SLEGEST / VREID / KALMAH @ Backstage BTM, 10/12/2018
Enora
Journaliste

«Si Slegest s'est imposé grâce à des compositions entraînantes, la soirée a été dominée par Vreid et surtout Kalmah qui a su conclure ce concert en beauté devant des fans conquis»

Créé 10/12/2018
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Le premier concert de Kalmah est un événement que les fans du genre n'auraient raté pour rien au monde, d'autant plus que le groupe amène avec lui Vreid qui vient de dévoiler son album « Lifehunger » lors d'une release-party organisée au légendaire Garage de Bergen, en Norvège (qui a depuis fermé). Slegest s'est joint à la tournée que le Backstage By The Mill accueille à bras ouverts pour le plus grand plaisir du public français !

Le public n'est pas nombreux mais continue d'entrer alors que les lumières s'éteignent et qu'une voix qui semble tirée d'un vieux film retentit, introduisant le set de Slegest. L'introduction commence à se faire longue, d'autant plus que personne dans le Backstage ne comprend ce que raconte la voix, mais le concert commence enfin avec ‘Som I Eit Endelikt', assez lent et hypnotique, presque reposant en ce lundi soir. Sur le second titre, ‘Wolf', on sent clairement des influences plus Heavy/Hard Rock qui rendent le set agréable et énergique. Ese, le frontman, prend alors la parole : « C'est génial d'être ici, à Paris, alors déjà un grand merci ! La prochaine chanson est à propos des abus d'album, elle s'intitule : “Komfortabelt Nommen Midtvekes” ! ». Plus le concert avance, plus on sent des influences diverses qui emprunterait presque parfois à du Punk, rappelant des groupes comme Kylähullut avec des morceaux parfois très répétitifs. Jusque là, le public manifeste son soutien mais reste plutôt calme, se réservant sans doute pour Kalmah. Le chanteur-guitariste s'avance une nouvelle fois : « Nous allons maintenant vous présenter notre dernier album avec une chanson qui nous rappelle le bon vieux temps ! Il s'agit de “Undergangens Tankesmed” ! ». Après le quatrième morceau, les fans commencent enfin à se mettre dans l'ambiance et à réagit davantage à ce qui se passe sur scène. Les musiciens du groupe ne tardent pas à s'en rendre compte et les invitent à taper des mains en rythme. Malgré cela, en dehors du chanteur, les membres du groupe demeurent plutôt en retrait. L'avant-dernière chanson est introduite en des termes brefs mais clairs : « Vous savez Paris, nous avons grandi en écoutant Judas Priest et des groupes comme ça alors cette chanson s'en inspire ! ». Le chanteur présente ensuite les membres, à savoir Sør à la guitare, Hövard à la basse et Fjøsne à la batterie, et remercie le public qui applaudit, bien qu'on ait connu des fosses plus enthousiastes.

Setlist de Slegest :
1- Som I Eit Endelikt
2- Wolf
3- Komfortabelt Nommen Midtvekes
4- Blodets Varme Gjennom Meg
5- Undergangens Tankesmed
6- I Fortida Sitt Lys
7- Løgna Sin Fiende
8- Ho Som Haustar Aleine

On passe ensuite à un groupe d'une autre pointure puisque Vreid prend possession de la scène au son d'une cloche d'église après une ouverture instrumentale orchestrale raffinée. Le public est immédiatement plus investi et montre son soutien avec ferveur ! ‘Heimatt' et ‘Black Rites in the Black Nights' s'enchaînent, donnant le ton du set qui se composera de morceaux plus froids et mélodiques mais toujours très lents. Assez vite, Sture, le chanteur-guitariste, trouve ses marques et invite le public à encourager le groupe : « Alors Paris, vous êtes prêts pour du Black Metal ? Aller, je veux voir vos mains en l'air ! ». Le scream se fait plus caverneux et purement Black que ce que le premier groupe de la soirée nous a proposé et les chansons sont tantôt très mélodiques et apaisées, tantôt démoniaques, emportant le public dans un tourbillon musical effréné. Plus tard, le frontman reprend : « Nous sommes Vreid, nous venons de Norvège et nous sommes ravis d'être ici ! La prochaine chanson nous ramène à la Seconde Guerre mondiale, dans le froid et les ténèbres norvégiens ! Il s'agit de “Disciplined” ! ». Le jeu de scène des musiciens reste plutôt sobre, ce que compense leur très bonne présence. Ponctuellement, ils essaient de motiver la foule qui réagit bien à ce titre plus agressif qui invite au headbang. Un passage au chant clair se révèle néanmoins décevant en raison d'un timbre assez commun, d'un manque de puissance et de conviction ainsi que d'une justesse fragile mais le groupe ne se démonte pas et continue ainsi : « Merci. Bon, vous voulez quelque chose de récent ? Vous voulez entendre un morceau de notre dernier album ? Voici “Lifehunger” ! » qui permet de découvrir une ambiance plus sombre et un duo basse-batterie plus lourd. Finalement, Vreid remporte l'adhésion de la totalité du public qui acclame les musiciens chaleureusement alors que des morceaux longs et progressifs se succèdent, permettant de déployer une véritable fresque musicale complexe empruntant parfois au Folk. Le chanteur n'hésite pas à féliciter les fans à force de : « Okay Paris, montrez-nous que vous êtes vraiment le meilleur public au monde ! » avant de reprendre, plus sérieusement : « Paris, c'est la deuxième fois qu'on fait notre set en entier, la dernière fois c'était à Londres ; est-ce que Paris est mieux que Londres ? (acclamations prolongées du public) D'ailleurs, je n'ai pas fait attention à ce qui s'est passé dernièrement en France, mais ce qui est vraiment important c'est l'histoire, et la France est un pays avec une histoire incroyable ! La prochaine chanson s'intitule “One Hundred Years” ! ». Finalement, le groupe conclut avec deux titres supplémentaires et laisse le public conquis et en pleine forme pour Kalmah !

Setlist de Vreid :
1- Heimatt
2- Black Rites in the Black Nights
3- Disciplined
4- Lifehunger
5- Journey to the End (Windir cover)
6- Væpna lengsel
7- Sólverv
8- Flowers & Blood
9- One Hundred Years
10- Raped by Light
11- Pitch Black

Kalmah est véritablement très attendu par ses fans qui applaudissent et scandent le nom du groupe dès les premières secondes de l'introduction qui se compose d'une ligne de piano à laquelle se superpose un accompagnement orchestral majestueux et solennel. Les musiciens montent sur scène devant une foule déjà conquise et qui n'attend qu'un geste du frontman pour s'enflammer au vu du triomphe qui est fait à Kalmah ! Les musiciens affichent des airs surpris et ravis puis se lancent dans le premier morceau, ‘Pikemaster', qui bénéficie, contrairement aux précédents groupes, du soutien d'un clavier qui répond aux lignes mélodiques de la guitare pour un effet des plus réussi. Avec une facilité déconcertante et un calme olympien, Pekka Kokko se met à screamer, soutenu par des choeurs. Il prend ensuite la parole : « Merci beaucoup ! C'est la toute première fois qu'on vient à Paris (acclamations) et jusqu'ici, c'est vraiment sympa. D'après ce que je sais, il n'y a pas trop de démons en France, mais en Finlande, on a Perkele (le public se met à scander ce nom) ! Aller, suivez-moi pour “The Evil Kin” ! ». La chanson est un classique que les fans se font un plaisir de reprendre en choeur pour accompagner le groupe. Les influences Folk de Kalmah font le bonheur des gens présents au Backstage qui se mettent à danser et sauter, rassemblés par l'efficacité des mélodies et l'énergie joyeuse du groupe !

Harri Hytönen (qui remplace Antti Kokko pour la tournée) le guitariste, fait un signe au chanteur et ils se lancent tous deux dans un solo endiablé, rivalisant d'ingéniosité pour rallier les fans à leur cause, ce qui ne manque pas puisque cette complicité comble le public qui les encourage. Ils amusent la galerie alors que le public continue de profiter de la musique entraînante de Kalmah et de la bonne humeur qui émane du groupe. Puis Pekka Kokko reprend la parole : « Merci (en français) ! Bon, j'avoue ne pas être sûr du sens des mots français que j'utilise mais bref ! J'ai une histoire à vous raconter ! Trois hommes, deux Français et un Finlandais, étaient en train de discuter de la meilleure position pour faire l'amour. Le premier Français dit qu'il préfère être au dessus de la femme pour voir son visage ; le second Français dit qu'il préfère être en dessous d'elle pour voir ses seins ; et le Finlandais leur répond qu'il préfère être derrière elle pour […] (et la chute de cette blague n'a dû parvenir qu'aux premiers rangs parce qu'elle a été noyée dans leurs applaudissements et dans les rires des musiciens). Arrive ensuite la merveilleuse ‘Seventh Swamphony' qui emporte le public dès la seconde où elle est annoncée. La foule se déchaîne, ne s'arrêtant que pour taper des mains en rythme sur le solo de guitare ! Mais le show ne s'arrête pas là puisque le chanteur déclare alors : Sur la prochaine chanson, relevez-moi si je tombe parce que je suis faibles alors que lui (il désigne le guitariste à sa gauche) est si fort, et beau (hurlements aigus dans la salle). Aller, c'est parti pour “12 Gauge” ! ». Et le set de Kalmah se poursuivra et s'achèvera dans cette excellente ambiance qu'on peut résumer en reprenant la conclusion du frontman : « What a nice tour ! ».

Setlist de Kalmah :
1- Pikemaster
2- The Evil Kin
3- Moon of My Nights
4- Seventh Swamphony
5- 12 Gauge
6- Take Me Away
7- For The Revolution
8- Heroes To Us
9- The Black Waltz
10- Hades

Si la soirée a mis un peu de temps à démarrer, sans doute également parce que le public parisien attendait Kalmah de pied ferme et ne s'est pas laissé pleinement emporter par Slegest, le groupe a finalement su s'imposer grâce à des compositions entraînantes. Vreid a également offert un show à la hauteur de sa réputation avec un Black Metal un peu plus traditionnel, laissant Kalmah conclure la soirée en beauté devant des fans conquis !