Festival #Surlespointes 10th anniversary #TAGADA JONES
Ben Tardif
Journaliste

««Une édition exceptionnelle pour les 10ans du Fest #Sur les pointes à Vitry sur Seine (94)»»

Créé 18/05/2018
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En ce premier jour du festival sur les Pointes, le chapiteau Kilowatt sera investi par une bande de potes à savoir : Les Sales Majestés, Ultra Vomit, Tagada Jones et Punish Yourself

LES SALES MAJESTES
ont la primeur d'ouvrir le bal avec leur musique punk engagée et énervée et vu le contexte actuel, ils ont des raisons de l'être.
C'est devant un parterre de fans qui les attend de pied ferme qu'ils vont balancer leurs chansons phares. Voilà plus de 30 ans qu'ils clament haut et fort leur haine pour les hommes politiques et ce soir encore ils vont nous le faire comprendre.
Ouvrant comme à l'accoutumée le concert avec un « Camarade » qui donne immédiatement le ton, ils vont délivrer un set plein d'énergie et le public ne sera pas en reste pogotant joyeusement à l'heure de l'apéro. Tout le monde en prend pour son grade : le FN avec « Halte au Front », « les patrons… c'est comme des cochons », et bien sûr Macron, qui comme ses prédécesseurs a le droit à sa petite chanson.
En ce mois fêtant les 40 ans de mai 68, on aimerait que « PP Haine » ou « Les vacances » ne soient plus d'actualité, et pourtant…
C'est après une petite heure passée trop vite que le groupe clôture son set avec à nouveau « Camarade », rejoint par leurs camarades de bataille dont Niko de Tagada Jones.

ULTRA VOMIT
Le temps d'aller (re)prendre une petite bière question de se rafraichir avec cet échauffement, cela va être au tour d'Ultra Vomit d'amuser la galerie. Et le show commence dès le soundcheck puisque c'est le groupe déguisé en roadie qui vient accorder ses instruments avec déjà un début de mise en scène et les inconditionnels sont déjà aux barrières impatients du set à venir.
Pour ceux qui ne les connaissent pas, même si on ne les présentent plus, Ultra vomit c'est une bande d'hurluberlus pas manchots pour un sou qui s'amusent (et nous amusent) à écrire des chansons parodiques de métal. Et parfois la parodie est plus vraie que l'originale tant le talent d'imitateur de « Fetus », le chanteur et des musiciens est indéniable.
Ici aussi les fans ont répondu à l'appel et sont prêts à en prendre plein les oreilles tout en travaillant les zygomatiques !
Le spectacle s'ouvre sur l'intro de Looney Tunes et Fort Boyard, ce qui permet au groupe d'entrer en scène et dès les premiers secondes, on sait qu'on va se marrer.
Du lyrisme, de la philosophie, de la délicatesse…euh non pardon, du grind bien gras, de la scatologie et du « bourrinage » en règle peut résumer un set d'Ultra Vomit. Que ce soit pour une leçon d'éducation avec « Les bonnes manières » ou « Mountains of Maths », un hommage à nos besoins physiologiques naturels avec « E-tron, digital caca » ou Pipi vs Caca » et son fameux Wall of Chiasse, ou encore des épopées culinaires avec « Takoyaki », «Boulangerie Pâtisserie » ou « Keken », le groupe enchaine les morceaux d'une main de maître, tout en distillant un humour fin… ou pas. Surtout quand Manard (à la batterie) fait du Manard…
Et comme ce soir, c'est une bande de potes qui s'enchaine sur le chapiteau, c'est tout naturellement que Niko (encore lui !) vient chanter une partie de « Chien Géant » hommage à son propre groupe qui suivra dans la soirée. !
Devant une audience survoltée, toujours prête à répondre aux interpellations de Fetus à faire des doigts de metal, ils finiront le concert avec leur tube interplanétaire « Je collectionne des canards vivants » avec en special guest habituel Andreas accoutré de la plus élégante des manières (mention spéciale aux baskets caniches roses !), avant de revenir pour un rappel avec 3 morceaux dont « Kammthar » et « Evier Metal » en passe de devenir des classiques du groupe tant ils sont réussis et suscitent l'engouement à chaque concert.
Après cette heure passée à une vitesse folle, ils laissent le public avec un grand sourire aux lèvres et une énorme envie de boire, heureusement, il y avait bien un « Evier Metal » sur le site près des toilettes sèches (mais l'histoire ne dit pas si le public est allé étancher leur désespoir là-bas ou à la recherche d'une Keken ?)
Et pour beaucoup, cela sera l'heure de recharger les batteries au stand bouffe et bière question d'être en état avec les 2 poids lourds à suivre.

TAGADAS
Bientôt 25 ans que Tagada Jones, emmené par Niko (tiens, le revoilà), crie sa rage et son désaccord avec le système. A l'instar des Sales Majestés, ils scandent haut et fort leur aversion pour la politique, la religion ou du moins les hommes qui les représentent. Et prônent un monde plus juste, plus respectueux de l'humain et de la nature.
En une heure, ils vont enchainer les morceaux, faisant la part belle à leur dernier album, « La peste et le choléra » tout en disséminant des morceaux plus anciens, mettant d'accord tout le monde.
Malgré quelques problèmes évidents de retour plateau, cela ne les empêchera pas de nous livrer un set avec l'énergie et la fougue qu'on leur connait. Niko scande ses « hymnes » soutenus par une section rythmique d'enfer en la personne de « Job » qui maltraite ses fûts sans vergogne et « Waner » occupant la scène et haranguant la foule qui répond bruyamment et occupe le terrain aussi dans le pit, et Steph à la guitare qui nous gratifie de petits solos. De « Zero de Conduite » à « Instinct sauvage » en passant par « Tout va bien » ou « Les nerfs à vif » ils enchainent leurs morceaux ne laissant aucun répit au public qui répond par des slams et des pogos endiablés !
L'enchainement « Vendredi 13 » et « Je suis démocratie », hommage aux attentats de l'année 2015 reste pour beaucoup un moment d'émotion. On regrettera seulement que l'hommage à Parabellum prévu n'ait pas été joué (manque de temps ??)
Généreux sur scène comme à l'extérieur, les Tagada Jones ont montré encore une fois qu'ils ne font pas dans la dentelle en terminant le show par « Mort aux cons», et le public en redemande !

PUNISH
Pour finir, ce n'est pas tâche aisée pour Punish Yourself de prendre la suite de ces trois qui ont bien entamé le public. Mais ça serait mal connaitre le groupe que de penser qu'ils vont se laisser abattre par si peu.
Punish Yourself est un groupe originaire de la ville rose qui font… qui font… comme ils le disent eux même « whatever » ! N'en déplaise à certains, difficile de catégoriser leur son. Fraichement rejoint par « Xa Mesa » de Parabellum, le groupe (qui n'a pas de nouveau chanteur non non!!), va balancer un set coloré et énergique. On aurait pu penser qu'à 2h du matin le public aviné (ou plutot « abieré ») serait nombreux et peu enclin à se tremousser au doux son du groupe. Que nenni ! C'est un véritable déchainement dans le pit et le groupe leur rend bien. « Vx » aussi agité que le public dans la fosse, fait monter la pression au fur et à mesure, demandant entre chaque morceau si le public en veut encore plus et plus vite et plus fort. Et y'a du répondant !
Le groupe nous délivre un set qui monte en puissance, avec une « Klodia » aussi déchainée que le reste du groupe qui performera avec, entre autres, sa sacro-sainte meuleuse. OmG !
La set list est très orientée du dernier album et se révèle très efficace sur scène et parsemée d'anciens titres qui font toujours l'unanimité. A cette heure bien avancée de la nuit, on aurait pu se dire qu'il aurait été difficile de lever les foules. Mais non jusqu'à la dernière note, les corps déjà martyrisés ont sauté, dansé, pogoté rendant la pareille à un groupe survolté.
Cette première (et la seule pour ma part) soirée électrisante (rapport avec le fait qu'on soit sur un site EDF ?) s'achève après une déferlante de décibels et d'énergie. Fort est à parier que beaucoup ne tarderont pas à aller rejoindre Morphée rapidement …

Spéciale dédicace @Hell haine pour son aide au report ;-) Un grand merci !!!