Aephanemer (nom qui vient du mélange des mots ''éphémère'' et ''fanée'') est un quatuor toulousain comprenant, c'est assez rare pour le souligner, deux musiciennes - une bassiste, et une guitariste et chanteuse qui délivre un growl totalement asexué et absolument bluffant.

Le groupe a sorti un EP, Know Thyself, en 2014 suivi d'un premier album, Memento Mori, en 2016 (suffisamment bien accueilli pour avoir permis au groupe d'avoir déjà eu le privilège de fouler la scène du Wacken).
Prokopton est leur second opus. Il est sorti une première fois en mars 2019 et vient d'être réédité en octobre 2019, le groupe venant de signer chez Napalm Records. Aephanemer accompagne actuellement la tournée canadienne de Alestorm.

Dès les premières notes de Prokopton, on comprend qu'on vient de toucher à un monstre du death mélo/sympho. Si l'intégralité de l'album donne une réelle impression de puissance, Aephanemer a un sens hors normes de la mélodie et a clairement envie de le faire savoir. De la mélodie, il y en a de la première à la dernière note de l'album, partout, tout le temps. Les claviers sont omniprésents, ils jouent à s'entrelacer sans faiblir avec les guitares tout au long de l'album.

L'ambiance est épique, guerrière et flamboyante. L'influence scandinave est très perceptible, mêlée de pagan, d'un soupçon de black sympho, d'une touche de baroque. Les riffs sont puissants, le rythme enlevé, la voix savamment saturée colle parfaitement à l'incontournable et tournoyante mélodie, les alternances de rythme sont légion, les titres sont variés et rivalisent de créativité. Ce disque est une épopée grandiose, servie par une production à la propreté irréprochable.

Aephanemer nous assène une claque monumentale, une comme on n'en reçoit pas souvent, et nous délivre au fil d'une magnifique épopée un death ultra mélodique sans pourtant jamais être mièvre

A noter que les plate formes de streaming proposent également une version totalement instrumentale de l'album.