Le groupe américain The Melvins s'est formé en 1982 tel un ovni dans la scène musicale de l'époque. Effectivement, un grand nombre de qualificatifs sont employés pour décrire la musique du groupe. Que ce soit grunge, doom, punk hardcore, noïse rock, psychédélique, stoner, etc... Aucun n'est réellement le bon car le groupe est à la fois tout cela et bien plus encore.
Dès quatre premiers titres parus en 1985 sur la compilation « Deep Six » du label C/Z records jusqu'à Bass Loaded sorti en 2016, le voyage musical est teinté d'expériences et de collaborations diverses, Que ce soit avec Jello Biafra (Dead Kennedy's), Kurt Cobain (Nirvana) ou encore Mike Patton (Faith No More) entre autre.
Le duo Buzz Osborne (Chant, guitare) et Dale Crover (Batterie, basse, chant) restera le pilier du groupe depuis plus de trente ans. Quand ils ne sont pas en studio, ils se lancent dans de longues tournées et lors des temps de pauses, Buzz et Dale s'en vont chacun de leur côté créer d'autres projets musicaux. Trente deux albums, un grand nombre d'e.p., quelques lives et compilations, la carrière du groupe est bien remplie et le voilà encore une fois pour rajouter une pierre à l'édifice « A Walk With Love And Death ».
Le double cd possède donc une double entité, un ensemble aux deux opposés que sont l'amour et la mort. Le cd Death s'ouvre sur « Black Heart » qui n'hésite pas à nous présenter la facette hypnotique du groupe avec ce groove assez particulier. Peu de pédales d'effet ici, il est question d'ambiance et nous devinons d'office que l'album risque d'être assez particulier avec une tendance expérimentale. Malgré l'ambiance choisie, « Black Heart » n'en est pas moins une chanson avec structure assez classique. Début dans le calme pour « Sober-delic (acid only) » Plusieurs pistes de voix interviennent lors des montées vers les lignes mélodiques jouées enfin avec un peu de fuzz et de disto.
C'est dans la lourdeur que nous découvrons « Euthanasia ». Titre lancinant par excellence sur une répétition de riff qui verra selon les moments une mélodie chantée se placer dessus quand ce n'est pas un passage noïsy. Un titre court plus dans la tendance garage enchaîne rapidement. « What's Wrong With You » peu même rappeler un certain Beatles dans la mélodie typée année 60'. « Edgar The Elephant » n'apportera rien de plus. Rythme lent, mélodie banale.
Voici soudain le morceau que l'on pouvait attendre depuis le début de l'album, bien plus intéressant, « Christ Hammer » se démarque avec sa très bonne ligne de guitare sur un mid tempo avec cassure à la batterie. Les variations redonnent du punch, les musiciens s'épanouissent et du coup il en est de même pour nos oreilles. « Flaming Creature » avec ses voix doublées puis triplées ne s'en sort pas trop mal. Malheureusement il reste assez anecdotique de par son placement après un très bon titre.
Ambiance rock' n' roll avec « Cactus Party ». Le titre reste plaisant malgré sa simplicité qui n'élèvera pas le niveau de l'album. Le tout dernier titre de ce disque sera « Cardboro Negro ». Un retour vers l'ambiance du titre d'ouverture avec plus d'effets sur les grattes. Il est certain que The Melvins est plus convaincant dans une certaine ambiance. Celle qui se greffe au bizarre sans jamais l'être vraiment.
La critique du second disque, Love, risque de faire rager les fans purs et durs mais la poubelle me semble l'endroit le mieux approprié pour le placer. A la limite, ce disque de bruitages aurait pu être un cd bonus gratuit. Je n'ai rien contre un groupe qui s'amuse, d'autant que Melvins est connu pour aimer expérimenter. Mais à partir du moment où le produit est vendu comme étant un double album, il est un peu difficile d'avaler la pilule du disque de bruitages.
Au bout du compte, se concentrer sur le premier disque est ce qu'il y a de plus juste pour ne pas fausser la note d'ensemble. Le groupe nous livre un album assez honnête mais assez inégal dans l'ensemble. Rien n'est mauvais mais quelques titres sont assez plats. Pour le reste il y a un petit bijou et de bons titres. Le fan devra s'en contenter en attendant la sortie suivante qui, on l'espère, sera plus équilibrée dans sa qualité.