Report PARKWAY DRIVE / POLAR @ Les Etoiles le 18/03/2018!
Peetoff
Journaliste

«Parkway Drive a su nous communiquer une énergie folle et je ne pense pas me tromper en disant que tout le monde est reparti avec un immense sourire sur le visage devant la générosité et le talent de ce groupe !»

Créé 18/03/2018
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Report/Photos : Enora Nattfödd

Report POLAR / PARKWAY DRIVE le 18/03/2018 @ Les Etoiles.

L'annonce a été faite à la dernière minute mais les fans de Parkway Drive ont répondu à l'appel et les billets pour leur concert du 18 mars aux Étoiles de Paris a été sold-out en quelques heures. Il faut dire que le groupe multiplie les annonces en ce moment, teasant son nouvel album, « Reverence », et profitant d'une tournée promotionnelle en Europe pour assurer quelques concerts, de quoi patienter jusqu'au Hellfest où ils viendront à nouveau nous voir !

Et c'est le groupe britannique Polar qui ouvre le concert pour Parkway Drive dans cette salle intimiste de 400 places. A peine arrivés sur scène, les musiciens se montrent survoltés et n'hésitent pas à provoquer le public et à jouer avec lui. Si les guitaristes sont extrêmement souriants, le chanteur, lui, reste dans une attitude plus froide et agressive, n'hésitant pas à motiver la fosse en hurlant : « Aller Paris ! Réveillez-vous ! » dès qu'il en a l'occasion. Les cinq premiers rangs sont très réceptifs avec un slam isolé au début du set, mais l'ensemble du public semble plutôt heureux d'assister à cette performance et il faut admettre que le groupe sait chauffer une salle, qu'on aime ou pas leur musique. Dans la fosse, quelqu'un crie : « Plus fort, plus fort, encore plus fort ! » et le chanteur lui répond en riant : « Fais attention, mon guitariste comprend le français ! », ce qui déclenche un grand éclat de rire dans la salle. Ensuite, il nous invite à nous avancer, annonçant qu'il est temps de respirer un peu ; mais ne croyez pas que cette entrée en matière annonce une pause, il s'agit au contraire d'une des chansons les plus agressives du groupe et la fosse le sent bien puisqu'une grande majorité du public se met à headbanguer en rythme. Les guitaristes assurent des choeurs solides mais parfois flirtant avec quelques faussetés. Leur investissement scénique est tel qu'on leur passe ces approximations. Alors que je ne supporte pas la voix du chanteur sur CD, en live, je ne peux que lui reconnaître une certaine puissance bien qu'il semble forcer énormément, les veines de son cou et de son visage sont saillantes pendant tout le show. Il est visiblement bien plus hurleur que chanteur puisque toutes les parties en chant clair sont assurées par les guitaristes. Le batteur est relativement discret mais n'hésite pas à nous sourire. On regrette en revanche que la scène soit si petite et ne permette pas au bassiste d'avoir une place digne de ce nom, d'autant plus qu'il se retrouve soit derrière l'un des guitaristes, soit carrément derrière un rideau. Musicalement, il est aussi en retrait, à l'exception de quelques (trop) rares breaks. Le frontman ne se prive pas de communiquer avec nous : « Paris, rapprochez-vous. On est ravi d'être ici ce soir, faites du bruit pour Parkway Drive. Merci d'être venus nous voir. ». Après les invitations répétées du chanteur, une fan se risque à monter sur scène, puis une autre, provoquant un fou-rire du chanteur. Il faut dire que c'est assez facile dans cette petite salle où aucune barrière n'empêche l'accès à la scène. Le chanteur prête plusieurs fois son micro au public qui hurle les paroles avec un plaisir non dissimulé. « Merci Paris, c'est notre dernière chanson. Je veux voir des gens monter sur scène et faire du slam p*****, tout le monde, aller ! ». Il n'en faut pas plus pour déclencher le premier mosh pit de la soirée (et on l'a attendu), même si ça reste extrêmement gentillet. Une dizaine de personnes montent sur scène et repartent en slam. La dernière invective retentit : « Paris, on n'est pas encore partis ! Levez vos poings ! ». Les adieux sont chaleureux et la fosse visiblement conquise.

Setlist de Polar :
1- Blood for Blood
2- Destroy
3- Glass Cuter
4- Downfall
5- Breathe
6- Black Days
7- Tidal Waves and Hurricanes

En dehors de Parkway Drive, l'autre passion de la fosse semble être Evanescence dont la chanson « Brind Me To Life », diffusée pendant le changement de set, est reprise en choeur. J'en profite pour souligner qu'elle suscite autant d'adhésion que la chanson de Rage Against The Machine, juste avant, suscitait d'ignorance. Et on repart pour un tour avec System of a Down qui nous aide à patienter.

L'entrée en scène de Parkway Drive est explosive et hystérique. La fosse s'embrase littéralement alors que les premières notes de « Wishing Wells », l'un des nouveaux titres, récemment dévoilé par le groupe. La réaction des fans ne se fait pas attendre puisque le public se met à hurler et à headbanguer. Comme toujours, le frontman du groupe assure un show énergique, accompagné de son guitariste soliste, visiblement tout aussi heureux d'être ici. Winston McCall annonce ensuite « Carrion », qui nous renvoie à leur album de 2007, qui sera finalement plutôt mis à l'honneur ce soir, puisque le morceau suivant, « Boneyards », en est également issu. En toute honnêteté, cela faisait très longtemps que je n'avais pas vu un chanteur être aussi souriant et agir de manière aussi bienveillante envers ses fans, les prenant dans ses bras et leur tapant dans le dos lorsqu'ils arrivent sur scène, après des slams multiples et souvent couronnés de succès. Au moment d'introduire « Vice Grip », une chanson tirée du merveilleux album « Ire », le dernier en date, le chanteur avoue être très impressionné de l'accueil réservé au groupe, mais il en profite aussi pour demander aux fans de continuer à monter sur scène, ce qui semble énormément l'amuser. Tous les musiciens affichent un visage rayonnant, bien que le bassiste et l'un des guitaristes restent relativement en retrait. Musicalement, la qualité est au rendez-vous et on ne perd rien de la propreté des enregistrements studios, doublées d'une performance live à couper le souffle tant le chanteur s'investit. Ses screams et l'énergie qu'ils déploient sur scène finissent par avoir raison de lui puisqu'il s'arrête entre deux chansons pour reprendre son souffle, tirant la langue à ses fans qui se mettent à crier pour le soutenir. Le set continue avec « Idols and Anchors » puis « Romance Is Dead », dont l'annonce fait littéralement frémir la salle qui ne tarde pas à se lancer dans des pogos, ce qui ne freine en rien les slams, toujours plus nombreux. Après une brève présentation de l'album du groupe en préparation, Parkway Drive nous offre « The Void ». Pour ceux qui doutent de la puissance de la chanson, elle gagne beaucoup dans sa version live, notamment en puissance, bien que je reconnaisse qu'elle ne soit pas au niveau de titres plus anciens que le groupe nous proposera ce soir. La soirée se poursuit au rythme effréné de « Wild Eyes ». Le chanteur ne cesse de répéter que nous sommes fous et je crois sincèrement qu'il ne s'attendait pas à une telle chaleur, à une telle dévotion de la part des fans français.
D'ailleurs, le frontman reprend la parole : « C'est assez fou pour vous jusque là ? C'est à vous de voir. (il s'agenouille sur scène) Oh il faut que je respire un peu ! Ces deux prochaines chansons nous ramènent dans le passé mais toutes nos chansons sont connues ici, en France donc je pense que ça devrait vous plaire ! Celle ci commence très vite ! Vous allez devoir faire du mosh pit et du slam ! On y va ? », et « Breaking Point » est lancée à toute vitesse. Le public a bien compris les consignes et se lance dans un circle pit, relativement court mais néanmoins sympathiques et qui fait plaisir au groupe. Durant tous les soli (oui, un solo, des soli, je vous assure ; même si on peut aussi le franciser en « solos » mais bon, soyons un peu exigeants !), le chanteur met en avant son guitariste, nous expliquant qu'il est toujours fasciné de le voir jouer avec cette aisance des passages plutôt techniques. Wilson McCall reprend : « Cette chanson aussi vient de « Horizon » et elle est super lourde alors faite moi de la place au milieu pour du mosh ! ». Aussitôt dit, aussitôt fait ! Un espace se libère au milieu de la foule alors que débute « Dead Man's Chest ». A chaque chanson, le public rivalise de force et de sourire, répondant au bonheur lumineux du chanteur qui continue de nous désigner du doigt avant de se mettre à rire en répétant que nous sommes totalement fous. Quel plaisir de voir un artiste aussi épanoui et aussi touché de l'accueil réservé par ses fans ! Il est vrai que le concert intimiste de ce soir ne rassemble que des ultra-fans, ce qui explique probablement la mollesse des mosh pit et pogos, mais l'ambiance est extrêmement détendue et agréable. Les premières phrases de « Dedicated » sont hurlées par la fosse : « Twelve years I've fought for this ! Twelve years, my heart still beats ! For the ones who've stood beside me ! Still strong, You can't break me ! », et oui, je n'ai pu y résister. Après ce nouveau détour par « Ire », Parkway Drive achève son show sur « Horizons ». Le rappel est assez rapide et le groupe revient sur scène pour nous gratifier de deux dernières chansons, tout d'abord avec « Crushed ». Encore une fois, le chanteur, soutenu par les musiciens, invite le public à monter sur scène et une bonne douzaine de fans se retrouvent sur scène pour « Bottom Feeder ». Les paroles sont reprises avec force, le break fait sauter tout le public, en somme tout le monde s'amuse dans une excellente ambiance ! Au moment de quitter la scène, le chanteur a ces derniers mots : « P***** merci ! On se revoit au Hellfest ! ». Le concert était beau et puissant, sans rien perdre en qualité musicale !

Setlist de Parkway Drive :
1- Wishing Wells
2- Carrion
3- Boneyards
4- Vice Grip
5- Idols and Anchors
6- Romance Is Dead
7- The Void
8- Wild Eyes
9- Breaking Point
10- Dead Man's Chest
11- Dedicated
12- Horizons
RAPPEL
13- Crushed
14- Bottom Feeder

Que dire à part que je souhaite à tout le monde de pouvoir vivre un concert aussi beau que celui de ce soir ! Polar a su chauffer la salle et nous emporter dans son univers, bien plus séduisant en live que sur CD, sans pour autant faire d'ombre aux rois de la soirée. En plus d'une performance live incroyable, Parkway Drive a su nous communiquer une énergie folle et je ne pense pas me tromper en disant que tout le monde est reparti avec un immense sourire sur le visage devant la générosité et le talent de ce groupe ! Pour conclure, j'en profite pour passer un petit message personnel : chers fans, arrêtez de vous filmer lorsque vous êtes sur scène avec les artistes ; en premier lieu parce que le résultat de la vidéo sera sûrement de trop mauvaise qualité pour être conservé (et parce que personne ne la regardera), mais aussi et surtout parce que vous devriez profiter de ce moment pour vous amuser plutôt que de fixer votre téléphone pour trouver l'application caméra.


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23/06/2018