The Sick, The Dying… And The Dead !
MEGADETH
«A l’approche des quatre décades d’existence (c’est pour 2023), la retraite ne semble pas du tout d’actualité pour la bande à Dave Mustaine. Eh bien, c’est TANT MIEUX.»
12 + 2 titres
Speed/Thrash Metal, Heavy Metal/Rock (1990s)
Durée: 62 min 39 mn
Sortie le 02/09/2022
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Six ans et demi. Voilà ce qu’on a dû poireauter pour s’envoyer le successeur de « Dystopia » (janvier 2016). Durant ce laps de temps, le groupe a subi plusieurs évènements marquants. D’abord, Dave Mustaine a été traité avec succès pour une saloperie de cancer de la gorge. Ensuite, le bassiste historique David Ellefson a été lourdé (une seconde et ultime fois semble-t-il) après la diffusion d’une vidéo sexuelle extraconjugale. Pour le remplacer, c’est James « JLo » LoMenzo (déjà dans le combo entre 2006 à 2010 pour « United Abominations » et « Endgame ») qui a été rappelé. Enfin, et bien sûr, il y a eu ce satané covid-19/black-out mondial qui a probablement repoussé un peu la sortie.
Une fois tout cela dit, voilà donc « The Sick, the Dying... and the Dead! » (NdT : Les malades, les mourants… et les morts !), seizième méfait du quartette. Dixit le sieur Mustaine, cet opus est un assemblage d’idées mises de côté « au fil du temps » (certains trucs remonteraient même à son adolescence). En résumé, selon Dave, « Si c'est un bon riff, je le garde ».
Dès la première écoute, on (re)trouve tout ce qu’on apprécie chez Megadeth : Riff soniques (parfois « à l’ancienne »), rythmiques évolutives, son de grattes « distinctif » ('Killing Time'), et leads de guitares en cascade. A lui seul, le dernier morceau de la galette combine tous ces éléments (l’implacable 'We’ll Be Back'). Le message est clair (appropriation de la phrase fétiche du Terminator au passage), ILS SONT DE RETOUR.
Plusieurs missiles secouent le disque (l’ultra rapide 'Celebutante', l’explosive 'Life In Hell'). La coproduction goupillée par Dave et Chris Rakestraw (ingé de studio qui rempile aux manettes après « Dystopia ») est parfaite. Les leads du brésilien Kiko Loureiro (déjà présent la fois passée) sont placés de manière chirurgicale ('Sacrifice'). L’ex-Angra est très à son aise avec ces structures parfois « techniques ». La 4-cordes ressort comme il le faut. Notons que, après « l’affaire » de la sextape, toutes les lignes de basse du gars Ellefson, bien que déjà mises en boite, ont intégralement été retirées. C’est Steve DiGiorgio (Testament) qui a été sollicité pour tout refaire/réenregistrer.
Cela étant, tout n’est pas que vitesse sans finesse. Les attaques thrash/heavy sont atténuées par moments par des interventions plus raffinées (l’efficace bien que plus « accessible » 'Mission To Mars'). Afin de diversifier son effort, la formation originaire de Los Angeles a mis l’accent sur des « mises en ambiances » (tintements lugubres de cloches et arpèges graves pour le titre éponyme). Les mélodies accrocheuses n’ont pas été délaissées (les entrainants 'Soldier On!' et 'Junkie'). Vocalement, le chant du frontman roux passe bien. Les dégâts du cancer sur sa gorge ne se ressentent pas trop (un peu moins vrai lors des prestations Live). L’étasunien « joue » avec sa voix : phrasés monolithiques ou aux contraires plus farfelus, murmures sombres ('Dogs Of Chernobyl'). Aux baguettes, l'ancien batteur de Soilwork, Dirk Verbeuren, participe lui aussi aux variations musicales (l'intro tribale de 'Psychopathy'). La GROSSE (et excellente) surprise demeure le featuring du rappeur Ice-T sur une chanson ('Night Stalker' et ruptures orchestrales et acoustiques).
Pour être complet, notez que l’édition limitée intègre deux pistes bonus ('Police Truck' reprise des Dead Kennedys et 'This Planet's On Fire (Burn In Hell)' cover de Sammy Hagar avec l’ex-Van Halen en personne en guest vocal).
Avec un « The Sick, The Dying… And The Dead ! » plutôt bon et varié, Megadeth montre qu’il au mieux de sa forme malgré les écueils de ces dernières années. A l’approche des quatre décades d’existence (c’est pour 2023), la retraite ne semble pas du tout d’actualité pour la bande à Dave Mustaine. Eh bien, c’est TANT MIEUX.