Avec "AfterLife", Five Finger Death Punch signe un album complet qui met à l'honneur le talent qu'on leur connaît mais dans une version renouvelée et rafraîchissante qui ne perd ni en puissance ni en émotion !
Depuis 2005, Zoltan Bathory (guitare) et Ivan Moody (chant) ont lancé leur groupe de Groove Metal désormais iconique : Five Finger Death Punch. Depuis 2010, ils ont été rejoints par Chris Kael à la basse, puis par Charlie Engen en remplacement de Jeremy Spencer à la batterie depuis 2019 et enfin Andy James à la place de Jason Hook à la guitare depuis 2020. Bien du chemin a été parcouru depuis leur premier album de 2007 et c'est avec "AfterLife" qu'on se replonge aujourd'hui dans leurs compositions !
Dévoilée il y a près de deux mois, 'Welcome To The Circus' tient ses promesses (c'est habituellement le cas avec le premier morceau des albums du groupe) en reprenant les bases de l'univers de Five Finger Death Punch, soit l'association de guitares ronflantes, d'une rythmique entraînante, de la voix grave d'Ivan Moody et d'une mélodie facile à fredonner après une seule écoute. Arrive ensuite le morceau éponyme sur lequel on ne s'attarde pas puisqu'il a en fait été mis en ligne en avril et que vous avez sans doute eu plus que le temps pour vous faire votre opinion à son sujet. Avec 'Times Like These', on retrouve le groupe sur l'un de ses points forts : les ballades puissantes, engagées et fédératrices. Si les détracteurs du groupe vont répéter que les musiciens se contentent de la facilité et ne sortent que des oeuvres commerciales, on peut toujours leur répondre que peu de groupes le font avec autant d'honnêteté.
Attention à 'Roll Dem Bones' qui sonne étrangement familier, peut être parce que ce morceau rappelle un peu trop certaines compositions plus anciennes, on pense en particulier à "Got Your Six" (2015)... Charlie Engen se lâche derrière la batterie sur 'Pick Up Behind You', un titre qu'on retiendra également car il est moins évident mélodieusement qu'une grande partie de ce que le groupe nous propose habituellement, ce qui laisse entrevoir un futur dans lequel Five Finger Death Punch continue de se renouveler (dans cette optique, on souligne aussi le solo de guitare d'Andy James). On parlait de renouvellement et 'Judgment Day' vient confirmer cette impression avec des passages minimalistes, des choeurs et une ambiance sombre maîtrisée par le groupe qui ne perd rien de son groove.
Voici enfin 'IOU', un titre déjà bien connu des fans et qui annonçait la couleur d'"AfterLife" depuis quelques temps déjà. En le réécoutant à sa place dans cet album, le ressenti se confirme : on a simplement hâte de le hurler en concert et c'est bien de là que vient le plaisir qu'on a à écouter des groupes comme Five Finger Death Punch. Comment ne pas se laisser prendre au jeu de la guitare acoustique de 'Thanks For Asking' ? La simplicité du morceau et sa sincérité font tout son charme mais c'est en prêtant l'oreille aux paroles que tout se confirme : les musiciens ne prétendent pas être plus que ce qu'ils sont, c'est-à-dire des êtres humains pris dans les tourments de l'existence comme chacun de nous. Il ne fait aucune doute que c'est parce qu'ils adoptent ce point de vue pour s'exprimer qu'ils touchent aujourd'hui un public aussi large.
Si on aurait pu aimer une transition plus en douceur afin de sortir du cocon de 'Thanks For Asking', 'Blood And Tar' n'en reste pas moins un titre intéressant qui dénote par sa ligne mélodique, assez surprenante de la part du groupe mais qui témoigne de l'apport des nouveaux membres ainsi que d'une volonté commune de ne pas faire du surplace. Cette dynamique se poursuit avec 'All I Know' qui émeut par sa pureté originelle, transmise à merveille par la voix du chanteur, puis par sa force, appuyée par le duo rythmique constitué de Chris Kael à la basse et Charlie Engen à la batterie, qui s'affirme peu à peu. Au premier abord, on peut se dire que 'Gold Gutter' est un énième titre défouloir et pourtant la ligne rythmique comme la ligne mélodique sont plus complexes que ce à quoi on pourrait s'attendre ; encore une bonne surprise ! Finalement, "AfterLife" était pensé comme un show qui s'ouvrait avec 'Welcome To The Circus' et s'achève avec 'The End', une chanson qui vous fera agiter la tête en rythme jusqu'à la dernière seconde avant de relancer cet album depuis le début.
Comme l'expliquait le guitariste rythmique Zoltan Bathory dans une interview accordée au magazine Forbes : "When it comes to this ninth studio album, I guess I would say the pressure goes away because it’s our ninth album, and with nine albums people know who you are. (...) in fact it opens a little bit of a wider door with 'well, I don’t have to prove anything now, I don’t have to establish anything because it’s already been established.'". C'est bien la mission que remplit "AfterLife" puisque Five Finger Death Punch signe un album complet qui met à l'honneur le talent qu'on leur connaît mais dans une version renouvelée et rafraîchissante qui ne perd ni en puissance ni en émotion. Leur plus grand point fort, comme souligné dans cette chronique, est leur capacité à parler à tout le monde sans prétendre qu'ils sont autre chose que des personnes normales faisant face à la vie ; ce qui crée forcément une certaine connivence avec ceux qui les écoutent !