NOTHING MORE
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Rock Progressif
Chroniques

Spirits
Enora
Journaliste

NOTHING MORE

«« Spirits » est un opus qui donne beaucoup à voir de l’univers de Nothing More qui s’illustre particulièrement par sa connaissance des codes des genres musicaux dans lesquels il évolue ainsi que par sa capacité à nuancer ses performances. »

13 titres
Rock Progressif
Durée: 55 mn
Sortie le 14/10/2022
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BETTER NOISE RECORDS

Formé en 2003 aux Etats-Unis, Nothing More compte déjà cinq albums à son actif : « Shelter » (2004), « Save You/Save Me » (2007), « The Few Not Fleeting » (2009), « Nothing More » (2014), et « The Stories We Tell Ourselves » (2017), un album qui leur a par ailleurs permis d’être nominé trois fois aux Grammy Awards. Cette année, ils nous dévoilent « Spirits » !

Dès les premières notes de ‘Turn It Up Like (Stand In The Fire)’, on comprend pourquoi Nothing More tourne avec des groupes comme Papa Roach ou In This Moment. Le style est clairement américain, entre Metalcore et Groove Metal. En comparaison, ‘Tired Of Winning’ est un peu plus faible et convenu alors que l’énergie débridée du groupe fonctionnait bien sur le premier morceau. La pause offerte par les presque deux minutes de ‘Ships In The Night’ donne quelques éléments supplémentaires sur l’univers du groupe qui semble vouloir nous raconter une histoire qui se poursuit avec ‘You Don’t Know What Love Means’, un titre qui annonce effectivement un titre teenager. Malgré les appréhensions qu’on pourrait avoir, celui-ci est assez réussi, en particulier grâce à la performance incarnée de Jonny Hawkins dont on découvre de plus en plus la subtilité vocale.

Avec ‘Don’t Look Back’, on retrouve les introductions Electro si chères au groupe qui s’autorise des entrées en matière relativement sobre qui mettent en avant la voix puis glissent vers des couplets mélodiques et des refrains qu’on a rapidement envie de fredonner. Certains diront que c’est trop commercial, d’autres qu’il s’agit de la meilleure recette pour fédérer des fans qui veulent profiter d’une musique qui les rend heureux ; chacun est libre de choisir son camp ! Tout comme ‘Tired Of Winning’ en début d’album, on s’ennuie un peu avec ‘The Other F Word’ qui n’apporte pas grand-chose à l’album et ne dit rien de Nothing More. Simple et efficace, ‘Face It’ gagne en impact grâce au travail du duo rythmique composé de Daniel Oliver à la basse et Ben Andersson à la batterie.

‘Best Times’ se démarque par sa douceur et les nuances que Nothing More met en place grâce à un jeu de vagues successives de claviers et de guitare, le tout dominé par la voix du frontman qui propose une nouvelle fois une posture contrôlée et sobre parfaitement adaptée au ton du morceau. Malgré une rythmique intéressante, ‘Déjà-Vu’ souffre d’arriver juste après ‘Best Times’, l’enchainement de deux morceaux calmes desservant le second, moins riche. Quel plaisir de découvrir le groupe dans un registre plus tendu et dramatique avec l’excellente ‘Dream With Me’ ! On la passe et on la repasse tant elle a quelque chose d’addictif, comme si chaque écoute allait nous permettre de décoder un message caché.

Sur le modèle de ‘Ships In The Night’, ‘Neverland’ est un interlude qui nous berce au rythme de voix dans le lointain. On découvre ensuite ‘Valhalla (Too Young To See)’, une composition riche qui s’appuie sur des atmosphères très contrastées. La guitare de Mark Vollelunga ronfle sous la voix de Jonny Hawkins comme une présence fantomatique obsédante et entêtante dont on ne peut se libérer, le tout pour un effet des plus puissant ! Le morceau éponyme de cet album, ‘Spirits’, vient en fait conclure cette écoute en proposant à l’auditeur une sorte de récapitulatif de tout ce que le groupe nous a proposé tout au long de l’album. Sans être le morceau le plus impactant, il s’agit sans aucun doute d’une belle démonstration de ce dont Nothing More est capable.

« Spirits » est un opus agréable et qui donne beaucoup à voir de l’univers de Nothing More. Le groupe s’illustre particulièrement par sa connaissance des codes des genres musicaux dans lesquels il évolue ainsi que par sa capacité à nuancer ses performances entre compositions agressives et ronflantes et morceaux doux et sobres.