per Andreasson, en témoigne l’humour et les cuivres de ‘Wow! Wow! Wow!’. Mais le groupe nous réserve aussi de belles surprises comme la power ballade ‘Lazerlove’, une chanson sur laquelle on reconnaît à peine le timbre d’Adam Grahn, ou ‘Freakshow’ qui ressemble à un mélange explosif entre les débuts du Funk et le personnage d’Harold Zidler dans le film « Moulin Rouge » (2001). Le plus inattendu est sans discussion possible ‘Electra’, une composition qui détonne dans la discographie de Royal Republic et souligne son attachement à nous proposer de nouvelles choses en se rapprochant presque de formations comme Creeper (Rock anglais, formé en 2014).
Ce que « LoveCop » nous rappelle avec brio c’est que, malgré ce qu’on pourrait craindre, les musiciens de Royal Republic ne se limitent pas à la facilité et s’investissent toujours à fond dans leurs créations. Ils fouillent le passé à la recherche de pistes musicales qui ont fait leurs preuves tout en flirtant avec de nouveaux horizons avec une conviction renouvelée qui fait que même ceux qui sont tentés de les qualifier de ringards seront forcés de reconnaître qu’ils font le boulot. La seule déception arrive à la toute fin de l’album avec ‘Sha-La-La-Lady’ qui, malgré un riff de guitare et basse qui tourne pratiquement tout seul, s’enferme dans un refrain vraiment daté qui plombe la conclusion ; heureusement qu’on peut se raccrocher aux passages parlés qui ont tout de l’énergie de lover d’un Ruby Rhod du « Cinquième élément » (1997) !