Cradle of Filth m'a initié à la musique extrême avec l'album ''Dusk... and Her Embrace'', paru en 1996. Il est encore, en 2021, mon album de black metal préféré. Après deux autres albums cultes, ''Cruelty and the Beast'' (1998) et ''Midian'' (2000), force est de constater que Dani Filth a fait évoluer le son de son groupe vers quelque chose de plus mainstream. De manière générale, cela fonctionne plutôt bien, notamment sur les singles 'Nymphetamine (Fix)' et 'The Death of Love', que je trouve excellents, mais pour ma part, je reste quand même nostalgique de la grande époque. En revanche, il est indéniable que depuis les deux précédents albums, ''Hammer of the Witches'' (2015) et ''Cryptoriana – The Seductiveness of Decay'' (2017), Cradle of Filth s'offre une seconde jeunesse, en proposant des compositions à la fois modernes et rappelant également leur glorieux passé.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les deux premiers singles du nouvel album, 'Crawling King Chaos' et 'Necromentic Fantasies' nous confortent dans cette dynamique. On notera un son énorme et des orchestrations somptueuses. Sur le premier extrait, le passage à 02:15 est tout simplement délicieux. Et que dire de la mélodie de 'Necromentic Fantasies' à 00:17, qui nous comble de bonheur. Ajoutez à cela des riffs tranchants ainsi qu' un Dani Filth au top de sa forme et vous obtenez un tube.
L'album présente la particularité de se découper en trois parties, composées chacune de trois titres. Chaque partie, étant annoncée par une introduction instrumentale, dont le groupe est coutumier.
Pour la première partie, avant de se délecter des deux singles, on a droit à 'Existential terror', qui n'a rien à envier aux deux autres titres en terme d'inspiration. Le morceau démarre de manière grandiloquente, avec toujours ces orchestrations savoureuses, accompagnées ici de chœurs bien sentis, qui laissent ensuite la place à notre growleur adoré. On retrouve, tout au long de la chanson, des riffs jouissifs et un refrain accrocheur. Une vraie réussite.
Le deuxième chapitre baisse d'un cran en terme de qualité, mais rassurez-vous, car on était sur des bases tellement élevées, que cela reste excellent. Mention spéciale à 'Discourse Between a Man and His Soul', sorte de ballade (si l'on peut dire) très réussie. Les orchestrations sont une nouvelle fois très justes. 'Black Smoke Curling From The Lips of War' est marqué par un chant féminin qui sublime le morceau. Enfin, sur 'The Dying Of The Embers' on est une nouvelle fois frappés par le niveau de composition.
Concernant la dernière partie, on notera le riff exceptionnel de 'How Many Tears To Nurture A Rose' qui apparaît à 00:58. Car même si les parties deux et trois sont légèrement moins attractives que la première, qui est incroyable, chaque morceau possède un petit plus qui nous charme et nous donne envie d'y revenir, encore et encore. Sur 'Suffer Our Dominion', c'est une nouvelle fois les orchestrations qui nous font chavirer. Enfin, 'US, Dark, Invicible', qui clôture l'album, s'impose lui par son refrain de haute qualité.
Pour conclure, je dirais que Cradle of Filth poursuit son regain de forme, entrepris depuis ''Hammer of The Witches'', en nous proposant une œuvre à la fois puissante et mélodieuse. Assurément une des sorties marquantes de cette riche année 2021.