Chroniques

Old Gods
Fred H
Journaliste

VALLEY OF THE SUN

«Diversifié, riche, surprenant, « Old Gods » est un album maîtrisé et finement exécuté. Valley Of The Sun accouche là d'un disque de stoner rock comme on les aime. »

8 titres
Rock
Durée: 40'35 mn
Sortie le 24/05/2019
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En moins de 10 piges d'existence, Valley Of The Sun a déjà commis 2 EPs et 3 skeuds studio. Trois ans après leur très bon « Volume Rock », le chanteur-guitariste Ryan Ferrier et son comparse frappeur de fûts Aaron Boyer, désormais accompagnés par Chris Sweeney à la 4-cordes (en remplacement de Ryan McAllister), sont de retour.

Pour leur quatrième effort (le troisième sur le label suédois Fuzzorama Records), le trio (qui se fait quatuor en tournée avec Josh Pilot en seconde gratte) a choisi d'explorer des thèmes comme la dépendance, la peur, l'incertitude et la perte. Le vocaliste évoque d'ailleurs le décès de sa soeur (survenu peu après la sortie de leur précédente galette en 2016) comme une inspiration majeure lors de l'écriture de ce nouvel opus. L'intéressé enchérit ''Pour moi, « Old Gods » est une réflexion sur qui j'étais, qui je suis maintenant et que je voudrais devenir''.

A l'instar de ses rondelles passées, la formation développe principalement son stoner rock sur la base de compos bien énergiques (l'entrainant 'All We Are' et ses choeurs hu-hu-hu-hu malins, le furieux 'Dim Vision' qui donne une folle envie de headbanger, l'explosif 'Firewalker'). D'où sortent-ils ces riffs si simples mais pourtant redoutables efficacité ?

Dans la pratique des cassures de rythmes et des changements multiples de tempos, les américains sont parfaitement à l'aise. Loin de s'enfermer dans leur genre, nos lascars parsèment leurs chansons de moments plus lourds (le morceau éponyme) et d'instants plus sombres. Quelques intonations dans le chant de Ferrier rappelle(ro)nt l'immense et regretté Chris Cornell (le psychédélique et hypnotique 'Into the Abyss'). Le grand frère n'est pas loin (le Soundgard(i)en 'Means The Same'). Les fans des Nudedragons apprécieront. La production ne laisse personne en retrait. Un travail soigné a été donné pour établir le parfait équilibre entre la voix (mélodies travaillées et agréables), les guitares (vive les pédales fuzz), la basse (ronflante et groovy en diable) et la batterie (la cowbell sur 'Faith is for Suckers' et les cymbales pour 'Dreams of Sands').

Toujours pour varier les ambiances, les petits gars de Cincinnati ponctuent leur oeuvre de courtes pistes instrumentales. Chacune de ces plages fait référence (du moins de par leur nom) aux êtres évaillés et aux divinités hindoues. Ces interludes se font mystico-acoustiques ('Gaia Creates'), tribales à grands renforts de percussions énervées ('Shiva Destroys') ou plutôt planantes (le méditatif 'Buddha Transcends' centré sur un mélange basse et tambourin).

Diversifié, riche, surprenant, « Old Gods » est un album maîtrisé et finement exécuté. Valley Of The Sun accouche là d'un disque de stoner rock comme on les aime.