«« The Last Knight », un album qui s'inscrit dans une lignée plutôt traditionnelle de la scène Power/Heavy Metal actuelle au risque de manquer d'audace»
Formé en Autriche en 2001, Serenity est un groupe de Power symphonique dont vous avez peut être entendu parler en 2015 lorsque la chanteuse Clémentine Delauney annonçait quitter le groupe. Après cette annonce, le groupe ne s'est pas accordé de répit, dévoilant deux albums, « Codex Atlanticus » en 2016 et « Lionheart » en 2017. A la veille de 2020, nous nous penchons sur « The Last Knight », leur nouvelle création.
Des cuivres ouvrent le morceau éponyme dans une atmosphère solennelle avant qu'une rythmique galopante et dramatique se mette en marche. Serenity est bien décidé à planter le décor de ce nouvel opus et à emporter ses auditeurs dans un univers chevaleresque et épique ! ‘Invictus' arrive directement après, instaurant le ton Power énergique qui sied si bien au groupe, porté par le jeu de guitare de Cristian Hermsdörfer. Plus apaisé, ‘Set The World On Fire' semble davantage tenir du Heavy avec des touches old school qu'on savoure d'autant plus qu'elles n'étouffent pas l'engagement du groupe dont émane une véritable synergie. Enjoué et trépidant, ‘Keeper of the Knights' n'est pas l'un des titres-phares de cette création mais il permet de continuer à découvrir les productions musicales du groupe, pour ceux qui ne sont pas familiers de Serenity.
Dans ce même registre théâtral, Georg Neuhauser offre une performance sensible et convaincante sur ‘Souls and Sins'. La solidité du morceau tient également à l'engagement du batteur du groupe, Andreas Schipflinger, qui guide ses camarades sans faillir. Mélodique et fantomatique, ‘My Kingdom Comes' porte quelque chose des malédictions des pièces de Shakespeare, et Serenity signe une chanson convaincante et marquante de cet opus. Avec ‘Queen Of Avalon', le groupe continue d'appliquer les bonnes recettes du genre sans trop se mouiller, et cela peut manquer d'audace au goût de certains. ‘My Farewell' est peut être un peu trop mélodramatique pour être pleinement apprécié mais, derrière les cordes et le chant, parfois un peu niais, on peut remarquer une certaine légèreté de l'ensemble.
Serenity continue sur sa lancée avec ‘Down In Hell', un peu plus groovy et porté par des choeurs épiques qui témoignent une nouvelle fois de la volonté du groupe de faire corps à travers ses compositions. Si ‘My Farewell' n'était finalement qu'un morceau en demi-teinte, ‘Wings Of Pride' trouve un bien meilleur équilibre grâce à la combinaison d'une bonne ligne rythmique, d'une performance vocale dansante à laquelle répond la guitare de Cristian Hermsdörfer, toujours fidèlement accompagnée par la basse de Fabio D'Amore. Visiblement, c'est dans cette bonne atmosphère que Serenity compte conclure cet album puisque ‘Call To Arms', dynamique et joyeux, poursuit dans cette direction avant une version acoustique de ‘Souls And Sins'.
« The Last Knight » est donc un album qui s'inscrit dans une lignée plutôt traditionnelle de la scène Power/Heavy Metal actuelle. Serenity fait le choix de la constance, au risque de manquer d'audace et d'idées nouvelles. Si certains regretteront ce choix, d'autres y verront sans aucun doute un positionnement solide et honnête à travers le temps qui permet au groupe de continuer à s'affirmer.