«Avec ce 1er album, les islandais signent une production clairement old school plutôt sympa mais qui ne marquera pas l'année des sorties death metal. »
Formé en 2012, le quartet finlandais, composé de Viktor Peñalver au chant et à la basse, Birkir Kárason et Tony Aguilar aux guitares et Jónas Haux à la batterie, délivre un death metal old school aux touches suédoises.
S'étant fait remarqués par 2 Ep sortis en 2014 et 2016 (''Blood Citadel'' et ''Chainsaw Killing Spree''), les islandais nous proposent cette année (2017) leur premier album en 10 actes sur un peu plus de 3/4 d'heure.
Premier constat, nous avons affaire à des morceaux assez denses pour une moyenne de 5 minutes par titres ce qui correspond au format actuel bien que le combo reste au niveau sonore et rythmique sur quelque chose de très old school. Par le son tout d'abord, très vintage au rendu plutôt clair qui crache, puis par la voix pas très gutturale, plutôt hurlée tout en restant loin du côté nasillard du black, enfin par les compositions simples et efficaces comme on a pu l'entendre dans les années 90 avec des groupes comme Entombed ou Grave par exemple. Je pense au titre ''Screaming from the Grave'' qui démarre plus agressivement que son prédécesseur ''Death of the Undying'' et qui reste dynamique tout comme lui sur un mid tempo rythmé. Les riffs sont simples, peu évolutifs mais suffisamment efficaces pour les rendre attrayants avec une ambiance ''horror movie'' pour le premier.
L'enchaînement se fait avec le dérangeant ''Million Graves to Fill'' qui après une intro assez longue et lourde opte pour quelque chose de plus direct toujours dans la simplicité avec un son qui sait se faire plus grave par moment et même un solo en guise d'outro et quelques plans vocaux plus caverneux pour ponctuer le tout.
Totalement en opposition au plus heavy metal aux plans thrash de ''Worldwide Destruction'' qui à mon sens s'écarte un peu du sujet de par l'atmosphère générée et du côté épique jusque là tenu à l'écart. Ambiance heavy que l'on retrouve deux pistes plus loin avec le rochk'n'roll et épique ''Descent into Darkness''. Il s'effacera pour laisser place au plus sombre ''Envy'' clairement plus radical qui représente l'essence même du death old school de la fin de 90's associant la rapidité du death suédois et la dissonance et l'ambiance sombre du death US avec un chant incantatoire (Morbid Angel).
''Blood Path'' et ''Symbols of Hate'' sont les deux titres les plus courts de la rondelle, le premier se démarquant par une intro assez longue (une minute) et deux chanteurs sur un fond de riffs simples et efficaces, nappé de dissonance et de plans plus lourds, ponctué d'un solo très thrashy et d'un final très speed. Le second débute plus lourdement avec un thème musical redondant sachant varier et se rendre plus radical. Une grande part étant donnée aux guitares ici, pleines de dissonances et de variations. Un des titres qui offre le plus d'originalité.
Démarrant par une mise en scène angoissante, nous arrivons sur l'avant dernier titre de l'album des islandais ''Feed the Pig'' qui distille un univers plutôt dynamique et dérangeant axé sur la répétition d'une séquence de riffs particulièrement mise en avant. Mid tempo en guise de rythme et un chant plus appuyé. Il s'enchaîne parfaitement aux deux titres précédents permettant à l'album de se bonifier au fil de la tracklist et offre un final très heavy fort bien fait, limite martial.
''Dismember the Entombed'' clôture parfaitement cette galette avec très certainement un hommage aux groupes pionniers du genre Dismember et Entombed. L'esprit est respecté avec ici un côté old school très exacerbé et quelques plans bien blastés pour agrémenter le tout pour un final très lourd sur lequel la basse prend plus d'ampleur et un côté rock'n'roll qui revient et qui annonce parfaitement la fin de l'album.
Avec ce premier album, les islandais signent une production clairement old school plutôt sympa mais qui ne marquera pas l'année des sorties death metal. Les titres sont plaisants à écouter, de bonne durée et offrent quelques variétés qui réuniront du monde puisqu'il reste très accessible. On ressent les nombreuses influences des aînés du genre avec une tendance à virer sur des plans plus heavy. A découvrir et attendons la suite.