Un album Live exhaustif et explosif, qui passe en revue les meilleurs morceaux du groupe, en s'entourant de Guest-Stars de renom (Lars Ulrich pour ne citer que lui). Pourquoi s'en priver ?
Que dire d'un album live? Est-il de bon ton d'évoquer les titres joués, dont la critique n'a finalement que peu de sens dans la mesure où on ne les écouterait pas si l'on était pas déjà sûrs de leur qualité? Ou bien faut-il évoquer le mixage de l'album, dont l'objectif certain est de parvenir à nous plonger au milieu d'une foule survoltée, vibrante au rythme des basses puissantes et des riffs acérés ? Peut-être encore se doit-on de comparer la performance technique des musiciens par rapport au rendu studio que l'on connaît sur le bout des doigts? Le catalyseur de cette réflexion existentielle - inhérente à notre statut de chroniqueur - se trouve aujourd'hui être le nouvel album (Live, du coup) du groupe de Heavy Metal Volbeat.
D'abord, il nous faut balayer du revers de la main la première question qui peut, il est vrai, se poser à la vue d'un énième album live d'un groupe de musique (et a fortiori de rock) : ''cela était-il vraiment nécessaire?''. Eh bien la réponse est, d'emblée, oui. Car cet album est particulier, et en quelque sorte historique. De fait, ''Let's Boogie ! - Live From Telia Parken -'' a établi le record du plus gros spectacle à guichet fermé assuré par un groupe local, au sein donc de ce fameux stade danois ''Telia Parken'', qui a comptabilisé pour l'occasion pas moins de 48 250 spectateurs. Cet évènement a ainsi représenté le zénith (du moins de manière temporaire) de la carrière d'un groupe qui n'a eu de cesse de gravir les échelons depuis sa formation en 2001. Cela valait bien un album (et un DVD) !
Le disque, donc, passe en revue tous les classiques du groupe, à commencer par le morceau d'ouverture 'The Devil's Bleeding Crown', single issu de leur dernier album en date (''Seal The Deal & Let's Boogie'' 2016), diablement efficace en studio comme en live, et qui a le mérite de résumer à la perfection le style de Volbeat, groupe à l'identité originale, mais toujours accessible à toutes les oreilles (ou presque).
Le mix de l'album, bien travaillé, fait la part belle à la voix de Crooner Rock si reconnaissable du leader Michael Poulsen, sans oublier d'inclure la ferveur du public aux moments-clé des chansons (on pense par exemple à l'intro de l'excellent ''Lola Montez'', chantée exclusivement par l'audience), et retranscrit ainsi globalement très bien l'ambiance survoltée du concert.
Autre fait extrêmement notable de cet album live : la participation de nombreux guests de marque, parmi lesquels Mark ''Barney'' Greenway, chanteur du groupe Britannique Napalm Death, ou encore Mille Petrozza (Kreator), Danko Jones, ou le chimérico-mythico-légendaire Lars Ulrich, présent à l'occasion d'une reprise bien sentie de 'Enter Sandman' (car, non content de faire régulièrement les premières parties de Metallica, Volbeat se permet également d'avoir leur batteur sur scène !).
Tous les meilleurs morceaux du groupe seront joués, 'For Evigt', 'A Warrior's Call', 'Heaven Nor Hell'… avant que le concert ne se clôture par l'hymne qu'est devenue 'Still Counting'.
Un sans-faute, alors? Oui et non. Car ce live est bon, mais diablement long. Et si l'on est heureux d'en avoir pour son argent en assistant en direct à un concert de 2h16, on en vient tout de même, lorsqu'il s'agit d'écouter l'album chez soi, à se dire qu'il n'y avait sûrement pas de meilleur moyen de nous exposer à toutes les redondances du groupe (mélodies, structures…) que de nous en faire écouter 26 morceaux à la suite.
Pour autant, ''Let's Boogie - Live from Telia Parken -'' reste une très bonne expérience auditive, qui gagnera d'ailleurs sûrement à être vue en DVD, pour la scénographie impressionnante dont laisse présager la flamboyante pochette d'album.