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World Inferno

Anibal BERITH
Journaliste

Entrails

Entrails marie la nostalgie du death old school et la modernité des riffs actuels en apportant une touche thrash/groove évidente et bienvenue
10 titres
Death Metal
Durée : 46
Sorti le 16/06/2017
11275 vues
Entrails a quand même une carrière atypique. Formé en Suède en 1990 et officiant dans un style death old school au même titre que Grave, Entombed, Dismember ou Unleashed, ce quartet est loin d'avoir eu le succès attendu. Totalement insatisfait de ses créations à l'époque, le groupe n'a jamais rien sorti et a même splitté en 1998 pour se reformer 10 ans plus tard et enfin nous sortir deux démos en 2009 ''Reborn'' et ''Human Decay'' avec un tout nouveau line up excepté le guitariste Jimmy Lundqvist, seul rescapé de la formation d'origine.

Depuis 2010, le combo sortira pas moins de quatre albums dont un cinquième cette année via le label Metal Blade Records et avec un line up tout frais avec aux commandes Pontus ''Penki'' Samuelsson à la seconde guitare depuis 2014, Tommy Carlsson au chant et à la basse depuis 2016 et Martin ''Fjalar'' Mikaelsson à la batterie.

Tout comme ses acolytes suédois, le groupe officie toujours dans un death old school très nordique avec un son de guitare tronçonné et parfois crade, donnant l'impression de ne pas avoir été mastérisé afin de respecter cet univers des 90's.

Autant l'avant dernier album ''Obliteration'' était très death, autant celui qui nous est donné d'être décrit aujourd'hui offre quelque chose de plus thrash et groove tout en respectant l'univers death (le chant de Tommy étant particulièrement caverneux et gras malgré son petit gabarit).

J'avais eu la chance de voir la formation au Hellfest 2016 et je dois dire que j'avais été totalement convaincu par la prestation des suédois donc autant vous dire que j'attendais la sortie de cet album avec impatience.

Tranché en 10 titres de bonne facture et de durée plutôt longue pour le genre, l'album emmène l'auditeur dans un univers thrash/death à la rythmique groovy sur plus de 3/4 d'heure et ce dès le premier titre 'World Inferno', le titre éponyme qui à la suite d'une intro angoissante, limite dépressive de plus d'une minute, déborde sur une rythmique clairement thrash avec l'emploi de riffs simples, rapides et efficaces. Seul le chant du frontman démontre que le quartet préserve son registre death old school avec des vocalises particulièrement grasses et caverneuses.

La suite de l'album restera sur cette structure thrash/groove avec une prédominance du mid tempo pour les blasts de Martin ('Condemned to the Grave', 'The Soul Collector' et 'The Blood Breed') tout en réussissant à apporter quelque chose de plus sombre voire flippant afin de ne pas s'enfermer dans cette facilité groovy au risque de délivrer une musique accessible.

C'est sur postulat que 'Serial Murder (Death Squad)' se caractérise par une ambiance assez mélodique se rapprochant presque de l'univers de ''At The Gates'' (en moins mélo) après une intro martiale, type de structure mélodique que l'on retrouve un peu plus loin sur le dissonant 'The Hour of the Casket' plus lourd et dérangeant.

Le côté sombre est omniprésent dans les compositions des suédois avec toujours ce son de guitare old school et bien tronçonné comme on aime ('Dead and Buried', ' Insane Slaughter', 'Into Eternal Fire')

Bien que l'album reste dans ce registre, il est très varié et apporte un vrai plaisir d'écoute car sans être innovant, il est rafraichissant et ne peut que rappeler la bonne époque du death old school suédois cher au puriste.

Toutefois, un titre se démarque, avec une production beaucoup plus directe et catchy, pleine de violence et de haine, 'Suffer', terriblement efficace, terrifiant même par moment tellement le chant est glauque à souhait.

En résumé, une belle production pour ce début d'été avec 10 titres particulièrement soignés sachant à la fois marier la nostalgie du death old school et la modernité des riffs actuels en apportant une touche thrash/groove évidente et bienvenue. Les 3/4 d'heure file comme l'éclair si bien que l'on se surprend à l'écouter et à le réécouter avec plaisir.

Anibal Berith.
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