Report HEIR/Anus Mundi/Au Dessus/Pensées Nocturnes @ Glazart le 07/11/2017!
Peetoff
Journaliste

«La soirée s'achève avec le show intrigant et effrayant de Pensées Nocturnes, un groupe à l'univers aussi construit et étrange qu'Anus Mundi.»

Créé 07/11/2017
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Report : Enora Nattfödd
Photos : Acta Infernalis

Report HEIR/Anus Mundi/Au Dessus/Pensées Nocturnes @ Glazart le 07/11/2017!

Nous sommes peu nombreux devant le Glazart en ce glacial mardi soir, et l'affiche est tout aussi monstrueuse que le froid qui s'insinue en nous puisque nous avons la chance de retrouver : Heir, Pensées Nocturnes, Au Dessus et Anus Mundi. Personnellement, je suis avant tout venue pour Au Dessus, que je vous conseille vivement d'écouter mais puisque Ondes Noires m'a choisie parmi les élus ayant le droit d'assister à ce concert afin de partager mes impressions avec vous, lecteurs d'URN, je suis d'autant plus prête à découvrir les autres !

Quelques toutes petites minutes après être entrés dans la salle, Heir est sur scène et ouvre les hostilités. Les musiciens sont habillés sobrement dans des tuniques et vêtements noirs et leurs yeux sont cerclés de noir. Leur musique est, pour moi, à l'opposé de leur apparence puisque c'est un torrent musical qui s'abat sur nous. Le mixage est, soyons honnête, plutôt catastrophique et je distingue à peine les riffs des guitares de la rythmique de la basse. Dans certaines salles, la position joue sur le son et le premier rang n'est pas toujours recommandé, peut-être est-ce le cas ici ? Le Black Metal très agressif et mystique du groupe touche parfois au Doom. Le groupe a fait le choix de jouer son nouvel album « Au Peuple de l'Abîme » en intégralité ce soir. Les ambiances sont noires, glaçantes et malsaines. Les musiciens demeurent assez statiques sur scène, ce qui colle parfaitement à leur musique mais n'aide pas forcément à entrer dans leur univers aux rythmiques brutales et aux mélodies dissonantes. Le chanteur, L.H., me semble plus hurler que screamer, mais le guitariste et choriste nous réserve une bonne surprise avec la puissance vocale qu'il cache pour les derniers titres. Le groupe est investi et son énergie touche une bonne partie du public, mais musicalement, et il ne s'agit là que de goûts personnels, je n'arrive pas à rentrer dans leurs compositions qui me semblent manquer de finesse. Cependant, cela n'engage que moi et le contrat est rempli puisque le cadre de ce concert est posé et que le public se laisse peu à peu prendre au jeu. Après les applaudissements d'usage, le groupe disparait en coulisse.

Setlist de Heir :
1- Au siècle des Siècles
2- L'Heure d'Hélios
3- Meltem
4- L'Ame des Foules
5- Cendres

En patientant devant la salle, j'ai entendu pas mal d'échos sur Anus Mundi, en particulier à propos de leur charismatique, ou possédé, au choix, chanteur, alors je vous avoue que je suis assez curieuse lorsque le groupe monte sur scène. L'apparence de celui-ci, Vestal, détonne clairement avec ce que Heir vient de nous proposer puisqu'il arrive vêtu d'un blouson en cuir, avec des lunettes de soleil sur le nez et une bouteille de vin sous le bras. J'ai plus l'impression de me trouver devant Chrome Division que devant un groupe de Black français, mais passons. La musique est démoniaque mais bien moins grouillante que celle du groupe précédent. Le batteur n'a pas à pâlir de sa performance et son énergie nourrit celle des autres membres, en particulier le bassiste. A l'exception de quelques fans, la fosse semble relativement peu réceptive et se montre plutôt discrète, à moins qu'elle ne s'absorbe dans les paroles des morceaux. La qualité sonore semble s'être un peu améliorée, mais soyons honnêtes, on a connu mieux ! Askêsis et Tancrède, aux guitares, ne se privent pas de proposer des mélodies aussi dérangées que dérangeantes. Que l'on aime ou pas, il est clair qu'Anus Mundi a son monde musical et qu'il ne cesse de le développer en un labyrinthe tentaculaire et angoissant à travers des chansons de plus en plus oppressantes. Les musiciens ne sont pas là pour plaire, ils sont là parce qu'ils sont fiers de ce qu'ils font, de ce qu'ils sont. Est-il utile de souligner la tentative avortée d'un fan qui essaie de monter sur scène à la fin du set ? Je vais être honnête, Anus Mundi semble faire parti de ces groupes qui nécessitent une certaine attention et leur show ne m'a pas transportée, bien que je salue le travail et l'originalité !

Setlist d'Anus Mundi :
1- Traité de Bave
2- Arme Soeur
3- Impressions d'Afrique
4- Hommage
5- Je Suis Un Soir D'Eté
6- Bétail Humain
7- Le Feu Reviendra (avec Morzhol)

Et finalement, c'est au tour d'Au Dessus ! Dès les premières notes, je reconnais « ??? ». Leur dernier album, « End Of Chapter » est mis en avant, pour mon plus grand bonheur. Les compositions du groupe sont plus mélodiques que celles de ceux qui l'ont précédé sur scène, et je suis décidément plus sensible à ce genre. L'avantage, mais aussi le défaut, de cette affiche est de proposer des groupes fondamentalement très différents, donc cela permet de découvrir la diversité de la scène Black, mais cela ne permet pas de profiter également de chaque groupe. La formation lituanienne n'a pas quitté ses traditionnelles et mystérieuses capuches noires. Mais l'originalité d'Au Dessus ne se limite pas à son apparence puisque la musique que propose le groupe propose une lecture novatrice du Post-Black (sur lequel je vous prie de ne pas cracher avant d'avoir écouté ce qu'ils valent). Comme je l'ai ébauché, les compositions du groupe se caractérisent par leur mélodicité et leur virtuosité. Leur présence sur scène est terrifiante de puissance et leur investissement pour leur musique est total. Mantas, au chant et à la basse, assure parfaitement les passages screamés tout comme les moments chantés. Le son est enfin correct et on retrouve la beauté de l'album avec la force du live. Les guitares offrent des riffs tantôt malsains, tantôt aériens dans une atmosphère quasi-religieuse. Si le public semblait très partagé sur les deux groupes précédents, Au Dessus met tout le monde d'accord et le public ne se prive pas de le faire savoir. La transe unie l'ensemble des personnes présentes au groupe à travers des compositions aussi torturées que divines. Je retrouve dans ce show le plaisir que j'avais eu devant Der Weg Einer Freiheit, quelques temps plus tôt, et ces deux groupes me semblent comme les plus prometteurs pour assurer un renouveau dans le Black, peu importe ce que les puristes en disent. Ce concert est la preuve finale qu'Au Dessus ne s'est pas affirmé comme un groupe majeur en trois ans sans raison et je regrette de ne pas pouvoir me rendre au Tyrant Fest de ce week-end qui aura la chance de les accueillir !

Setlist d'Au Dessus :
1- VIII
2- IX
3- X
4- VII
5- II
6- III
7- XI
8- XII

La soirée s'achève avec le show intrigant et effrayant de Pensées Nocturnes, un groupe à l'univers aussi construit et étrange qu'Anus Mundi. On m'a présenté leur genre comme étant du « médiéval Black Metal », ce qui semble être un sacré concept, et que j'avoue finalement ne pas avoir retrouvé dans leur musique… La première chose à laquelle les gens pensent lorsqu'on parle de ce groupe est le double poste du chanteur qui joue également du trombone, une particularité assez rare pour être soulignée. On quitte totalement la sobriété de l'apparence des premiers groupes puisque les musiciens ont le visage barbouillé d'un maquillage de clown de film d'horreur. A propos des compositions, le groupe s'oriente vers un Black Metal teinté de références musicales au monde du cirque et des forains avec des rythmiques dansantes, parfois à trois temps, dans le style des valses. J'avoue avoir du mal à faire la transition depuis les chansons plus délicates d'Au Dessus, et je reste assez réticente à ce genre musical. Le groupe est visiblement connu sur la scène française, et le public se montre bien plus réceptif que précédemment. L'immobilité glacée des musiciens contraste avec l'activité du chanteur qui fend la fosse pour jouer un passage au trombone au milieu de son public. Du premier au dernier rang, les gens se tiennent droit, certains oscillent, comme s'ils étaient en transe, beaucoup bougent lentement la tête, de façon grave, et j'avoue regretter quelque peu les ambiances plus énergiques de groupes plus classiques comme Dark Funeral pour ne citer qu'eux. Je ne connais pas du tout la discographie du groupe mais je ne ressens pas d'immenses différences dans l'écriture entre les morceaux. Le mixage est, encore une fois, tout à fait correct et les musiciens ne commettent pas un seul faux pas. Sans entrer dans cet univers musical, j'admets tout à fait que Pensées Nocturnes réussit à instaurer une ambiance étrange et qui fait de ce concert un moment exceptionnel.

Setlist de Pensées Nocturnes :
1- Paria
2- Le Marionnettiste
3- Rahu
4- Monosis
5- 2 Bals
6- Le Sidrogyne
7- Les Yeux Boiteux
8- Outro

Je ne m'attarde pas après le concert, le froid de cette nuit parisienne aura eu raison de moi. Le bilan est assez mitigé musicalement puisque seul Au Dessus, pour qui j'étais venue, m'a convaincue puisque la qualité de leur live sublime leurs compositions. Néanmoins, cette découverte de la scène Black Metal française s'est révélée instructive et les groupes ont tous su emporter le public dans leur monde, et c'est peut être le plus important finalement puisque la musique n'est pas que quelque chose qu'on écoute ; il faut aussi la vivre.
Report : Enora Nattfödd
Photos : Acta Infernalis

Report HEIR/Anus Mundi/Au Dessus/Pensées Nocturnes @ Glazart le 07/11/2017!

We’re just a few in front of Le Glazart on this cold Tuesday evening, and the bands that will play are as terrible as the cold that slowly creeps in us because we’re lucky to welcome Heir, Pensées Nocturnes, Au Dessus and Anus Mundi. Personally, I’m essentially here for Au Dessus, that I advise you to listen to, but as Ondes Noires choosed me among the chosen ones who could attend to the show in order to share my impressions with you, URN readers, I’m more than ready to discover the other bands!

A very short moment after we entered into the concert room, Heir is on stage to open the show. The musicians are soberly dressed with black tunics and clothes, their eyes are circled by black make-up. Their music is, in my opinion, the very opposite of their appearance because it’s a real musical flood that descend on us. The mixing is, honestly, catastrophic and I barely distinguish the guitar parts and the bass riffs. In some venues, where you stand in the room affects the sound, and the first row isn’t really the best place to be, maybe it’s the same here? The band’s aggressive and mystic Black Metal sometimes touches Doom Metal. Heir chooses to play its whole new record, « Au Peuple de l’Abîme », tonight. The ambiance is dark, freezing and sick. The musicians are static on stage and it perfectly fits to their music but doesn’t really help to get into their universe, full of brutal rhythmic parts and dissonant melodies. I feel that the singer, L.H., shouts instead of screaming but the guitar player, who is also a chorist, provides us with a great surprise since his vocal skill appears to be great on the lasts tracks. The band is vested and their energy reaches a good part of the crowd, but musically, and it’s just my personal taste, I can’t get into their compositions which seem to suffer from a lack of delicacy. However, it is just my opinion and the contract has been fulfilled because the basis of the show is set and the audience got caught by their creations. After usual applause, the band disappears in the backstage.

Heir’s setlist :
1- Au siècle des Siècles
2- L’Heure d’Hélios
3- Meltem
4- L’Ame des Foules
5- Cendres

While waiting in front of the venue, I heard a lot of things about Anus Mundi, precisely about their charismatic, or possessed, it depends on your personal opinion, singer, so I admit that I am curious when the band comes on stage. Vestal’s appearance clearly contrasts with what Heir offers us because he comes with a leather coat, sunglasses on his nose and a wine bottle under his arm. It feels as if I was in front of bands such as Chrome Division, and no longer feel in front of a French Black Metal band, but never mind. The music is devilish, but less bustling than the previous band. The drummer has nothing to be ashamed of and his performance and energy feed the other guys, mainly the bass player. Except for some fans, the crowd doesn’t really seem receptive and is really discrete, unless they’re absorbed by the lyrics… The sound quality seems is a bit better, but let’s be honest, we’ve heard better things. Askêsis and Tancrède, on the guitars, provide us with disturbed and disturbing melodies. Whether we like it or not, Anus Mundi undoubtedly has their own musical world and continually develops it into a sprawling and anguishing maze through more and more oppressive songs. The musicians are not here in the purpose to please to the public, they are here because they’re proud of what they do and what they are. Is it useful to talk about the aborted attempt of a fan who tries to jump on the stage at the end of the set? I’ll be honest, Anus Mundi is one of those bands that need some attention and I wasn’t really into the show, even I hail their work and originality!

Anus Mundi’s setlist :
1- Traité de Bave
2- Arme Sœur
3- Impressions d’Afrique
4- Hommage
5- Je Suis Un Soir D’Eté
6- Bétail Humain
7- Le Feu Reviendra (avec Morzhol)

It’s finally up to Au Dessus! At the very first notes, I recognize « VIII ». Their last record, « End Of Chapter », is highlighted, for my greatest happiness. The band’s compositions are more melodic than those of the previous bands, and I’m truly more receptive to this style. The advantage, but also the default, of this line-up is to offer basically different bands, so it’s possible to discover the Black Metal scene diversity, but this does not allow us to equally enjoy every band. The Lithuanian formation still wear its traditional and mysterious black hoods. But Au Dessus’ originality isn’t limited to their appearance because their music offers a really innovative Post-Black Metal (on which I ask you not to spit on before listening to them). As I sketched it, the band’s compositions are characterized by their melodicity and their virtuosity. Their stage presence is powerfully frightening, and their investment on their music is absolute. Mantas, on vocals and the bass, perfectly screams and sings. The sound is nice and we enjoy the album’s beauty with the strength of the live performance. The guitars deliver sometimes crazy sometimes almost religious atmospheric riffs. If the audience seems to be quiet on the two previous shows, Au Dessus gets everyone to agree and the crowd shows its pleasure. This sort of trance unites every people here to the band through tortured and divine compositions. I find in this show the pleasure I had in front of Der Weg Einer Freiheit, some weeks ago, and in my opinion those two bands seems to be the most promising ones to create Black Metal revival, no matter what purists say. This concert is the final proof that Au Dessus didn’t impose themselves in three years as a major band without a reason, and I deeply regret to be unable to join them at Tyrant Fest that welcome them this week end!

Au Dessus’ setlist :
1- VIII
2- IX
3- X
4- VII
5- II
6- III
7- XI
8- XII

The evening ends with Pensées Nocturnes’ intriguing and scaring show, a band whose universe is as construct as Anus Mundi’s one. I was told that they play a sort of « Medieval Black Metal », which seems to be a real concept, and I confess that I didn’t find it in their music… The first thing that comes to people’s mind when we talk about the band is the role of the singer who also plays the trombone, which is so rare that it deserves to be mentioned. We totally leave the first band’s sober appearance because musicians are wearing horror movies clown make-up. About compositions, the band focuses on Black Metal dyed with musical references to circus world and fairground artists with dancing rhythm parts, sometimes on three steps, in waltz style. I admit that it’s not easy for me to make the transition from Au Dessus’ more delicate songs and I’m reluctant to this musical style. The band is obviously known among the French scene, and the audience is way more receptive than previously. The musicians doesn’t move much, which contrasts with the singer’s attitude who make his way through the crowd to play a trombone part in the middle of his audience. From the first to the last row, people are standing straight as if they were in trance, many move slowly but seriously their head, and I confess to regret that there is not a more classic band’s energetic ambiance, just like Dark Funeral for example. I know nothing about the band’s discography, but I don’t feel any huge differences between the tracks. The mix is once again nice and the musicians play perfectly. Without getting absorbed by this musical universe, I totally agree that Pensées Nocturnes succeeded to create a strange ambiance that made this show an exceptional moment.
Pensées Nocturnes’ setlist :

1- Paria
2- Le Marionnettiste
3- Rahu
4- Monosis
5- 2 Bals
6- Le Sidrogyne
7- Les Yeux Boiteux
8- Outro

I don’t stay around the venue after the show, tonight’s freezing temperature overcomes me. Musically, tonight is a mixed review, because only Au Dessus, which I came for, convinced me since the live show sublimates their compositions. The French Black Metal scene discovery was instructive nonetheless, and all the bands succeeded to take the audience into their world, and maybe it’s the most important because in the end music isn’t something to be listened to, we need to live it too.





Festival
Hellfest 2018
Pensées Nocturnes
23/06/2018