IMPERIAL DOMAIN
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Melodic Death Metal

The Deluge
Enora
Journaliste

IMPERIAL DOMAIN

«« The Deluge », indéniablement un bon album de Death Metal (oserait-on dire « trop » ?) mélodique mais est-il vraiment essentiel ?»

8 titres
Melodic Death Metal
Durée: 39 mn
Sortie le 10/08/2018
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Imperial Domain est un groupe relativement établi dans le domaine du Melodic Death Metal suédois. Le groupe s'est formé en 1994 et, après une pause entre 2005 et 2014, compte trois albums à son actif, dont « The Deluge » que nous allons vous présenter.

Autant être honnête, l'ouverture au piano de « True Face Of War » laisse à désirer, en particulier dans la qualité de l'enregistrement du piano qui donne l'impression d'être un synthé de mauvaise qualité alors que la composition aurait mérité un son de plus grande ampleur. Rapidement, la guitare prend le relais en ce qui concerne l'aspect purement mélodique et le scream d'Andreas Öman fait son entrée, en contraste totale avec la ligne instrumentale, virtuose et mélodique. Le titre éponyme prend le relais, dans une ambiance bien plus sombre, autour d'une rythmique lancinante menée d'une main experte par Alvaro Svanerö et de quelques choeurs féminins aux airs presque gothiques. La basse se fait plus présente sur ce titre et le screameur en profite pour donner davantage de relief à sa prestation, faisant sa voix plus caverneuse ou plus sèche, presque Thrash, selon les passages. Peter Laitinen et Philip Borg passent de la guitare électrique à la guitare acoustique sur « The Future Is Lost », tout comme ils passent de l'epic au mélodique le plus classique. Si la majesté et la complexité sont toujours au rendez-vous, les chansons commencent à sembler un peu plates, aucune ne se distinguant réellement des autres. Le titre évolue finalement en une sorte de valse instrumentale, un changement qui fait du bien ! « Conspiracy » est un titre plutôt hybride tant Imperial Domain nous fait passer du Melodic Death Metal au Gothic Metal avant de continuer avec des influences Prog, voire même de tomber dans la Pop avec une rythmique et un clavier tout à fait trépidants…

Les guitares acoustiques douces et apaisées du groupe font leur grand retour sur « Withdrawn From Life », tout comme le clavier, qui souffre une nouvelle fois d'un son trop peu propre. Quelques sonorités orientalisantes viennent pimenter la composition qui ne tarde cependant pas à rejoindre le chemin très traditionnel qu'Imperial Domain a tracé depuis le début de cet album. La lenteur demeure néanmoins le mot d'ordre, ce qui réussit à merveille à la chanson. L'accalmie était de courte durée puisque « Eternal » renoue avec un Death Metal très mélodique mais cependant plus lourd que ce à quoi on pourrait s'attendre, en particulier grâce à l'efficacité militaire du duo basse-batterie, joliment habillé de guitares et de nappes de clavier. Si le scream n'est pas désagréable, il peut lasser par sa monotonie. Les premières notes d'« Evanescent » semblent tout droit sorties d'un autre temps, d'un autre monde, mais cela ne rend cette mélodie que plus plaisante et je vous conseille vivement ce morceau, surprenant par sa grâce et détonnant par son originalité et la richesse artistique qu'il laisse deviner. Cette pause instrumentale était courte, trop courte mais continuons et terminons maintenant avec « Ever Since That Day » et sa rythmique très déliée. Le frontman renonce parfois au scream et lui préfère une voix grave presque parlée qui n'est pas sans charme et qui apporte plus d'émotions à ce dernier morceau.

« The Deluge » est indéniablement un bon album de Death Metal extrêmement mélodique (oserait-on dire « trop » ?) mais est-il vraiment essentiel ? Là se trouve toute la question tant les morceaux finissent pas se ressembler et l'auditeur se lasser malgré la grandeur et la majesté de paysages musicaux plus que convaincants.