Depuis 2006, Bury Tomorrow a eu le temps de forger son identité à travers six albums, entre « Portraits » (2009) et « Black Flame » (2018), et de s’affirmer sur la scène Metalcore, aux côtés des groupes britanniques qui portent l’étendard du genre. Cette année, Bury Tomorrow dévoile « Cannibal », un album décrit par le frontman comme « cathartique », et dont le titre symbolise « le fait d’être rongé par ses propres pensées, mais aussi par d’autres humains ; nous ne sommes pas gentils avec nous-mêmes, encore moins avec les autres ».
Il ne faut pas longtemps à la batterie d’Adam Jackson pour donner le ton énergique et enlevé de ‘Choke’ qui ouvre ce nouvel opus. Si la puissance est indéniablement au rendez-vous, les amateurs du groupe se réjouiront de toujours y retrouver une certaine préoccupation mélodique. Dès janvier de cette année, Bury Tomorrow annonçait « Cannibal » en dévoilant le clip de la chanson éponyme, efficace et déjà un peu plus groove. La basse de Davyd Winter-Bates est enfin davantage mise en avant avec ‘The Grey’, un titre moins évident et plus riche dans les variations d’atmosphère qu’il propose. Plus simple en apparence, ‘Imposter’ réserve une belle surprise dans des tons plus sombres aux auditeurs qui iront plus loin que la première impression un peu plate que le morceau peut donner.
Les guitares de Jason Cameron et Kristan Dawson donnent à ‘Better Below’, dévoilée il y a peu par un clip, un côté rafraichissant et très équilibré. Percutant et franc, ‘The Agonist’ a tout pour s’inscrire sur la liste des morceaux qu’on adore entendre Bury Tomorrow jouer en live tant la performance sur CD est convaincante ! La douceur de ‘Quake’ a de quoi surprendre mais son honnêteté est palpable, d’autant plus que le groupe y fait corps, dans le sillage donné par le frontman Daniel Winter-Bates. Sans être un titre particulièrement fort, ‘Gods & Machines’ a un charme désespéré assez séduisant… ‘Voice & Truth’ semble en être une suite logique, affichant davantage de tensions, ce que nourrit encore ‘Cold Sleep’. Et c’est finalement dans le déchaînement de ‘Dark Infinite’ que se termine l’album.
Si « Cannibal » n’est pas l’album du siècle pour Bury Tomorrow, il retranscrit finalement assez bien le projet originel annoncé par Daniel Winter-Bates : « Cet album est autant pour moi que pour les fans. C’était un processus cathartique pendant lequel j’ai abordé certains des moments les plus sombres de ma vie. Pour certaines personnes ce sera une écoute difficile ; mais je me suis dit que je devais le faire. Je ne voulais pas faire les choses à moitié et il n’y a rien que je changerais dans les paroles de cet album. »