Overgivenheten
Enora
Journaliste

SOILWORK

« « Övergivenheten » est un bon album qui fait honneur à Soilwork qui assume son héritage et s’ouvre à une multitude d’influences qui se découvrent par touches. »

14 titres
Death Metal
Durée: 65 mn
Sortie le 19/08/2022
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En 1995, le chanteur Bjorn "Speed" Strid et ses acolytes de l’époque – Peter Wichers (guitare rythmique), Mattias Nilsson (guitare lead), Jimmy Persson (batterie) et Carl-Gustav Döös (basse) – lancent le groupe Soilwork. Après douze albums (hors démo, EP et compilation), la formation s’est imposée comme un pilier du Swedish Melodic Death Metal et revient à la charge avec une nouvelle création intitulée « Övergivenheten ».

D’entrée de jeu, Soilwork nous offre le morceau éponyme de cet album qui débute par des guitares et un banjo dans le lointain dont le son se renforce peu à peu, accompagné par celui du clavier. Une ligne rythmique est ajoutée à l’ensemble et le morceau se lance ensuite pleinement. Malheureusement, cette longue introduction n’a servi qu’à annoncer un titre peu marquant tant il joue des standards habituels du genre. Une voix féminine parlée en français ouvre ‘Nous Sommes La Guerre’, rapidement suivie d’une association clavier-guitares plutôt old school. Si vous n’êtes pas sensibles aux influences 80s, passez votre chemin tant il s’agit d’un hommage assumé à cette période. Avec ‘Electric Again’, l’auditeur retrouvera davantage de codes du Death Melodic actuel puisque le morceau mêle des couplets très énergiques à un refrain mélodieux dans un contraste qui permet de pleinement profiter des capacités vocales de Björn « Speed » Strid. On souligne également l’accompagnement au violon !

Le groupe continue sur cette bonne lancée avec l’efficace ‘Valleys Of Gloam’ qui semble mobiliser les ressorts épiques du Heavy/Power mais pourquoi pas si ça assure un hymne fédérateur en concert ? La frénésie de ‘Is It In Your Darkness’ s’empare de nous en quelques secondes, en particulier grâce au jeu Bastian Thusgaard simplement inarrêtable derrière sa batterie. Si le début du refrain intéresse par l’effet de chœur utilisé, il se révèle finalement assez convenu et prévisible. Ce sont ensuite les guitares de Sylvain Coudret et David Andersson qui sont mises à l’honneur sur ‘Vultures’, un autre morceau qui suit la lignée assassine de la chanson précédente. ‘Morgongåva / Stormfågel’ est un interlude instrumental léger et délicat qui nous met dans les meilleures dispositions pour la suite.

Et quelle suite puisque ‘Death, I Hear You Calling’ nous saisit immédiatement avec son groove martial et ses influences presque Pop à la manière de groupes comme Ghost. Si les influences que Soilwork mobilise sur cet album peuvent déplaire à certains, il faut reconnaître l’incontestable talent de la formation à jouer des contrastes et des contraires, en témoigne ‘This Godless Universe’ où on retrouve du blast et des touches de violon qui finalement s’enrichissent l’un l’autre pour créer une atmosphère unique. Ce travail et cette attention portée aux détails se retrouvent également sur ‘Dreams Of Nowhere’ et ‘Golgata’, musicalement riches et évocateurs. ‘Harvest Spine’ est un morceau fougueux et lourd qui met en avant la ligne de basse de Rasmus Ehrnborn. La conclusion de cet album s’intitule ‘On The Wings Of A Goddess - Through Flaming Sheets Of Rain’ et s’étale sur près de huit minutes qu’on vous laisse découvrir, mais ça vaut le détour !

« Övergivenheten » est un bon album qui fait honneur à Soilwork qui assume son héritage et s’ouvre à une multitude d’influences qui se découvrent par touches. Cependant, cet opus peut manquer de diversité au goût de certains et souffrir de quelques longueurs, plus particulièrement pour ceux qui s’attendaient à un de Melodeath pur et dur.