La vie n’a jamais été un long fleuve tranquille pour Cadaver. Depuis sa naissance en 1988, le combo norvégien a connu moultes séparations/reformations ainsi qu’un changement de patronyme pendant un court laps de temps. Désormais réduite à un duo, emmenée par la tête pensante Neddo, accompagné de l’inusable Dirk Verbeuren, la formation nous revient avec le remonté ''The Age Of The Offended'', charge virulente contre tous les ‘’offensés’’ de la planète. Fatigué de cette génération perfusée aux réseaux sociaux qui pense refaire le monde de son canapé, le Norvégien a décidé de faire passer son message en musique, ce qui risque de provoquer de sévères acouphènes chez certains.
'Sycophants Swing' installe d’entrée de jeu un certain malaise auditif avec ces guitares clivantes voire dissonantes avant que 'Postapocalyptic Grinding' n’avale l’auditeur dans un death teinté de black aux vocaux rageurs.
'Scum Of The Earth', glaviot death’n roll craché par un Neddo fielleux à souhait, ose les premiers blast-beasts d’un disque peu avare de batteries véloces.
Le morceau-titre, serti d’un côté djent et d’un solo bardé d’effets, calme un peu le jeu avant que les hostilités ne reprennent de plus belle avec les épileptiques 'Death Revelead' et 'Crawl Of The Cadaver'.
Si les tempos rapides sont légion, Cadaver sait ralentir le tempo à l’instar de 'Shrink' et son riff trépanateur, ou le pesant 'The Drowning Man' traversé d’un solo syncopé qu’on croirait sorti d’un vieux Celtic Frost.
Neddo, en véritable homme-orchestre, propose des riffs et soli originaux, alambiqués mais jamais ennuyeux, qu’il enrobe de nombreux effets, pour un rendu sonore riche et coloré ('Deadly Metal', 'The Craving'). Ajouté à cela la frappe sèche et millimétrée d’un Dirk Verbeuren impliqué, cette cuvée 2023 s’avère très probante et promet de belles claques en live.