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Amo

Eugenie
Journaliste

Bring Me The Horizon

Malgré un changement assez radical de registre, la marque de fabrique d'Oliver Sykes reste présente : l'album peut décevoir certains fans nostalgiques de l'époque metal du BMTH, mais, à notre avis, la nouvelle étape s'annonce tout aussi merveilleuse.
13 titres
Metalcore
Sorti le 25/01/2019
8625 vues
SONY (R)

« Do you wanna start a cult with me ? », cette ligne, issue du single « Mantra » de Bring Me The Horizon, était affichée sur les posters publicitaires partout dans le monde au mois d'août dernier, annonçant le nouvel album du groupe à venir. Les Britanniques ne font pas partie des groupes qui restent dans le même style tout au long de leur existence- pour le meilleur ou pour le pire, d'ailleurs, c'est selon. Plutôt deathcore à leurs débuts, le groupe d'Oliver Sykes est depuis passé par beaucoup de styles, du melodic metalcore au rock alternatif et l'électro. Le sixième album du groupe, « Amo - le band est connu pour nommer ses opus de façon mystérieuse, pensons au « Sempiternal » - sort le 25 janvier chez Sony Music.

L'opus s'ouvre par une intro, longue de 2 minutes, mais qui nous permet déjà d'apprécier le changement d'univers, allant plus loin que « That's The Spirit » : le son se fait nettement plus adouci, comparé aux albums précédents. Le second single de l'album, « Wonderful Life » est l'un des morceaux qui rappelle le plus l'héritage du groupe : faisant monter au maximum les riffs des guitares, accompagné de la voix feinte indifférente -marque de fabrique d'Oliver Sykes, le titre est un hymne à la provocation. « Medecine » se rapproche plus du rock alternatif, bien qu'ayant une dimension agressive propre au groupe, le son devient clairement plus indie. Le résultat est plus que réussi, démontrant la parfaite capacité d'adaptation d'Oliver Sykes à un registre totalement différent.

Pour les plus nostalgiques de l'album précédent, « Mantra » propose un retour en arrière : fait dans le même esprit que « Throne » et « Happy Song », le morceau, surfant entre le rock et les éléments de metal, est porteur d'un même message critique, il suffit d'écouter le pont. Devenant carrément éléctro, « Why You Gotta Kick Me When I'm Down » comporte une dimension inquiétante, mais qui enchante d'autant plus : là encore, Oliver Sykes est à son apogée. « In The Dark » se fait plus calme : sûrement l'un des titres les plus posés et optimistes de l'album, du moins en ce qui concerne l'instru, le morceau est marqué par un vocal simple mais efficace.

« Mother Tongue » reste dans le même registre : l'instru est marquée par les notes de clavier, ce qui lui donne une dimension nostalgique, même si le refrain se fait plus insistant. Un titre réussi, mais qui s'éloigne de plus en plus de l'héritage métal du groupe britannique, pour se rapprocher du rock alternatif, voire des notes pop. Changement de dimension avec « Sugar Honey Ice and Tea », un morceau qui se veut carrément expérimental, entre le hard rock et l'électro, la batterie et les guitares à fond. « Nihilist Blues » se fait presque cosmique, et confirme un mélange total des styles, produisant presque la même impression que le morceau précédent, mais en plus électro et éclectique.

« Heavy Metal » ne justifie pas son nom, et reste plutôt dans le rock : on n'est plus totalement dans l'expérimental, et le refrain, notamment, reste assez propre au style de Bring Me The Horizon. Un morceau plutôt réussi, qui nous prépare probablement à la prochaine étape qui sera franchie par le groupe d'Oliver Sykes. Le dernier titre de l'opus, « I Don't Know What To Say » sort le grand jeu, avec une instru parfaitement orchestrée, et le vocal du chanteur qui sait parfaitement y correspondre : le tout rappelle fortement la performance live remarquable du groupe au Royal Albert Hall de Londres.

« Amo » est un opus plus que réussi, balançant entre plusieurs styles et démontrant une véritable évolution du groupe britannique. Malgré un changement assez radical de registre, la marque de fabrique d'Oliver Sykes reste bel et bien présente : l'album peut décevoir certains fans nostalgiques de l'époque metal du BMTH, mais, à notre avis, la nouvelle étape s'annonce tout aussi merveilleuse.
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