GOROD
Plus d'infos sur GOROD
Progressive/Technical Death Metal

Aethra
Shades Of God
Journaliste

GOROD

«De toute évidence, « Aethra » est plus qu'une des sensations de la fin d'année, c'est également l'apogée d'une des pointures du Death européen»

10 titres
Progressive/Technical Death Metal
Durée: 44 mn
Sortie le 19/10/2018
4405 vues

Gorod, voici un nom qui avec les années s'est non simplement imposé dans notre pays mais aussi bien au-delà de ses frontières. Il faut dire que les Bordelais ont de quoi séduire : des albums géniaux, des prestations scéniques terribles et aussi (et ce n'est pas négligeable) une réelle proximité avec ses fans et la presse amateure. A l'heure de la sortie d'« Aethra », leur sixième album, Gorod amorce un virage important de sa carrière puisqu'il a non seulement mis toute son énergie dans la création de l'opus mais aussi décidé de changer de label, pour une meilleure promotion de ce qui pourrait bien être un incontournable de sa discographie.

« A Maze of Recycled Creeds » paru il y a 3 ans, avait mis une belle claque aux amateurs de Death Metal Technique et Progressif. Gorod y étalait tout son savoir en distillant sa musique avec une dextérité impressionnante sans jamais sur-jouer et se mettre en mode démonstration et de fait user l'auditeur. Avec « Aethra », les Français proposent toujours un Death Technique ('Wolfsmond') teinté Progressif ('Hina') et on sent très vite que les gaillards ont pris soin de bâtir un album colossal. Il suffit de jeter une oreille sur l'éponyme ou 'The Sentry' pour constater que Gorod est encore monté d'un cran dans l'intensité, la technique et la créativité pour délivrer une partition impressionnante. Les nombreux changements de rythmes sont affolants, les soli de guitares sublimes et que dire des parties vocales qui oscillent entre le growl et le chant plus clair. Gorod se permet même avec « Aethra » de visiter d'autres aspects de sa personnalité comme avec le tonitruant 'Bekhten's Curse' qui peut évoquer par moments Gojira ou encore Meshuggah sur le superbe 'Chandra and The Maiden'. Des comparaisons toute proportion gardée évidemment, mais les influences ne sauraient être purement fortuites. Et si vous préférez quand ça cogne méchamment, pas de soucis, il y en a aussi, 'Inexorable' et 'Goddess Of Dirt' vous le prouveront sans problème.

Pour réussir un tel album il fallait bien une mini armée au service du groupe. Outre Mathieu Pascal qui a produit et enregistré « Aethra » au Bud Studio, Gorod s'est offert les services de Daniel Bergstrand du Dugout Studio (Meshuggah, Behemoth, Decapitated, In Flames, etc.) et Lawrence Mackrory pour obtenir un son et une production 5 étoiles. « Aethra » n'éblouit pas seulement par la qualité de ses compositions, mais aussi par un gros travail de production qui en met littéralement plein la vue et rend grâce à une musique dont la structure complexe est rendue accessible à tous. Parce que le piège c'est quand même d'en faire trop, mais Gorod a assez d'expérience pour doser au millimètre près chaque note et la restituer de manière impeccable.

De toute évidence, « Aethra » est plus qu'une des sensations de la fin d'année, c'est également l'apogée d'une des pointures du Death européen. Gorod a su se surpasser mais aussi se réinventer sans se renier, ce qui au demeurant est remarquable. Aucun doute n'est permis, « Aethra » marquera l'histoire de Gorod et celle du Metal de notre pays.