Chroniques

War of Being
Fred H
Journaliste

TESSERACT

«TesseracT marque son retour avec un immersif et de très haute facture « War of Being ». Que vous dire d’autre à part « Bon voyage vers The Strangeland » ?.»

9 titres
Métal
Durée: 60:47 mn
Sortie le 15/09/2023
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En 2020, privé de public et de tournée (satané covid), mais voulant tout de même jouer et partager leur musique, TesseracT avait opté pour les Livestream. Après un « Live in the Lockdown » au mois de mai, les britanniques allaient plus loin, quelques temps plus tard (le 12 décembre précisément), avec une expérience immersive nommée « P O R T A L S ». Capté en audio et vidéo (et publié fin aout 2021 en CD/Blu-ray), ce gig « best of », entrecoupé d’interventions cinématographiques, et donné au Royaume-Uni sans auditoire, permettait de faire patienter les fans jusqu’au futur et cinquième opus studio.

Deux ans plus tard (et cinq après « Sonder »), la formation originaire de Milton Keynes nous revient donc avec ledit nouvel effort baptisé « War of Being ». Il s’agit là d’un concept-album axé sur deux personnages (« ex » et « el »). A l’issue d’un rêve, ces protagonistes se réveillent dans « The Strangeland ». Rapidement séparés, ils doivent affronter un mystérieux ennemi simplement connu sous le nom de « Fear ». Voilà pour le synopsis.

Musicalement, on est toujours sur une fusion de riffs metal, d’accents progressifs, et de djent. Des parties rudes viennent télescoper des passages plus en douceur. Parfois « complexes », les compositions regorgent de changements de rythmes. Les guitaristes Acle Kahney et James Monteith alternent entre rythmiques massives et plans plus aériens ('Legion'). La précision chirurgicale des musiciens est associée à une puissance brute mais aussi à beaucoup de subtilité (l’envoûtant 'Sirens').

Cela étant dit, dès l’ouvreur ('Natural Disaster'), on comprend que le quintette à voulu aller plus loin. Dixit le chanteur Daniel Tompkins : « Nous avons réalisé que nous devions faire quelque chose de différent cette fois-ci ». On a le droit à un voyage enchanteur rempli de mélodies séduisantes ('The Grey'). En « jouant » sur les transitions (fondu entre pistes), les effets (delays, échos, reverb’, …) et sur les harmonies (la tout est dans le titre 'Tender'), les cinq acolytes favorisent l’immersion sonore de l’auditeur. On ferme les yeux, on ouvre grands nos esgourdes, et nous voilà transportés ailleurs. Bien que certaines chansons soient plutôt longues (neuf minutes trente pour 'Sacrifice', onze pour la pièce maîtresse éponyme), on ne s’ennuie pas.

La qualité de ce cinquième méfait du cube cosmique anglais doit beaucoup à son hyperactif vocaliste (Absent Hearts, Piano, White Moth Black Butterfly et ses propres escapades en solo). Majoritairement en chant clair (sans oublier de glisser quelques cris graves ici et là), le tout juste quadra (depuis avril dernier) apporte de l’énergie mais également de la vulnérabilité ('Burden') et de l’émotion ('Echoes') à l’ensemble.

Pour être complet, outre la magnifique pochette (créée avec « l’appui » d’une IA), notons l’excellente production supervisée par le groupe en compagnie de Peter Miles et de Katherine Marsh de Choir Noir. N’oublions pas le mixage et le mastering qui ne délaissent personne (écoutez-moi cette basse dynamique de Amos Williams bien exploitée).

TesseracT marque son retour avec un immersif et de très haute facture « War of Being ». Que vous dire d’autre à part « Bon voyage vers The Strangeland » ?.