Malgré quelques parties un peu en deçà de leurs meilleurs brûlots références, Overkill cogne une nouvelle fois très fort. « The Wings of War » prouve que la célèbre chauve-souris à tête de mort est toujours bien vivante.
\'\'Mesdames, Messieurs, si on vous a arrachés à vos activités diverses, c'est qu'on est au bord de l'abîme. La maladie revient sur les poules. Si on n'était pas sûr de renverser la vapeur, on vous dirait de sauter dans vos autos et filer comme en 40. Le tocsin va sonner dans Montmartre. Y-a le choléra qui est de retour. La peste qui revient sur le monde\'\' (merci Monsieur Audiard). Bref, Overkill se repointe. A l'approche de leur quarante ans d'existence (c'est pour 2020), moins de deux piges après « The Grinding Wheel », et après nous avoir fait patienter avec leur « Live In Overhausen », les gars du New Jersey balancent leur dix-neuvième opus nommé « The Wings Of War ».
Malgré les affres de la vie personnelle (le cancer du nez de \'\'Blitz\'\') et les nombreux changements de line-up durant leur longue carrière, notre Wrecking Crew préférée reste fidèle à son leitmotiv : \'\'We don't care what you say... Fuck you\'\'. Gros pain dans la tronche d'emblée (le puissant 'Last Man Standing'). Bah oui, s'il ne pouvait rester qu'un seul homme débout, ne serait-ce pas ce bon vieil hurleur de \'\'Blitz\'\' ? Le timbre criard si caractéristique du bonhomme (et du groupe) reste meurtrier même après tout ce temps. La paire de gratteux composée de Dave Linsk et Derek \'\'The Skull\'\' Tailer fait pleuvoir les coups de canons à grands coups de riffs Thrash old school (le burné mais classique 'A Mother's Prayer'). On passe du titre effréné (l'hommage à leur fief d'origine 'Welcome to the Garden State' et son intro clin d'oeil à la série The Sopranos qui se déroule là-bas) au morceau totalement frénétique ('Out on the Road-Kill'). Hey, si vous êtes venus pour la bagarre vous êtes à la bonne place, na !. Les variations de rythmes sont légions et redoutables ('Believe in the Fight'). Le mix et le mastering, goupillés par le réputé Christopher \'\'Zeuss\'\' Harris, sont carrément monstrueux (les potards et les cadrans de la console ont dus s'affoler de partout).
Les cinq garçons n'oublient pas leurs influences Sabbathiennes ('Head of a Pin') et leur racines punk ('Hole in My Soul'). Au milieu de ce déluge de décibels, l'indéboulonnable pilier-bassiste D.D. Verni délivre des lignes de basse musclées mais aussi des interventions progressives ('Distortion') ou malsaines (le glauque 'Bat Shit Crazy'). Derrière ses 6 fûts et ses 6 caisses (la main entre les fûts, le doigt entre …désolé), en remplacement de Ron Lipnicki parti après 12 ans de bons et loyaux services, le dernier arrivé (depuis 2017) Jason \'\'Sticks\'\' Bittner officie avec efficacité. Véritable bouffée d'air frais, le cogneur de la formation Shadows Fall fait cavaler son kit avec précision (le percutant bien que prévisible 'Where Few Dare to Walk').
Nos voyous ne semblent visiblement pas décidés à ralentir les tempos de leurs compos et encore moins réduire la fréquence de leurs livraisons. Malgré quelques parties un peu en deçà de leurs meilleurs brûlots références, Overkill cogne une nouvelle fois très fort même après 4 décennies dévouées au dieu Thrash qu'ils n'ont jamais trahis. Intense, sans compromissions, « The Wings of War » prouve que la célèbre chauve-souris à tête de mort est toujours bien vivante. Metalheads, you want iiiiiiit…. you've got iiiiiit.